Anbus sous haute tension (itasaku)

17. Ensemble

L'arrivée de Fugaku avait rabattu les cartes et à ce jour, Sakura ne savait toujours pas si elle lui était reconnaissante ou tout l'inverse. Elle n'était pas quelqu'un de cartésien, pas philosophe non plus, elle se disait juste que les choses n'arrivaient jamais sans raison. De même que si elles n'arrivaient pas, c'était pour une bonne raison. Pour autant, elle était bien incapable de réfléchir de la sorte concernant les derniers évènements. Incapable de réfléchir tout court.

La semaine était passée à une vitesse affolante, laissant défiler les jours les uns après les autres sans que le cerveau de la jeune femme ne puisse se mettre sur pause.

D'abord Fugaku était arrivé comme une fleur, les coupant dans des ébats qui s'annonçaient prometteurs pour leurs annoncer qu'il s'était fait mettre dehors par sa femme à cause de son fils qui avait torturé celle qu'elle considérait comme sa fille –fille que son fils était justement en train de faire grimper aux rideaux, soit dit en passant. Vous suivez ? Joyeux bordel en résumé.

Ensuite Itachi avait disparu. Envolé. Il avait été introuvable tout le reste de cette maudite semaine. Certains pensaient que c'était pour fuir la présence imposante de son père qui longeait les couloirs de l'Anbu dans l'attente que sa femme ne le rappelle à la maison, d'autres disaient qu'il était en mission mais Sakura savait. Elle savait que les deux raisons étaient valables mais que la troisième était celle pour laquelle elle voulait à tout prix savoir où il était. En effet, connaitre sa position exacte permettrait à coups surs de pouvoir l'éviter.

Sakura ne voulait plus voir Itachi. Elle ne voulait pas d'explication, pas de discussion, aucun contact de quelque nature que ce soit. Un regard serait déjà trop. Elle se souvenait de ses yeux chauds et perçants qui la réclamaient, de sa voix rauque et suave, de ses mains habiles. Elle ne pourrait plus jamais regarder Itachi, encore moins lui parler. Il était devenu dangereux à un niveau bien plus élevé que ce qu'elle n'aurait jamais osé imaginer.

Il était son supérieur, le président de l'Anbu, l'homme le plus craint de Konoha si ce n'est du monde ninja tel qu'elle le connaissait et, cerise sur le gâteau, le frère de Sasuke, alias son premier amour maintenant meilleur ami mais aussi sensible et jaloux qu'il était possible de l'être. Expliquez-lui que Sakura a cédé aux avances de son enfoiré de grand frère et elle brulera dans les flammes de l'amaterasu ou celles de l'enfer, au choix.

Ainsi, la semaine était passée vite malgré les nuits blanches qui guettaient la jeune femme. La dernière nuit fut la pire, la dernière épreuve aurait lieu le lendemain et le stress mélangé à l'appréhension de revoir l'Uchiwa la mettait dans un état presque maladif. Sans compter que ses deux amis qui bien sûr ne se doutaient de rien passaient leur temps à imaginer qu'elle allait être cette fameuse épreuve et comment Satan pourrait rendre les choses encore plus compliquées. S'ils savaient, Itachi était capable de rendre les choses bien plus compliquées, il l'avait déjà fait.

Les lumières s'éteignirent enfin et Sakura poussa un soupir de soulagement. Oh, elle n'allait pas dormir mais elle allait au moins être débarrassée des paroles négatives de ses deux amis sur l'homme qui l'avait vu quasiment nue quelques jours plus tôt –et qui ne s'était pas contenté de la regarder.

« Une chose est sûre, ce qu'il nous prépare pour demain sera atroce. » Finit par dire Sasuke en se retournant dans son lit. « Il ne fait jamais rien sans raison, tout est calculé. Il est complètement flippant. »

Sakura avala sa salive et retint une larme, consciente que le brun n'avait pas tort et qu'elle était bien naïve. Même si elle ne connaissait pas la raison du comportement inhabituel du président de l'Anbu à son égard, elle pouvait être certaine qu'il s'agissait de quelque chose de réfléchi plutôt que spontané et qu'elle était peut-être tombée dans le panneau d'un piège qu'elle n'avait même pas anticipé. Et si c'était ça l'épreuve ? Et si elle devait lui résister et qu'elle avait cédé, que tout le monde l'apprenait et qu'elle devenait ainsi la risée du village ?