Anbus sous haute tension (itasaku)

46. Nouvelle recrue

5 ans plus tard

Assis sur une poutre du toit du hangar principal, Itachi et Shisui Uchiwa regardaient l'amusant spectacle de la rentrée des nouvelles recrues, à l'abri des regards. Quelques dizaines de mètres plus bas, les petits nouveaux se faisaient dessus, ne sachant pas à quelle sauce ils allaient être mangée. Ils avaient bien raison.

L'Anbu était devenue THE institution, la seule, l'unique. L'élite parmi l'élite. Au revoir la racine, les ninjas surcotés et même le Hokage. Les plus ambitieux ne voyaient que par l'Anbu, les sélections étaient drastiques et les larmes coulaient constamment en fin de journée quand il était l'heure d'annoncer aux plus faibles d'entre eux qu'il était temps de rentrer chez papa et maman. Soyez-en sûr, la nouvelle ne leur était pas dite avec tact. Ils chialaient comme des petites pucelles après une première sodomie à sec. 

Et ça, ce spectacle réjouissant de la perte d'un espoir, Itachi s'en nourrissait, faisant de leur déception son plat préféré —après le corps de sa femme. Il fallait bien qu'il compense le fait qu'il n'était plus aussi craint qu'avant. Car oui, par malheur, Itachi Uchiwa était passé du grand méchant loup à l'agneau amoureux de sa petite femme autoritaire qui le mettait à genoux. Putain qu'il n'avalait pas cette nouvelle réputation qui lui collait à la peau. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Il était amoureux. Sakura lui demandait quelque chose ? C'était oui avant même qu'elle ne pose la question. Elle l'engueulait en public, lui reprochant son comportement hautain et désabusé ? Itachi s'excusait, conscient qu'une escalade de la violence ne ferait qu'entrainer une grève du sexe qu'il n'avait pas envie de subir.

Parce que putain Sakura était ce genre de femme. Une fois, Itachi avait osé contredire Mikoto devant sa femme, allant jusqu'à remettre en question sa condition de mère et l'éducation qu'elle avait apporté à ses enfants. Sakura était devenue folle devant tant d'insolence, et même des excuses n'avaient pas suffi. Alors le soir même, Itachi avait tenté de se faire pardonner en se servant de la seule chose qu'il maitrisait plus que les mots ; sa bouche, ses mains et sa bite. Sakura l'avait repoussé en soupirant, l'asseyant dans un des fauteuils de leur nouvelle maison, à la frontière du quartier des Uchiwa.

Elle s'était déshabillée, l'avait chevauché et s'était touchée devant lui en gémissant abusivement comme si jamais elle n'avait connu pareil plaisir. Itachi n'avait pas eu le droit de la toucher. Il avait du aller se coucher dans un état d'excitation proche du malaise. Depuis ce jour-là, plus jamais l'homme n'a manqué de respect à Mikoto.

Le lendemain, il lui a fait l'amour quatre fois.

Deux mois plus tard, Sakura était enceinte. C'était il y a un peu plus de huit mois. Itachi n'avait pas besoin de compter sur ses doigts pour s'en souvenir, la femelle pleine qui dominait le cortège des nouvelles recrues plus bas lui renvoyait l'image de ce dont il avait toujours rêvé.

Une femme forte et aimante, portant en son sein sa descendance chérie.

— Elle n'aurait vraiment pas dû travailler aujourd'hui, murmura Shisui en couvant du regard Sakura, prêt à la rejoindre au moindre signe de difficulté.

Itachi soupira en levant les yeux au ciel. Bien sûr qu'elle n'aurait pas dû, elle était proche du terme et pouvait à tout moment donner naissance à leur fils. Itachi la suivait à la trace, se cachant dans les couloirs et masquant sa présence pour qu'elle ne sente pas son chakra, elle qui lui reprochait sans cesse de la prendre pour une petite chose fragile. Alors Itachi se faisait discret mais jamais, non jamais, il ne se tiendrait loin de sa femme. Quoi qu'elle dise. Surtout quand ses enfoirées d'hormones parlaient à sa place, la rendant folle furieuse contre le reste du monde.