Chapitre 27

2.5K 178 5
                                    


« De la peur ». ces mots restaient gravé dans ma mémoire. Alric n'avait pas voulu s'étaler sur le sujet, cela semblait le déranger particulièrement. De quoi, pouvait-il bien avoir peur ? Avait-il peur de me perdre lorsque nous serons sur le champs de bataille ?  Avait-il peur que je le déconcentre ou que je sois trop dépendante de sa force..? Étais-je à ce point un boulet pour lui ?  

Je ne pensais pas vraiment le déranger à ce point-là, mais je restais interrogative sur ce qu'il m'avait dit. De plus, une chose était sur, lors de notre affrontement il n'avait pas retenue ces coups. J'avais réussi à tenir quoi ? 5-10min maximum... Il ne s'en était  peut-être pas rendu compte, mais il m'avait mise face à une dure réalité : 

Dès que notre guerre commencerait, le compte à rebours de ma maigre existence serait en marche. 

Étrangement, moi qui n'avait jamais été une très grande croyante, moi réflexe fut de prier Dieu et tant qu'à y être les dieux de mes ancêtres. Quel ironie, moi qui avait toujours rejeté mes origines aujourd'hui plus que jamais, j'y étais attachées. 

Un rassemblement avait été mandé par Thorgeir, Le soleil avait dépassé son zénith et l'heure avait sonné, je pris la direction de la tente de mon oncle, la plus imposante du campement. 

C'était déjà bondé, je me faufilait doucement sur le coté, restant contre la toile. Alric était non loin de mon oncle légèrement en retrait derrière lui. Quelles minutes passèrent comme ça, alors que je l'observais de loin. Mon cœur se serra fort, je le trouvais si beau, si fort ! La courbure de sa mâchoire, ces yeux d'un marron foncé, ces cheveux mi-long... Je devais me sentir chanceuse d'avoir eu la chance de côtoyer un homme comme lui, mieux encore d'en être tombé amoureuse... Ainsi, lorsque mon heure sera venue je pourrais me sentir heureuse.

Rageusement j'essuyais les quelques larmes qui avaient commencé à pointer le bout de leur nez. Je l'avais enfin avoué à moi-même j'étais amoureuse d'un viking... Je ne devais laisser couler aucune larmes car même si ma confiance en moi était au plus bas rien ne devait paraitre. Je devais rester forte. 

Au même moment Alric du ressentir mon regard pesant sur lui, car il tourna la tête vers moi et plongea yeux dans les miens. J'avais l'impression d'être un livre ouvert face à lui. Mon réflexe fut de détourner la tête. Je ramenais mes bras contre moi et me mis à mordiller légèrement l'ongle de mon pouce. 

Mon oncle prit enfin la parole. Il exposa le plan une dernière fois à tous le monde. Nos positions étaient calculées. L'effet de surprise était le point central de sa tactique, pour être sur de ne pas le perdre la bataille commencerait demain. Avant le lever du soleil, nous serons sur nos bateaux et accosterons les rives. Nous étions assez nombreux pour entourer la ville et c'est ce que nous ferons. Il termina son discours par les paroles suivantes: 

« Aucun prisonnier, seule les femmes et les enfants non guerrier seront épargné ».

_____

La réunion dura des heures, j'étais anxieuse à un point que je dû sortir prendre l'aire ça commençait à être vraiment trop pour moi... Une fois dehors je réalisais qu'il faisait entièrement nuit. Aucun feu n'avait été préparé, ce soir chacun mangerait du pain sec et quelques poissons sécher. Ce serait le dernier repas avant que beaucoup d'être nous expire leur dernier souffle. 

______

Je fus réveillé par quelques chose d'humide et de chaud. Sortant de ma trompeur je réalisais qu'il s'agissait d'Alric qui déposait des baisers sur mon corps. Puis en regardant bien ce n'étais pas des baisers mais des suçons ! 

- Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je en entourant son visage de mes mains. 

- Je veux te marquer pour que tu ne m'oublie pas...

- Comment pourrais-je t'oublier ? Tu es mon mari et l'homme que j'aime. 

Ça y est je l'avais dit et cela faisait du bien de ne plus me mentir à moi-même. Alric c'était redressé et me fixait dans les yeux. 

- Tu m'aimes ? 

Je me redressait à mon tour. 

- Oui je t'aime, je sais je t'ai dit tellement de méchanceté par le passé sur les vikings et pourtant je suis tombée amoureuse de l'un d'entre eux et même si tu m'a montré hier que je ne survivrais pas à cette guerre je réussi quand même a être heureuse de t'avoir connu...¸

- Qu'est-ce que tu raconte ! bien sur que tu va survivre ! Je donnerais ma vie pour que tu garde la tienne ! Et c'est cela qui me fait peur, ta vie est devenue bien plus importante que la mienne à mes yeux et je n'avais jamais ressentis ça avant. C'est plus fort que moi j'aime cette femme qui rejetait les vikings et qui pourtant maintenant en est tombé amoureuse comme moi qui suis tombé amoureux d'une femme provenant du future. 

Mes larmes coulèrent toutes seules, j'étais devenue une vrai chialeuse ces derniers temps. Alric plongea vers moi et m'embrassa au milieu de mes larmes. Il demanda l'entré  de ma bouche et je lui offris. Il intensifia notre baiser et me fis basculer en arrière. 

- Laisse tomber les préliminaires. 

À ces mots Alric ne perdit pas de temps, vêtu tous deux de nos chemises de nuit il remonta la miennes et entra en moi. Me faisant échapper une petit cri plaintif de douleur. 

Cette nuit d'amour fut différente de la précédente, nous étions moins dans la découverte de l'autre, mais plutôt dans le besoin de l'autre. Ce fut plus sauvage, nous avions besoin de nous sentir proche, de former un tous. Cette nuit étaient notre souvenir à nous deux, notre porte de sortie s'il arrivait quoi ce soit qui mettrait un terme a notre existence demain. 

Plus j'y pensais et plus cela devenait évident, nous ne pouvions pas survivre à cette guerre, ni lui, ni moi. Nous avions assez abusé de l'univers, défiant les lois de la vie et les lignes du temps. Nous avions eu cette dernière chance qui nous avait permis de se connaitre et de s'aimer. 

Mais maintenant qu'Alric quittait la chaleur de notre lit pour s'habiller alors que le ciel était toujours noir et qu'il se tournait vers moi pour me parler, je savais que l'univers avait décidé de remettre les choses en ordres...

- Malthilda c'est l'heure.

Femme de Viking, moi jamais !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant