Chapitre 11

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Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que cette histoire finirait mal. Alric avait rejoint la partie et le jeu était devenu sanglant. Il se débattait comme s'il était sur le terrain de guerre, enfin j'imagine. Munit de son bâton il courrait à vive allure, il utilisait ces coéquipiers, qui n'y mettaient pas beaucoup du leurs, de façon stratégique. 

Il était évident qu'Alric était un joueur hors-paire, mais la tension était à son maximum. Aucune équipe ne marquait de point. 

Alric avait récupéré le ballon, à l'aide de son bâton, il remontait habilement le terrain. On attendait tous qu'il marque le point. Bjorn s'interposa en lui assénant un coup sur le tibia, qui s'ouvrir sur la longueur, Alric dû dévier de sa trajectoire. Il avait mal c'était flagrant, sa jambe dégoulinait de sang. 

Helga discutait avec Gaya en regardant la partie. Gaya s'exclama :

- Il peut toujours courir ce nortois pour qu'on le soigne. 

Helga répliqua :

- T'inquiète ce sont des têtes dur là-bas, il n'aura pas besoin de nous. 

J'essayais d'ignorer leur conversation, ces femmes étaient gentilles en soi, mais leurs mentalités me dépassaient. Certes, Alric était Norvégien mais il n'en restait pas moins un homme ! Les mains jointes contre ma poitrine je continuais de regarder le jeu. Helga s'exprima soudain à voix haute. 

- Regarde Thorgeir, il respire la colère d'Odin. Ce jeune ne pourra rien faire pour gagner, il ferait mieux d'abandonner tous de suite et alors il aura un chance de peut-être survire. S'il marque ne serais-ce qu'un point je ne donne pas cher de sa peau. 

Les paroles d'Helga furent suivi par le silence de toutes les femmes. Aucunes n'osa la contre-dire, car elles savaient toutes qu'elle avait raison. 

Thorgeir avait le visage peint avec de la boue, Il hurlait tel un animal enragé. Il échangea un regard entendu avec certain de ces hommes. Un de ceux-ci fit une très mauvaise passe qu'Alric réceptionna facilement, trop facilement. Il s'en aperçus mais trop tard, J'eues à peine le temps de crier : DERRIÈRE TOI ! 

Thorgeir muni de son bâton frappas avec une force inouïe le nortois dans le dos. Alric tomba à genou. Mon oncle réitéra son coup tellement fort que la chair d'Alric s'ouvrit, il s'écroula. Il ne s'arrêta pas là, il frappa encore et encore, son dos, ses bras. Le pauvre avait perdu connaissance et était sanguinolent. 

Je me mis à crié :

- Arrête ! Thorgeir arrête ! 

J'allais me mettre à courir dans leur direction pour l'arrêter, mais Helga et Gaya m'attrapèrent pour les bras. 

- Si tu intervient tu seras dans le même état que lui. Attend que la colère de ton oncle redescende. 

Les filles m'obligèrent à m'asseoir sur l'herbe. 

La rage de Thorgeir s'estompa enfin. Il empoigna le bâton remplit de sang et quitta le terrain. Il s'approcha de l'emplacement ou moi et les autres femmes vikings nous, nous trouvions. Il attrapa une chope de bière qu'Helga avait remplit quelques minutes plus tôt et bût goulûment. Il me regarda et me balança son bâton, tachant ma robe bleue de sang au passage.

- Il faut laver ça et ça. Dit-il faisant un coup de tête en direction d'Alric qui gisait au milieu du terrain. La prochaine fois, tu te mêleras de tes affaires. 

Mon oncle se tourna vers les autres vikings.

- Ce soir, on fait la fête mes amis ! 

Les vikings s'écrièrent de joie. Les femmes commençaient à ramasser. Helga attrapa une chaudière et partie rapidement, en répétant qu'elle avait du pain sur la planche. Gaya s'approcha de moi et déposa un seau remplit d'eau. 

- Tiens la tâche sera longue, bon courage. 

La femme blonde partit à son tour. Il n'y avait déjà plus rien, les hommes avaient emporter les tables et les chaises et les femmes avaient apporter la nourriture, les boissons et le restes. Je me retrouvais seule assise dans l'herbe abasourdit, désemparée. Mon oncle avait battu Alric à cause de moi... 

Il l'avait battu, parce que je ne m'étais pas mêler de mes affaires. Il l'avait fait parce que j'avais voulue défendre une jeune femme innocente de la perversité d'un homme sans morale. Et maintenant, il était peu-être mort. Non c'était sur qu'il était mort... personne ne pouvait survivre à autant de violence...

J'entendis un gémissement presque inaudible. Avais-je rêvé ? Je sortie enfin de mon moment d'absence et couru, le seau d'eau à la main, vers Alric, lui prenant le visage et dégageant ces cheveux. 

- Alric, Alric ! Tu es en vie ! Oh merci mon dieu... Je suis désolée, je suis tellement désolée. Tous est de ma faute. 

Je pris un chiffon et le passa sur le visage du viking nortois. Il arrêta ma main dans son geste. 

- Ça va, je vais bien. Ne t'inquiète pas. 

Il se redressa doucement en grimaçant de douleur. 

- Attend laisse-moi, t'aider. 

Alric sourit en me voyant passer son bras sur mes épaules. 

- Tu crois vraiment qu'un petit bout de femme comme toi pourras m'aider ? tu n'as rien de la force des femme vikings. 

- Va te faire voir, tu verras que même si je suis un petit bout de femme, je vais te porter jusqu'au château. 

Alric ricana, mais accepta mon aide. Il ne se reposait pas entièrement sur moi, mais je lui servait de cane. La marche jusqu'au château fut longue et lente. Il du s'arrêter plusieurs fois, pour ce reposer. On ne parla pas jusqu'à ce qu'on soit arrivé. 

- Laisse-moi dans l'écurie, s'il-te-plait. Me demanda-t-il. 

- Hors de question ! Voyons, dans ton état tu dois te reposer dans un vrai lit ! 

- Mathilda, je ne suis pas le bienvenu et je ne le serais jamais. Si ton oncle me laisse dormir dans son écurie c'est déjà énorme. 

- Très bien, alors laisse-moi au moins te soigner le dos et la jambe tu pisses le sang et ça pourrais s'infecter. Dis-je. 

- S'in... quoi ? Demanda-t-il.

Je levais les yeux au ciel.

- Tu pourrais attraper la mort ! la putréfaction ! 

- Ça va, j'ai compris ! Vas-y. 

J'aidais Alric à s'asseoir sur une bote de foin. 

- Je reviens, je vais chercher ce qu'il faut pour te soigner. Dis-je en me redressant. 

- Tu as de l'eau ici, ça fera l'affaire. Dit-il 

- Non, ça ne te désinfectera pas ça. répliquais-je. 

- Désinfectera ? enlever la mort c'est ça ?

- C'est ça. 

Je me retournais direction la cave, mais Alric me retint. 

- Peux-tu me trouver une chemise propre ? J'ai perdu mais je dois me présenter au banquet quand même. 

- Vraiment ! 

Le regard d'Alric était sérieux, j'acquiesçais de la tête et partie récupérer une bouteille d'hydromel, des bandages et une chemise propre. En passant devant la laverie je vis une ceinture qui traînait, je la pris. Alric allait crier. 



Femme de Viking, moi jamais !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant