Chapitre 15

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- Point de vue Alric - 

Je n'arrête pas de faire les cents pas dans la chambre de Mathilda. Elle est allongée dans son lits depuis trois jours et je commence à devenir fou. Je ne peux même plus me concentrer sur la mise en place du raid contre mon père. Elle occupe toutes mes pensées. La peau blême, j'ai l'impression qu'elle est déjà morte, seul le simple mouvement que fait sa poitrine me prouve le contraire. Je me rend compte maintenant que je ne connais rien de cette jeune femme, de ma fiancée, si ce n'est qu'elle me sauve la vie à chaque fois que j'en ai besoin, parfois même malgré elle. 

En trois jours j'ai eu le temps de me rappeler nos conversations en boucle, essayant à chaque fois d'avoir un nouveau détail sur elle. Ce qu'elle m'a dit le soir ou j'ai accepté d'être son fiancé reviens souvent dans mon esprit. << tu ne sais même pas ce que moi je veux >>. C'est vrai, je n'ai pas pris le temps de savoir ce que tu voulais et maintenant comme un idiot je le regrette amèrement. 

Elle est celle qui m'a permis de ne pas perdre espoir. Je ne veux pas la perdre. Elles est d'une beauté qui me coupe le souffle, ces lèvres habituellement si rose sont présentement si claire, que mon cœur se déchire. Je la revois recroquevillée dans le creux de l'arbre, les cheveux maculé de neige. Si je le pouvais je retournerais dans le passé et je ferais disparaitre tout le manteau blanc de la forêt.  Je me sens impuissant devant ce petit corps frêle, qui habituellement regorge de vie. 

Je ne peux même pas expliquer la rage qui bouillonne en moi, elle doit ce réveillé ! Il le faut !

- Réveille-toi Mathilda, je t'en supplie reviens parmi nous. 

La porte de la chambre s'ouvre et apparait la Elisabeth. 

- On pardonnez moi, je ne voulais pas vous déranger. 

Elle est sur le point de sortir. 

- Vous ne me dérangez pas, entrez. 

Je vois qu'elle hésite un instant puis finalement entre et viens se mettre a l'opposé de moi de l'autre coté du lit de notre malade. Elle regarde Mathilda d'un regard inquiet et pose délicatement le dos de sa main sur le front de la danoise. 

- A-t-elle de la fièvre ? Demandais-je. 

- Non, elle n'en a plus c'est plus tôt bon signe. Le regard de la jeune esclave s'illumine aussitôt. 

- Pourquoi aimez-vous autant Mathilda ? 

La jeune femme me regarde étonnée avant de reporté son regard sur le lit. 

- Mathilda est la seule qui ne nous traite pas comme un animal. Je sais que j'appartiens maintenant a Thorgeir, un viking. Je suis sa chose et il me le fais bien comprendre. Mais dans toute cette souffrance, Mathilda est celle qui me rappelle de ne pas oublié que je suis moi aussi un humain. Elle a toujours essayer de battre les injustices qui se présentait à moi et ma sœur et elle a essayer de me sortir de situation humiliante. C'est une personne en or, et je prie tous les jours pour qu'elle se rétablisse rapidement. 

La jeune esclave, qui comme ayant un tique avait dit tous cela en ne cessant de se frotter l'avant-bras, réalisa soudain ce qu'elle venait de dire et porta sa main à sa bouche. 

- Ne t'inquiète pas je ne dirais à personne que tu pris ton Dieu chrétien, sois sans crainte. 

Elle sembla légèrement soulagée et osa même poser cette question. 

- Vous semblez beaucoup vous inquiéter pour elle, l'aimez-vous ?

- Qu'est-ce qui vous fait dire que je l'aime ? 

- Vous avez défié Thorgeir pour elle quand elle m'a aidé, vous avez accepté de l'épouser sans aucune hésitation et vous l'avez cherché plus longtemps que les autres sous la neige, vous faisiez déjà les cents pas avant qu'elle ne s'évanouisse et vous n'avez pas quitter sa chambre en trois jours, c'est ce qui a piqué ma curiosité. à

La jeune esclave était vive d'esprits, bien que je n'avais pas l'habitude d'être aussi aimable avec les saxons, je pris sur moi et comme l'aurais fait Mathilda, je répondis honnêtement à Élisabeth. 

- Je n'irais pas jusqu'à dire que je l'aime, mais je tiens bien plus a elle que je ne veux l'admettre. Elle est très belle et être son époux ne me déplairait pas le moins du monde. Bien que je n'arrive pas à totalement la cerner, elle a happé quelque chose en moi de si fort, que l'a perdre me serait insupportable. 

Élisabeth me regarda bouche bée. Elle cligna des yeux plusieurs fois avant de reprendre contenance et de dire :

- Je crois que je comprend. Soyons optimiste, la fièvre baissée nous pouvons reprendre espoir. 

J'hochais la tête d'approbation et la jeune femme quitta la pièce. 

Je regardais toujours Mathilda en trois jours je n'avais pas osé toucher ni sa main, ni son front. Je ressentais soudainement le besoin. D'une main hésitante, je lui caressais la joue. Son visage sembla soudain reprendre de légères couleurs et je dis:

- Je suis là, ne t'inquiète pas.

Pour l'a première fois en trois jours, elle semblais réagir, presque paniqué dans son sommeil. Je voulais la calmer qu'elle se sente en sécurité. Par instinct, j'étais maintenant assis sur le lit encadrant son visage de mes grandes mains et je répétais: 

- Ça va aller Mathilda. 

Elle bougeait beaucoup et le seul réflexe qui me vint pour la calmer fut de l'embrasser. Elle arrêta de gigotter, mais je fus déçu de voir qu'elle n'ouvrit pas les yeux. J'avais été assez stupide de pensé que mon baiser l'aurais réveillée. Agacé, presque en colère contre ma stupidité je me levais du lit et repris les cents pas dans la pièce. Je m'arrêtais une nouvelle fois face au lit de la Danoise, ce que parfois elle pouvait être exaspérante ! Je crois qu'il fallait que je sorte de cette chambre car je devenais fou. Ce que j'avais dis a Élisabeth en était la preuve. Je me passa une main sur le visage et soupira un grand coup. Puis je me dirigea vers la porte, quand une quinte de toux s'éleva dans la chambre. Je me retournais précipitamment, elle était redressée sur le coté le main devant la bouche toussant à plein poumon, elle était bien réveillée.

Femme de Viking, moi jamais !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant