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Il ne faut pas arriver en retard.

Je sais, mais ça ne risque pas. Je suis partie avec plusieurs minutes d'avance et me voilà déjà presque arrivée devant le parc. D'où je me trouve, je peux apercevoir Ayden qui m'attend sur un banc. J'accélère le pas, je ne veux pas le faire patienter  davantage même si, comme l'indique l'heure sur mon téléphone, nous sommes tous deux en avance de dix minutes. Alors qu'il ne reste plus que quelques mètres entre nous, il relève la tête et m'aperçois. Un sourire se dessine sur son visage.

Bordel, qu'est-ce qu'il est mignon.

Il faut vraiment que je me ressaisisse. Le pas rapide, la respiration irrégulière et les joues brûlantes, je m'approche de plus en plus de lui. Il finit par se lever et s'approche à son tour. Nous nous arrêtons à un mètre l'un de l'autre, sans savoir quoi faire ni quoi se dire.

Parle, dis quelque chose.

Lui dire quoi ? J'ai tellement peur de dire une bêtise. Bien trop gênée par la situation, je regarde bêtement autour de moi, faisant mine de chercher quelqu'un, ou quelque chose, peu importe. Remarquant la gêne qui m'envahit, il lâche un léger rire nerveux mais compatissant, et décide d'entamer la conversation.

- J'espère que mon cadeau t'a plu ?

Je le regarde dans les yeux et repense au regret qui m'avait anéanti plusieurs heures plus tôt.

- Oui, il m'a beaucoup plu, réponds-je en tentant de dissimuler toutes les émotions qui m'envahissent.

Elles sont si nombreuses que je ne sais pas les discerner, et je crains qu'elles n'aient raison de moi. Par pitié, pas maintenant.

- Je suis content que tu sois venue, tu sais, ajoute-il en souriant.

- Vraiment ?

- Oui, vraiment. Je n'aurais jamais imaginé tout cela de toi, me répond-il en caressant légèrement ma joue.

Je dévie de nouveau mon regard, partagée entre l'envie de partir et l'envie que cela continue.

- Je suis fière de toi, je sais combien c'est difficile pour toi, presque insurmontable, ajoute-il avant de dévier son regard à son tour.

Je suis fière de toi.
Combien de fois ai-je rêvé d'entendre cela ? Nous commençons à marcher en direction du parc, bien moins occupé qu'à son habitude. Nous nous promenons d'un chemin à un autre, d'une partie du parc consacrée à la pratique sportive à une autre partie plus calme, habillée par différentes sortes d'arbres et de plantes. Nous croisons toutes sortes de personnes, des plus âgées et des plus jeunes, des plus calmes et des plus agitées. Ce parc respire la vie, elle est ancrée en lui.
Nous continuons notre marche sans réellement savoir où nous allons, sans même avoir besoin de se parler ou de se regarder. Sa simple présence suffit à m'apaiser, et je n'en demanderai jamais plus. Puis, alors que nous marchons toujours sans but, je sens Ayden s'éloigner de moi. Je ne peux m'empêcher de décrocher un sourire quand je le vois se diriger vers le stand de churros, à quelques mètres de là. Je m'arrête alors de marcher et me décide à l'attendre. Il revient à peine quelques secondes plus tard avec une dizaine de churros dans un cornet, et me le tend vivement, un grand sourire aux lèvres.

- Tu en veux ?

- Non merci, réponds-je à demi perdue dans mes pensées.

Arrête de le fixer comme cela.

Je ne m'en étais même pas rendue compte. Il a dû me prendre pour une idiote, ou pour une sacrée folle.

- Je suis désolée, je suis juste un grand fan de churros, ajoute-il en riant.

C'était toi, malgré tout. [EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant