C'était toi, malgré tout. [EN REECRITURE]

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Ambre : Hey, comment tu vas?

Cela doit au moins faire la vingtième fois que je relis mon message, partagée entre un sentiment de honte permanente et l'inquiétude de son silence. J'avais envoyé le message il y a un peu plus de deux heures déjà, et ce n'est pas dans ses habitudes de mettre autant de temps pour répondre.  J'espère qu'il ne lui est rien arrivé, même si je pense qu'il est juste profondément occupé.
Ou alors il s'en fout.
Toujours aussi agréables, ces fichus pensées automatiques. Si seulement je pouvais m'en débarrasser, peut-être qu'elles me pourriraient moins la vie, et que j'arrêterais de me poser autant de questions stupides. J'abandonne l'idée de rester planté comme un lampadaire et retourne à mon bureau. Je n'avais pas encore travaillé les cours du lendemain, et ce n'est pas dans mes habitudes. Même si il n'y a pas grand chose à faire ou à revoir, je préfère être sûre de moi-même, après tout c'est ma dernière année, et je ne peux pas me permettre de la rater, encore moins de peu. Je m'attelle tant bien que mal à mes exercices, malgré mon envie abominable de me mettre sous ma couette et de regarder, je-ne-sais quelle série.

- Je n'y comprends rien à cette phonétique, il y a trop de sons différents pour moi... marmonné-je en mordillant mon stylo.

Je note quelques réponses malgré tout, tout en sachant qu'elles seront pertinemment fausses.

- Encore une nouvelle règle? C'est bon ils m'ont totalement perdue là, râlé-je.

Je pose mon stylo et fixe ma feuille, dépitée par tant de règles et d'exceptions. Il va pourtant bien falloir que je les fasse ces exercices, peut-être finirai-je par y comprendre quelque chose.
C'est faux.
Je sais. Je soupire et m'y remets, en priant pour que je n'y passe pas trop de temps, du moins, pas au point d'oublier encore de manger...

***

Il est un peu plus de 20h quand je décide enfin de m'arrêter. De toute façon, je ne pourrai pas obtenir quelque chose de mieux pour le moment.
On ira aux partiels au talent.
Alors oui, mais non. J'avais voulu tenter une fois, et je crois que je ne recommencerai jamais.
De toute façon, au talent ou en révisant, tu ne l'auras pas ton année.
Super, merci.
Je range mes affaires et nettoie mon bureau avant de préparer un petit truc que je mangerai devant la série que Lou m'a conseillée. Un truc au temps de Marie 1re d'Ecosse, je pense que ça peut vraiment me plaire, en plus l'actrice est clairement canon.

Lou : Alors? Il t'a répondu?

Je regarde mon téléphone perplexe, je ne pensais pas qu'elle me demanderait des nouvelles. Je vérifie rapidement avant de lui répondre.

Ambre : Non, toujours pas...

Il ne te répondra pas.
C'est déjà bien parti pour, mais j'aurais bien aimé savoir pourquoi. Savoir ce que j'ai pu faire de mal, ou de travers.

Lou : Ah merde... C'est dommage que tu ne connaisses personne de son entourage, tu aurais pu demander si tout va bien.

Mais oui! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt? Je cherche furtivement dans mes contacts, peut-être un peu trop lorsque je remarque que je commence à trembler. J'ai peur, si peur.

- Héloïse, Héloïse, où es-tu... marmonné-je.

Que va-t-elle penser de moi? Et si Ayden lui avait dit quelque chose? Peut-être qu'elle me déteste, qu'elle ne voudra pas non plus me répondre...

- Là!

Je clique sur son prénom mais hésite longuement quand je me rends compte que je ne sais pas quoi lui écrire.
T'as l'air bien idiote maintenant.
Je prends mon courage à deux mains et tente quelque chose.

Ambre : Hello toi, comment tu vas? Je suis désolée de te déranger, je m'inquiète un peu et tu es la seule personne que je connaisse.

Je vais m'arrêter là pour le moment. On verra bien si elle me répondra. J'allais envoyer un message à Lou, mais j'opte finalement pour un message vocal, cela ira beaucoup plus vite.

- Je n'ai pas répondu à ton message, mais je connais une personne de son entourage. Je lui ai envoyé un sms, je verrai bien si elle mon répondra ou pas.

Je repose mon téléphone sur le lit, toujours aussi paumée par la situation. C'est si irréel pour moi, je n'arrive pas à comprendre ce qui a bien pu se passer. Mais peut-être qu'au fond, c'est juste moi, qui me pose encore trop de questions et qui me bourré le crâne avec mes bêtises.
Peut-être.