C'était toi, malgré tout. [EN REECRITURE]

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−Alors, raconte-moi tout ! Je veux tout savoir !

A peine m'étais-je levée que ma soeur s'était ruée sur son téléphone pour m'appeler.

−C'était plutôt cool.

−C'est tout ? Allez dis-moi en un peu plus !

Je lève les yeux au ciel.

−Il y a tellement de choses à dire tu sais, c'était tellement effrayant, mais tellement magique.

Elle ne répond pas, alors je reprends :

−Je n'avais juste plus peur. Je ne doutais plus de rien, je riais, je dansais, c'était tellement incroyable.

−Tu ne trouves pas les mots, c'est ça ? me demande-t-elle compréhensive.

−Oui, c'est ça, mais peut-être qu'un jour je les trouverai.

J'essuie d'un revers de main la seule larme qui avait coulé sur ma joue, peut-être la première larme de joie de toute ma vie. Je prends une profonde inspiration, repensant à toutes les émotions qui m'avaient traversée la veille, leur intensité et leur beauté. Peut-être les poserai-je un jour sur papier.

−Et Ayden dans tout ça ?

−Tu poses la question à un million d'euros, réponds-je en riant.

−Je sais, pourtant je suis sûre que tu as mille choses à me dire sur lui.

Je ne réponds pas, parce qu'au fond, je sais qu'elle a raison. Quelques pages ne suffiraient pas pour dire ce que je ressens, ce qu'il provoque en moi sans que je puisse l'expliquer, à quel point il a bouleversé ma vie et la personne que je suis.

−Tu n'es juste pas prête à te l'avouer, reprend-t-elle.

Peut-être qu'un jour j'aurai le courage de dire tout ce que je n'ai jamais pu dire. Peut-être laisserai-je mes peurs et mes questions de côtés, pour enfin lui avouer. Mais comment lui avouer ce que je ne m'avoue pas déjà ? Pourquoi n'y arrivé-je pas ?

Peut-être parce qu'il est encore un peu trop tôt.

−Peut-être, oui.

Me perdant peu à peu dans mes pensées, je me résigne finalement à ne plus y penser. Je cherche alors un nouveau sujet à aborder, mais rien ne me vient.

−Tu en as parlé à Lou ? Peut-être qu'elle pourra te conseiller elle aussi, me questionne-t-elle presque concernée.

−Tu sais, je ne lui parle pas trop de mes histoires de cur, et encore moins de mes peurs. Ce n'est pas que je ne lui fais pas confiance, mais j'ai tellement peur de l'ennuyer avec tout ça.

−Je vois, mais avoir plusieurs points de vue pourrait t'aider à te retrouver, après je dis juste cela comme ça. Tu m'en parles à moi, alors pourquoi pas à elle ?

Je n'y ai jamais vraiment pensé. Je ne pense plus à grand-chose à part mes propres peurs en ce moment. Je pourrais lui en parler mais cela ne changerait rien de plus, et puis les amis doivent-ils vraiment tout savoir ?

−J'ai rencontré quelqu'un à la soirée, reprends-je en me surprenant moi-même.

Dans quoi est-ce que tu t'engages encore...

−Elle s'appelle Héloïse. Tu devrais la voir, elle est tellement magnifique, tellement lumineuse.

−Elle aime l'alcool ?

−Emy !

Elle éclate de rire.

−Non pardon, je m'y sentais obligée. Raconte-moi, elle est sympa ? Vous vous êtes dit quoi ? reprend-t-elle avec un peu plus de sérieux.