Chapitre 2

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Pdv Roxanne :

Newt me fait confiance. Celle-là je m'y attendais pas. Après tous les coups bas que j'ai fait. J'ai quand même tenté de blesser Minho avec un canif. Alors soit il n'est pas très ami avec ce dernier, ce que je doute, soit il me fait vraiment confiance, donc il est débile si c'est ça. Parce que perso, je pense que si une fille me faisait toutes les crasses que je leur ai faites, y'a longtemps que je lui en aurais collé une.

Clint finit par revenir, quelques minutes plus tard.

- "Salut, je m'appelle Clint. Je suis un medjack. Ou un infirmier si tu préfères. Je suis désolé pour le sédatif mais tu allais tuer Minho et... et voilà.", me dit-il tout gêné.

- "Je te pardonne. Je comptais pas le tuer mais, vu de l'extérieur c'est l'impression que je donnais. J'aurais fait la même chose."

Il rigola nerveusement.

- "Bon je vais devoir t'enlever ton bandage pour laisser respirer la plaie maintenant qu'elle a cicatrisé. En tout cas tu n'as rien de grave. Juste un peu ouverte. Il va falloir que tu fasses gaffe. Pas de mouvements trop brusques pendant un ou deux jours. Enfin, si tu ne veux pas avoir de vertiges."

Je fis un signe de tête positif et me redressai en position assise pour qu'il puisse me défaire le bandage.

- "Tu n'es plus attachée ?", s'étonna-t-il.

- "Si si, c'est des liens invisibles. Si j'ai plus de corde autour du poignet c'est que non, je suis plus attachée. Newt m'a libérée."

Il parut surpris mais ne répondit rien. Il se pencha vers moi et retira mon pensement. Une fois qu'il eut fini, il désinfecta ma cicatrice, me faisant grimacer, quitta la chambre et je me retrouvai seule. Encore.

Je décidai de sortir de cette chambre. Pas question de rester là toute la journée. Je sortis dans le couloir lorsqu'un garçon noir d'environ 17 ans qui me mettait facile 1 tête et demi sortit d'une des chambres.

- "Eh !", m'appela-t-il. - "Tu fais quoi ?!"

Je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il va me taper sur les doigts. Je me mis alors à courir, lui sur mes talons. Je dévalai les escaliers bancales et poussai la porte. J'arrivai à l'air libre et mon premier réflexe fut de regarder l'ouverture qui menait au Labyrinthe.

Plusieurs garçons se trouvaient entre moi et la sortie. Je vis alors, en face de moi, une tour de bois avec une plateforme au sommet. Enfin, c'est plutôt un vieux tronc d'arbre avec des planches. Je m'élançai à travers leur petite prairie, sentant rapidement des vertiges. Pas de mouvements brusques qu'il avait dit. Bah pardon mais moi j'aime pas cet endroit et encore moins ses habitants alors je me casse.

Tous les garçons se retournaient vers moi et d'autres couraient à ma suite. J'arrivai rapidement à la tour et grimpai au sommet. Une fois arrivée à la plateforme, je refermai la trappe et la bloquai à l'aide d'une barre en métal se trouvant là.

- "Personne ne monte !!", hurla une voix. Sûrement celle du gars qui m'a suivi dans l'infirmerie.

- "La nouvelle ?!", continua-t-il. - "Tu m'entends ?!"

Pour lui répondre je passai ma tête par-dessus la rambarde. Tous les garçons étaient au pied de la tour.

- "On peut venir te voir ?!", demanda Newt.

Je réfléchis pendant une ou deux secondes et répondis :

- "Toi et toi seul."

Les garçons autour semblaient déçus et râlaient tandis que Newt commençait son ascension vers moi. Lorsqu'il arriva, j'enlevai la barre métallique, que je gardai en main, juste au cas-où, et la trappe s'ouvrit. Newt apparut, la referma et s'assit face à moi.

- "Tu as peur et tu te sens perdue c'est ça ?!" Ça sonnait plus comme une affirmation que comme une question.

J'hochai la tête et il reprit :

- "Tu veux peut-être que je t'explique ?!"

Ah ça oui je veux que tu m'expliques parce que là je comprends que dalle à votre délire. J'hochai de nouveau la tête et il commença :

- "Tout d'abord ce que tu dois savoir c'est qu'on ne te veut aucun mal. On aimerait, au contraire te protéger. Mais apparemment tu sais te défendre toute seule. Ici on appelle ça le bloc, considères ça comme ta maison désormais. Je veux pas te faire peur mais tu n'as aucun endroit où aller. Et derrière ces murs comme tu as pu le constater, c'est un immense labyrinthe. Comme toi, on s'est tous réveillés dans la Boîte (il montra la sorte l'ascenseur/cage par lequel j'étais arrivée) sans aucun souvenir. On se rappelle seulement de notre nom au bout de deux ou trois jours. La Boîte nous ramène un nouveau tous les mois, et ce mois-ci c'est toi. La toute première fille du Bloc. Peut-être y en aura-t-il d'autres ou peut-être pas. On n'en sait rien. On pense que, comme tu es pile la douzième, que ça fait donc un an, peut-être que y'aura une année garçon, une année fille. En fait on en a aucune idée. On élève des animaux, on cultive nos fruits et légumes, on construit nos cabanes et le reste, des vêtements, des provisions, c'est la Boîte qui nous le fournit. Toutes les semaines elle revient avec des cargaisons. On peut mettre une liste de ce dont on a besoin dans la Boîte avant qu'elle redescende. On a trois règles ici, qui maintiennent en ordre la vie au Bloc : la première, tu fais ton boulot, tu feras un test de tous les métiers et après tu choisiras. La deuxième, ne frappes aucun blocard. Notre mode de vie est basé sur la confiance et le respect, sinon ce serait l'anarchie. Et la troisième, et la plus importante, tu ne vas jamais, jamais, dans le labyrinthe.

- Mais pourtant j'ai vu Minho y aller.

- Minho et Ben. Oui, ils y vont mais ce sont les seuls. C'est normal, eux ce sont des coureurs, tous les jours ils partent dans le labyrinthe, ils le cartographient et ils essaient de trouver une sortie.

- Ça fait combien de temps qu'ils cherchent ?

- Un an.

- Un an ??!

- Tu crois que ça se fait en claquant des doigts ?! En plus les murs changent toutes les nuits. Et crois-moi, ils en ont encore pour longtemps la nouvelle.

- Roxanne.

- Quoi ?

- Je m'appelle Roxanne. Pas la nouvelle."

Il sourit.

- "Eh bien Roxanne, sois la bienvenue au Bloc !"

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