Chapitre 9

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Pdv Roxanne :

Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Je pleurais comme jamais je n'avais pleuré. En tous cas depuis mon arrivée ici.

Pourquoi ?

Je ne sais pas. Sûrement parce que j'aimais Newt. Oui. Je l'aimais. J’ai toujours voulu me voiler la face. Je me sois toujours menti à moi-même. Ce soir, après ce rêve, je ne peux plus. J'aime ce petit blondinet plus que tout. Voilà. C’est comme ça. Je l’aime.

Mais pourquoi pleurer pour ça ? Car les relations sont interdites ? Car c'est trop dangereux d'aimer ? Car on souffre trop ? Et puis car cet amour n'est pas réciproque. Pourquoi il le serait ? Si Newt éprouvait des sentiments pour moi dans le passé, il les a oubliés, en même temps que tous ses souvenirs. Tous nos souvenirs.

Je continuais de pleurer quand deux bras m'attrapèrent. Je reconnaîtrais cette odeur d'herbe fraîchement coupée entre mille.

Newt.

Je ne sais pas ce qu’il faisait là, mais il était là. Et même si sa présence aurait dû m’attrister encore plus, elle me fit du bien. Il me serra dans ses bras, sans un mot, tandis que je pleurais toutes les larmes de mon corps sur son épaule.

- "Je t'avais bien dit qu'on serait de nouveau réunis princesse.", souffla-t-il quand je fus calmée.

Je me figeai totalement.

- "Tu t'en souviens ?", demandai-je.

- "J'ai fais un rêve. Comme toi.

- Comment tu peux le savoir que j’ai fais un rêve ?

- Quand je me suis réveillé, tu dormais encore et tu disais mon nom. Tu leur disais aussi d’aller se faire foutre.", rit le blond.

Je riais aussi, mais plutôt de gêne, en sentant mes joues chauffer.

- "Newt, je... Je voudrais te poser une question. Mais si tu ne veux y répondre… n’y réponds pas.

- Dis-moi.

- J’ai peur qu’elle paraîsse un peu trop personnelle.

- Envers ton intimité ou la mienne ?

- La tienne.

- Mais je n’ai rien à te cacher. Normalement tu sais tout de ma vie depuis que je suis arrivé ici.

- Pourtant je suis sûre que tu ne boitais pas avant le labyrinthe. Et je ne sais pas pourquoi tu boites aujourd’hui, dis-je d’une petite voix."

Son visage s'assombrit et ses yeux se perdirent dans le vide. Et merde. J'aurais peut-être pas dû poser cette question.

- "Nan laisses tomber. J’ai pas envie de savoir en fait.", dis-je précipitamment

- "Mais moi j’ai envie que tu saches.

- Tu es sûr ?

- Il faut bien que je te le dise un jour. Et puis t'as le droit de savoir. Ça s’est passé environ un mois avant ton arrivée. J'étais coureur avant."

Son aveu me choqua. Je m’écartai pour le regarder dans les yeux, étonnée.

- "Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ?", m’étonnai-je.

- "Parce que… je suis pas fier de se que j’ai fait. Je faisais partie des plus rapides.", continua-t-il. - "Mais un jour, j'ai perdu espoir. Je pensais que je ne trouverai jamais la sortie. Qu'on ne sortirait jamais d'ici. Et je sentais comme un vide au plus profond de moi. Un vide qui me suit dès l’instant où je me suis réveillé dans la boite. Et qui m’a suivi durant presque un an. Bref, un jour, à la fin de ma journée, j'en ai eu marre de courir dans le vide sans trouver de sorti, j'ai grimpé en haut d'un mur et je me suis laissé tomber. Mais même ça j’ai pas pu le faire correctement. Alby m'a trouvé et m'a ramené. Ils ont pu me soigner à temps. Depuis je boite. Je porte à vie la marque de ma connerie. Je suis très peu fier de cet acte. Un acte égoïste, car j'ai voulu leur faire barrer un nom de plus. Je leur en ai voulu longtemps de m'avoir sauvé. Mais maintenant je leur en suis reconnaissant. Grâce à eux j'ai pu recroiser ta route."

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