UN GRAND MAL - Fate : La Saga Winx (Saison 2 alternative)

Bonus 2 - Des Réponses Pour Beatrix

POV Général :

Beatrix sortit et se dirigea vers le parking. Riven avait gentiment accepté de lui prêter sa voiture pour se rendre chez sa tante, mais elle fut surprise de le voir assis sur le capot, en train de l'attendre.

-Riven, que fais-tu assis sur la voiture ? demanda-t-elle en riant, un peu embarrassée.

-Je viens avec toi, affirma-t-il en se levant pour s'avancer vers elle. Moi aussi, j'ai envie de rencontrer ta famille.

-Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, répliqua-t-elle sur la défensive.

-Bea, je tiens à toi, et ce n'est pas la came qui me fait cet effet, avoua-t-il en lui effleurant la joue.

-Je sais, mais c'est un cheminement que je dois faire seule.

La sorcière percevait tous les sentiments que son ami ressentait à son égard, et elle n'y était pas indifférente. Elle conclut en lui donnant un doux baiser sur la joue, avant de s'engouffrer dans la voiture et de conduire les soixante kilomètres qui séparaient Alféa du village.

La jeune fille réussit à se repérer facilement car ses tantes lui avaient envoyé le plan ainsi que des visuels pour la guider.

En une heure, elle arriva dans un petit village assez escarpé essentiellement composé de chaumières anciennes. Les sorcières et sorciers semblaient ne pas rouler sur l'or.

Elle se gara dans la pente qui menait à la maison de ses tantes avant d'achever les derniers mètres à pied.

Dès qu'elle frappa, la porte s'ouvrit et Shanice l'invita à entrer, ravie de voir sa nièce. Susy, quant à elle, lui proposa directement du thé chaud.

Beatrix s'avança timidement, ne sachant plus où donner de la tête. La maison renfermait une odeur d'encens mélangée à celle du moisi, étant très humide, et toutes sortes de bibelots jonchaient les meubles, couverts de poussière, comme si le temps s'était arrêté.

Les murs étaient ornés de cadres, représentant des photos de personnes qui lui étaient inconnues. Seul un morceau de papier journal jauni représentait des connaissances : Miss Dowling et ses compagnons de bataillon.

-Ne prête pas attention au bazar qu'il y a ici, conseilla calmement Susy. Ça fait tellement longtemps qu'il y en a que l'on ne s'en rend même plus compte.

L'adolescente sourit, au contraire, ce "bazar" la rendait nostalgique, car il paraissait rattacher ses tantes à une vie heureuse passée bien trop vite par la faute de Rosalind.

Soudain, alors qu'elle scrutait le salon, ses yeux se posèrent sur la photo d'une femme aux cheveux auburn portant un bébé.

-C'est toi dans les bras de Maïré, ta maman, murmura Shanice avec émotion. Tu lui ressembles très fort.

Sa maman... Jamais Beatrix n'avait pu prononcer ce mot au cours de sa vie car elle n'avait pas eu de figure maternelle. Même pas une grand-mère. La seule femme en laquelle elle avait eu confiance l'avait manipulée sans pitié pour arriver à ses fins. Toute sa vie, la jeune fille avait serré les dents. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Son père adoptif n'avait cessé de lui répéter cette phrase à chaque fois qu'elle versait une larme. Andreas l'avait privée de libérer toute cette souffrance enfouie, mais désormais, entourée de ses tantes, elle se sentit enfin prête à se débarrasser du poids de ces fardeaux.

Sans crier gare, elle fondit en larmes dans les bras de Shanice. À ce moment, en lien puissant s'activa entre elles, le lien manquant, celui du sang.

-Bea, qu'as-tu ? s'inquiéta-t-elle en l'étreignant. C'est la photo qui te met dans cet état ?

-J'aurais tant aimé avoir une vie normale, entourée de ma famille et non d'étrangers qui ont profité de ma naïveté pour me manipuler, sanglota-t-elle. Ils ont volé mon enfance, ils m'ont menti, et il ne me reste plus rien. Andreas est en prison.

-Je sais, ma chérie, mais nous, on sera toujours là pour toi, et tes amis aussi, la réconforta sa tante.

-C'est peut-être une occasion de te défaire de ce passé qui te ronge et de tourner la page, ajouta Susy en lui offrant un cupcake à la fraise.

L'adolescente le prit et en goûta un bon morceau, qu'elle trouva délicieux.

-Oui, peut-être bien que c'est le moment.

Elle s'assit sur le canapé en tissus rouge, lui aussi envahi par la poussière. Tout le désordre intérieur de ses tantes se traduisait par le piteux état de leur demeure.

-Ça vous dérange si vous me parlez de la famille ? questionna-t-elle, prête à recevoir des réponses.

Les deux dames prirent place à ses côtés après avoir été chercher une enveloppe remplie d'anciennes photos.

-Ta maman était une sorcière très puissante, beaucoup enviaient ses pouvoirs, mais peu savaient combien elle avait travaillé pour en arriver là, raconta Shanice en lui montrant quelques photos de Maïré jeune fille ainsi que des photos de famille. Là, ce sont nos parents, ils sont décédés il y a quelques années, ils ne vivaient pas à Aster Dell.

-Et mon père ?

-Il s'appelait Louis, et il a rencontré ta mère lors de la fête annuelle du village, alors qu'ils avaient à peu près vingt-cinq ans, répondit Susy. Tu es née quelques années plus tard.

-Il avait une fée de l'air dans sa famille, c'est pour ça que tu as facilement maîtrisé ce genre de pouvoirs, expliqua Shanice avec bienveillance.

Beatrix parut troublée tout d'un coup et se demanda ce qu'il se serait passé si elle n'avait pas eu cette fée dans sa famille. Elle n'aurait peut-être jamais réussi à maîtriser l'air et l'électricité, et n'aurait pas pu entrer à Alféa pour libérer Rosalind, ce que Bloom avait fait à sa place.

-J'ai des frères et sœurs ? se renseigna-t-elle.

-Non, tes parents n'ont pas eu le temps d'avoir d'autres enfants, et nous sommes ta seule famille, répliqua Shanice en secouant la tête d'un air navré.

La jeune sorcière sourit d'un air complice.

-Ce n'est pas grave, je suis contente d'avoir retrouvé ma famille, assura-t-elle.

Quelques mois auparavant, elle pensait avoir eu un destin similaire à celui de Bloom, et probablement être issue de la même famille, mais il ne s'agissait que d'une coïncidence. En plus de ses parents adoptifs, la fée avait une mère, une sœur, une grand-mère, et, même si elle avait perdu son père, elle avait désormais un beau-père aimant, ainsi que Sky.

Beatrix, elle, n'avait que deux tantes, qu'elle aimait beaucoup et, au plus profond d'elle-même, elle envierait toujours les autres.