UN GRAND MAL - Fate : La Saga Winx (Saison 2 alternative)

Bonus 6 - En Route Pour Eraklyon

POV Jade :

Ce matin, ma mère me conduisit à la gare de Solaria afin que je puisse rejoindre facilement Eraklyon. En effet, Kat m'avait invitée à passer une semaine chez elle dans le but de me présenter à sa famille, et j'avais hâte de les rejoindre.

-Tu n'as rien oublié avant de partir ? demanda-t-elle, inquiète.

-Non, ne t'en fais pas, j'ai tout ce qu'il faut dans la valise, et puis, je ne pars qu'une semaine, répondis-je en riant.

Elle me serra affectueusement et contre elle avant de me laisser monter dans le train.

-Fais bon voyage, ma chérie, et dis bonjour à Kat et sa famille de ma part, murmura-t-elle les yeux brillants.

J'espérais qu'elle ne se mette pas à pleurer en me voyant partir, cela m'aurait peinée, et je lui fis signe avant de disparaître à l'intérieur du train, qui était bondé.

Les portes se fermèrent, mes paupières également. Le train démarra lentement avant d'accélérer : mon voyage pouvait enfin commencer.

Nous traversâmes de grandes étendues verdoyantes et désolées, alors que le ciel s'était dégagé. En plus de seize ans, je n'avais jamais quitté Solaria, et j'avais hâte de découvrir Eraklyon. Kat m'avait dit que les paysages étaient fort montagneux, avec des températures parfois très froides.

Après plus de huit longues heures de trajet, le train arriva en gare d'Eraklyon. Lorsque je descendis, j'eus l'agréable surprise de voir Kat en train de me faire signe sur le quai. Traînant ma valise, je me précipitai dans ses bras, folle de joie. C'était si bon de la retrouver après un mois.

-Tu m'as tellement manqué ! m'exclamai-je en parsemant son visage de baisers.

-Toi aussi, ma belle, répliqua-t-elle en me caressant la joue. Je te ramène à la maison, tout le monde nous attend pour le dîner.

Comme elle avait récemment obtenu son permis de conduire, elle était venue seule en voiture me chercher.

Elle nous emmena jusqu'au chalet de ses parents, à la montagne, à au moins mille mètres d'altitude, et d'épais nuages semblaient vouloir nous écraser. Une fois hors de la voiture, je ne pus m'empêcher de frissonner : il faisait beaucoup plus froid qu'à Alféa ce matin.

-Tu vas faire la connaissance de mes parents, Andrew et Raïssa, ainsi que de ma sœur aînée de vingt-sept ans, Lyna, qui vient d'avoir une petite fille, Lyse, m'expliqua-t-elle avant de me faire entrer. Son compagnon n'a pas pu être présent, il travaille dans la garde d'Eraklyon, contrairement à ma sœur, qui est psychologue.

-D'accord, acquiesçai-je, un peu confuse.

Nous entrâmes dans le rustique chalet, et ma copine m'emmena dans la salle de séjour, où la famille nous attendait. Ça sentait déjà bon la raclette; Bloom m'avait dit qu'il s'agissait d'un plat montagnard apprécié dans le Premier Monde; je ne pensais pas qu'il s'était même exporté dans l'Autre Monde.

Lyna tenait la petite Lyse dans ses bras, et je pus constater que les deux sœurs se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, mis à part le fait que Lyna portait ses cheveux courts. Toutes les deux avaient hérité de la chevelure rebelle et noire de leur mère, leur père ayant les cheveux gris, le teint clair et les yeux bleus. Ma copine était issue d'un métissage qui la rendait magnifique, une véritable beauté qui m'avait fait craquer dès le début.

-Les filles, vous voilà enfin ! On commençait à s'inquiéter ! se réjouit Raïssa en marchant vers moi. Jade, tu es jolie comme un cœur.

Je rougis légèrement, un peu gênée.

-Kat n'arrête pas de nous parler de toi, ajouta Andrew avec enthousiasme.

Je ris nerveusement : les parents de ma copine étaient plutôt chaleureux et accueillants. Je m'avançai vers Lyna, que je saluai avant de passer mon index sur la joue de Lyse.

-Coucou, toi !

La petite gazouilla en me voyant, sans aucune crainte.

-Elle a neuf mois, et elle n'est pas du tout timide avec les inconnus, m'informa sa mère. Kat, à son âge, se cachait sous sa couverture.

-Ça, moi aussi, rétorquai-je en riant.

D'après ma grand-mère, j'avais toujours été d'un naturel timide et réservé; d'ailleurs, si Kat n'était pas venue vers moi, nous ne serions peut-être pas ensemble maintenant.

Quelque chose me vint soudain à l'esprit : l'origine de son prénom, qui ressemblait plus à un diminutif, contrairement à celui de sa sœur. Elle ne m'en avait jamais parlé, mais je ne le lui avais pas demandé non plus.

-Pourquoi Kat s'appelle-t-elle ainsi ? questionnai-je avec curiosité.

-Et bien, quand je suis tombée enceinte pour la deuxième fois, nous voulions garder le suspense jusqu'au bout, du coup, on a opté pour un prénom mixte, raconta sa mère.

-Quand ils ont vu que j'étais une fille, pour la déclaration, ils ont décidé de mettre Katie, mais tout le monde m'a toujours appelée Kat, je préfère, expliqua-t-elle.

-Bon, cessez de papoter et venez plutôt manger de la raclette avec nous, sinon, nous devrons digérer en pleine nuit, nous invita son père d'un air jovial.

Nous nous installâmes à table avant de commencer ce délicieux repas, qui mettait tout le monde d'accord.

-Alors comme ça, tu es la fille de Miss Dowling ? interrogea Raïssa avec bienveillance.

Je hochai la tête en avalant une bouchée de pomme de terre.

-Oui, mais j'ai été élevée par mes grands-parents, mon père a été assassiné durant la bataille d'Aster Dell après m'avoir déposée chez eux, et ma mère et ses amis ont eu la mémoire effacée à cause d'un sort, et nous nous sommes retrouvées seulement en janvier.

Lyna me regarda tristement.

-Ça n'a pas dû être facile pour toi de grandir sans tes parents.

-Non, mais mes grands-parents ont été géniaux, et Bloom, ma sœur jumelle qui a été enlevée à la naissance, a vécu dans le Premier Monde, avec des parents adoptifs qui ignoraient tout de la magie, répliquai-je en souriant. Nous avons une histoire atypique, c'est ce qui fait notre force.

-Tu es la fille la plus courageuse que j'ai rencontré dans ma vie, me complimenta ma copine en me prenant la main.

J'avais envie de fondre : elle m'avait toujours soutenue, c'était grâce à elle que j'étais si courageuse, elle me donnait la force nécessaire pour avancer.

Après une soirée conviviale, nous passâmes la nuit ensemble, dans les bras l'une de l'autre, et plus, comme nous avions pris l'habitude de faire lors des deux premières semaines de vacances à Alféa. Je ne m'étais jamais sentie si bien de toute ma vie.