UN GRAND MAL - Fate : La Saga Winx (Saison 2 alternative)

Chapitre 37 - L'Eclipse

Cachée derrière un tronc d'arbre, je penchai légèrement la tête afin de ne pas manquer une miette de la conversation entre Rosalind, Beatrix et Bloom. Dans le ciel, environ un quart de la surface du Soleil était recouverte.

-Bloom, tu as apporté le deuxième médaillon ? questionna l'ancienne directrice.

Notre nouvelle alliée sortit mon collier de sa poche le lui tendit, et répondit à la place de la principale concernée.

-C'est moi qui l'ai, elle m'avait demandé de vous le remettre.

-Tu peux le garder, il te suffira juste de le poser autour du cou de Bloom quand l'éclipse sera totale, rétorqua-t-elle en haussant les épaules.

-Qu'allez-vous faire ? s'enquit la fée du feu, très confuse.

-Tu vas juste nous aider à devenir plus puissantes, et tu en profiteras aussi, l'informa-t-elle en souriant.

Menteuse ! La pauvre Bloom risquait de tout perdre par sa faute, et elle continuait d'endormir sa méfiance. Dans ma colère, une branche craqua sous mon pied, et je me collai au tronc, sous les regards inquiets de ma mère et de mes amies, dans l'espoir qu'elle n'ait rien entendu, naïve que j'étais.

Soudain, je fus aspirée hors de ma cachette, avant de retomber, affalée à même le sol. J'aperçus une paire de bottes noires à quelques centimètres de mon visage et relevai la tête, tremblante. Rosalind se tenait devant moi et ne cessait de me toiser, impassible.

-C'est malpoli d'espionner les gens, tu sais, railla-t-elle d'un air cruel. Ta mère ne t'a pas appris les bonnes manières, et j'ai horreur des petites impertinentes.

À l'aide de ses pouvoirs, elle me fit flotter dans les airs, et je priai pour que ma mère ne sorte pas de sa cachette, sinon, notre mission serait un échec. Bloom nous observait avec un sourire narquois aux lèvres.

Heureusement pour moi, Beatrix réussit à la persuader de me laisser la vie sauve.

-Laissez-la, elle est inoffensive. C'est la dernière de la classe, la pauvre n'est pas très futée, elle se met toujours dans des situations improbables, et elle ne mérite pas de mourir.

Je grimaçai : entendre ces paroles ne me faisait pas plaisir, même si elle ne les pensait pas; mais elle essayait de m'aider comme elle le pouvait, et je lui en étais reconnaissante.

Rosalind jeta un coup d'œil dans sa direction avant de me laisser chuter lourdement sur le sol humide.

-Je t'épargne pour cette fois, mais tu n'as pas intérêt à revenir, déclara-t-elle, menaçante.

Elle retourna à l'intérieur du cercle, et j'en profitai pour reprendre place dans ma cachette le cœur tambourinant.

Je tournai la tête vers ma mère, qui nous fit un petit signe, à Musa et à moi, pour nous signaler qu'il était temps de prendre le contrôle de l'esprit de Rosalind.

Elles déployèrent leurs ailes mauves (je trouvais ma mère encore plus belle, d'ailleurs) et je me concentrai afin d'entrer dans son esprit, aussi impénétrable que les voies du Seigneur. Je me sentis tout d'un coup plus forte, grâce à ma mère et à Musa, qui forçaient le passage par leur puissance décuplée. La fée maléfique luttait, elle était coriace, et nous, pas encore assez fortes. Il aurait fallu que nous puissions nous tenir par les mains.

Beatrix parut entendre notre souhait et lui envoya un choc électrique, qui réussit à la distraire et à créer une brèche, dans laquelle nous nous engouffrâmes. Alors que nous sortions de nos cachettes afin de nous tenir par la main et que Beatrix nous aidait à maîtriser Rosalind, Terra se transforma et fit pousser des lianes dans le but de la maintenir physiquement, ce qui ne paraissait pas être au goût de Bloom.