À perte de vue

Chapitre 1

Avant de commencer, à toi petit lecteur fantôme, n'hésite pas à commenter et voter, cela encourage l'auteur et l'histoire. Je ne mange pas et j'aime rire 😜

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Pdv Clarke

La semaine qui passe après ma rencontre avec Sixtine compte parmi les plus longues et ennuyeuses de ma vie. Avec Clarky, nous avons une routine bien huilée depuis quelques mois. Chaque matin, qu'importe mon humeur ou mon état, je me force à me lever à neuf heures grand maximum, gardant ainsi un rythme de vie quelque peu normal. Quand je suis revenue à la maison, la brusque absence d'ordre et de contrainte m'ont tellement surprise que je me suis laissée aller. À quoi bon se lever le matin si rien ne nous attend ? Je me contentais alors de nourrir mon chien avant de rejoindre ma couette ou de m'allonger sur mon canapé, fixant ce qui devait être le plafond.

L'étape du réveil passée, je prends une rapide douche. Ce moment où j'ai toujours aimé fermer les yeux pour réfléchir, la tête balancée en arrière sous les jets d'eau. Je me sens alors sereine, libérée de toutes les choses que j'ai pu faire et qui me hante. Libérée du poids que je porte sur mes épaules sans cesse.

Sortir de la douche est une étape compliquée pour moi alors, afin de ne pas en perdre tout les bénéfices, j'aime sortir me balader. Je marche dans les rues à côté de Clarky, profitant de ma boulangerie préférée pour acheter mon chocolat chaud ainsi qu'une pâtisserie. La gentille dame m'aime énormément et je ne saurais jamais pourquoi elle cherche toujours à me gâter et ça, même avant que tout ne change. Celle-ci se permet toujours de glisser un reste de jambon ou un morceau de pain dans la gueule de mon chien qui ne se gêne jamais pour lui faire la fête. Ne pas faire de bruit ou refuser un cadeau aussi appétissant serait indigne de sa réputation de glouton.

Par la suite, nous rentrons à la maison en longeant au maximum la plage pour profiter de l'air frais combiné au bruit des vagues. Arrivée chez nous, c'est souvent le retour des difficultés quotidiennes. Chaque jour, je tente une nouvelle recette pour nous préparer un bon repas, Clarky ne me laissant jamais en paix et adorant déguster quelques morceaux.

Après une telle matinée, je finis toujours par m'allonger sur le canapé, lui en boule au pied et nous nous prélassons. Nous nous occupons alors en commentant tout ce qui se passe dans notre série du moment. Ou plutôt je rigole et critique tandis qu'il se contente de gratter quelques caresses et d'aboyer si jamais il en a marre de ma voix. Un véritable comédien ce chien et pourtant je l'aime de tout mon cœur et je ne sais plus comment vivre ma vie sans lui.

Nos après-midi sont consacrés à tous un tas d'activités que j'aimerais sécher pour la plupart. Je sais qu'elles sont là pour mon bien et pour m'aider, mais elles sont surtout là pour me rappeler que plus rien ne sera jamais comme avant. Du cours d'autonomie à celui de lecture en passant par le groupe de soutien, cette liste me donnerait presque envie de me foutre en l'air. J'ai le droit à une activité différente tous les jours et parfois même deux lorsque l'une d'elle se déroule le soir. J'ai quand même réussi à négocier mes week-ends qui sont devenus une véritable source d'oxygène.

Heureusement pour moi, Clarky me suit partout, me permettant de m'occuper et de garder une lumière dans l'obscurité que peut représenter cette routine. En plus de cela, toutes les personnes que je côtoie dans ces longues après-midis sont désormais au courant de notre histoire de prénom, évitant des situations aussi gênantes que celle avec l'inconnue.

Sixtine...

Ce nom tourne en rond dans ma tête depuis des jours maintenant. Bien que je n'ai pas encore eu de nouvelle, je sens que cela ne devrait plus tarder. Après tout, elle connait mon adresse et semble bien déterminée à percer ma carapace. Et c'est ce qui me fait le plus peur. En temps normal, j'aurais tout fait pour me blinder encore un peu plus à cette approche mais, pour une fois, il ne s'agit pas que de moi. Mon chien a l'occasion unique de fréquenter un autre canidé avec qui il peut être un simple chien, ne se préoccupant que de la manière dont il va bien pouvoir demander à son maître de relancer la balle.