Prologue

259 17 0
                                    

Dans le petit hall d'une maison quelconque, une horloge ne cessait d'émettre un petit son régulier que personne ne pouvait entendre. L'endroit était plongé dans le noir et rien ne pouvait permettre de penser que qui que ce soit habitait cette maison. Soudainement, au beau milieu de la nuit, la porte d'entrée sauta hors de ses gongs dans un fracas assourdissant et alla s'écraser contre le mur quelques mètres plus loin.

Six Aurors pénétrèrent dans le hall, leurs baguettes allumées pointées devant eux. Leur chef, Fleamont Potter, était en tête alors qu'ils traversaient le hall pour déboucher sur un vaste salon éclairé par la lumière de la pleine lune. Ils progressaient prudemment, avec ces gestes sûrs mais adroits des brigades d'intervention.

Ils arrivèrent alors, au bout du salon désert, à deux couloirs qui distribuaient sur deux ailes différentes de la maison.

- Johnson, Miller et Chang, prenez à droite, ordonna Fleamont sans hausser la voix, Walker et Righetti avec moi à gauche.

Les six Aurores se séparèrent alors. Fleamont ouvrit du talon une porte qui donnait sur une salle de bain et des toilettes. Sa plus jeune coéquipière, Auror depuis à peine sept mois, ouvrit une autre porte ; un placard.

- Rien à signaler, patron, dit-elle à voix basse.

Aussi discrètement que possible, Fleamont progressa jusqu'au bout du couloir qui aboutissait à une nouvelle porte close. Il abaissa sa baguette pour poser la main sur la poignée tout en s'adossant au mur et jeta un regard aux deux autres. Walker et Righetti semblaient tous les deux prêts à le couvrir une fois qu'il passerait à l'action.

Fleamont ouvrit la porte et braqua sa baguette dans la nouvelle pièce. La tension redescendit aussitôt. Une chambre sombre, déserte et consciencieusement rangée. Par les stores, une lumière verdâtre éclairait un lit impeccablement fait et une décoration très sobre.

- Patron ! fit la voix de Chang de l'autre côté de la maison. Vous devriez venir voir.

Fleamont échangea un regard avec les deux autres et il se rendit là où le reste de ses hommes était. Chang, Johnson et Miller avaient débouché leur course dans un bureau dont la lampe était encore allumée. L'endroit était toujours aussi désert mais la pièce était bien moins rangée que le reste de la maison. Plusieurs parchemins étaient répartis sur le sol et la chaise du bureau avait basculé en arrière à côté d'une bouteille d'hydromel bon marché, éparpillée en mille morceaux sur le tapi.

Fleamont éteignit sa baguette et fit un signe de tête à Chang pour qu'il lui fasse un rapport sur la situation.

- La maison est déserte mais, comme vous le voyez ici, il y a des traces de luttes, lui expliqua Chang de son habituel ton concis et militaire, Johnson a réussi à détecter des traces du maléfice de Stupéfixion contre le mur du fond. Sa théorie est que la victime qui habitait là s'est faite surprendre au beau milieu de la nuit avant de se faire capturer. A moins qu'elle ne se soit faite tuer et que le corps ait ensuite été caché.

Fleamont s'accroupit en caressant pensivement sa barbe bien taillée. Quelques gouttes de sang tâchaient le plancher à côté de la chaise renversée.

- On a torturé la victime, dit-il d'un ton songeur.

- Oui, mais pas par la magie, précisa Chang, s'il y a du sang, c'est qu'il y a eu des coups. Ce n'est guère étonnant. Les Mangemorts aiment humilier leurs victimes avant de les capturer ou... ou de les tuer.

Walker, suivi de la jeune Righetti, ne tarda pas à les rejoindre dans le bureau désormais rempli d'Aurors.

- RAS, signala-t-il, aucune trace de qui que ce soit dans toute la baraque. La personne qui vivait ici n'y est manifestement plus.

Les Maraudeurs et la Rose du Chaos (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant