Chapitre 1 - PETER PETTIGROW

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Le Magicobus les déposa sur un chemin de terre au beau milieu de la campagne anglaise. Peter et sa mère, chargés tous les deux des imposantes affaires qu'ils avaient rassemblés pour la nouvelle année scolaire qui se profilait à l'horizon, se dépêchèrent de descendre car le gros bus violet semblait pressé de repartir. En effet, quelques secondes après qu'ils eurent mis le pied sur le sol du petit chemin, le Magicobus repartit en soulevant une trombe de poussières dans les airs. Dans un BANG ! retentissant, il disparut comme il était arrivé.

Peter regarda autour de lui. Le chemin traversait une forêt et, sur la gauche, il y avait un grand lac d'où retentissaient des cris ; des gens qui se baignaient, probablement. Après avoir passé sa main sur son front couvert de sueur, Maman regarda autour d'elle avec son habituel air soucieux.

- Nom d'une licorne, ce qu'il fait chaud, lâcha-t-elle de sa voix fluette, il va faire orage, mon chéri. Crois-en ta pauvre mère.

Peter ne répondit pas. Il s'était senti durant toute la matinée plus impatient que jamais et rester immobile au beau milieu de ce chemin ne faisait qu'accentuer son empressement.

- Il m'a dit qu'ils seraient au lac en train de se baigner, dit-il en traînant derrière lui sa grosse malle, viens, Maman.

Elle se mit aussitôt en mouvement, attrapant la cage dans laquelle le crapaud attendait sans rien faire et quelques autres sacs pour se mettre à avancer tant bien que mal derrière son fils.

- Attends-moi, Peter ! Mon chéri, pas si vite...

Ils arrivèrent à une grande plage recouverte de sable et bondée de monde ; que des sorciers, d'après ce que voyait Peter. Certains enfants s'amusaient à voler à quelques centimètres du sol avec des balais miniatures, de jeunes adultes s'envoyaient des boules d'eau du lac à la figure avec leurs baguettes et d'autres utilisaient la magie sans vergogne.

Peter se mit à chercher un visage familier parmi cette petite foule en essayant de faire taire son habituelle appréhension face aux trop nombreux étrangers qu'il rencontrait d'un coup.

Maman le rejoignit en claudiquant derrière lui.

- Oh, ce qu'il y a comme sable, ici, dit-elle, j'en ai plein mes sandales... Alors, mon chéri ? Où est ton petit copain ?

- Mon ami, Maman, rectifia Peter avec irritation, on dit « ami », pas « petit copain ».

- Oui, oui, je voulais dire ton ami.

Là était le problème. Il y avait tellement de monde que Peter avait du mal à voir où il se trouvait. Mais du coin de l'œil, il vit une femme en robe blanche assise sur une serviette se lever, les yeux cachés derrière des lunettes de soleil, et marcher vers eux.

- Excusez-moi, dit-elle en arrivant vers eux, vous êtes Mrs Pettigrow ? Et toi, tu dois être Peter, c'est ça ?

Comme à chaque fois qu'un adulte lui adressait la parole, Peter laissait Maman répondre à sa place.

- Oui, oui, c'est cela, répondit-elle en serrant la main de l'inconnue.

- Je suis Euphemia Potter, la maman de James, se présenta-t-elle.

- Oh !

Peter comprenait le « oh ! » de Maman. Cette femme était loin de l'image de la maman traditionnelle qu'il se faisait. Elle était grande, mince, élégante voire même un peu jeune. Elle avait de longs cheveux bruns et soyeux qui, au soleil, prenaient parfois un éclat de miel sombre. Lorsqu'elle retira ses lunettes de soleil, Peter remarqua qu'elle avait les mêmes yeux couleurs noisette que sa fille, Jenna. Quoiqu'ils étaient un peu plus doux et n'avaient pas l'expression de défi qu'on lisait dans ceux de sa fille.

Les Maraudeurs et la Rose du Chaos (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant