Chapitre 58 - REMUS LUPIN

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L'agitation et le brouhaha qui régnaient dans la Grande Salle étaient loin, à présent. Les Maraudeurs montaient une série de marches qui grimpaient le long de la tour de Serdaigle sous la forme d'un vertigineux escaliers en colimaçon. Le silence était troublant mais guère étonnant. Toute la population qui habitait ce château se trouvait dans la Grande Salle ; tous les élèves des quatre maisons, tous les professeurs, Hagrid, le concierge ou encore les surveillants.

Lorsqu'ils parvinrent au sommet des escaliers, Remus reconnut aussitôt le couloir étroit dont le sol était recouvert d'un long tapi d'un bleu indigo. C'était ce même endroit où, quelques semaines plus tôt, ils avaient découvert la victime de l'agression.

- Les Serdaigle doivent avoir les jambes musclées s'ils montent tous les jours cet escalier, dit Sirius à bout de souffle.

Remus devait reconnaître que la tour des Serdaigle était bien plus haute que celle abritant la salle commune et les dortoirs des Gryffondor.

Alors qu'ils longeaient le couloir, il se prit à regretter d'avoir quitté la Grande Salle. Il avait gardé un excellent souvenir de la soirée d'Halloween de l'année dernière ; c'était d'ailleurs ce soir-là qu'il avait fait sa première sortie hors du dortoir en compagnie de James, Sirius et Peter. Rater cette soirée pour une excursion dont il savait déjà l'inutilité le frustrait.

Mais il devait reconnaître que James avait raison. L'année dernière, les trois autres avaient pris d'énorme risques pour vérifier la véracité de sa théorie visant à dire que Nausicaa possédait le Nérocron – le fameux livre qui délivrait de nombreux secrets sur le Bassin des Rêves. Certes, James et Sirius avaient dû être ravi de participer à cette excursion, connaissant leur goût prononcé pour le risque. Mais ce n'était pas le cas de Peter et, pourtant, il l'avait accompagné sans faire d'histoire.

Remus était bien conscient que son ami était loin d'être objectif lorsqu'on parlait de Gareth Wheeler et, selon lui, cela l'influençait beaucoup. Mais si faire cette excursion lui permettait de voir que Wheeler était innocent – car Remus en était persuadé –, cela valait la peine de prendre ces risques.

Ils arrivèrent finalement devant la porte ornée du heurtoir en forme d'aigle. James retira la cape d'invisibilité et, suivi des trois autres, se présenta devant la porte close de la salle commune des Serdaigle.

Sans aucun préambule, le heurtoir se mit à parler :

- Je suis grand quand je suis jeune et petit quand je suis vieux. Je rayonne de vie et le vent est mon plus grand ennemi. Que suis-je ?

James, Sirius et Peter se tournèrent, dans un même mouvement synchronisé, vers Remus. Ce dernier soupira.

- Vous êtes sérieux ? Je suis censé réfléchir tout seul ? Essayez, au moins.

- Je déteste les énigmes, répliqua Sirius.

Remus se mit à faire les cents pas, silencieusement. Il avait du mal à ne pas être exaspéré. Les trois autres ne semblaient même pas faire d'effort pour chercher la solution, comptant exclusivement sur lui.

- Grand et jeune, marmonna Remus dans sa barbe, petit et vieux... Jusque-là, ça ressemble à un être humain, en quelque sorte. Je rayonne de vie... Le vent est mon plus grand ennemi... De quoi le vent peut-il être un ennemi ? Du feu ? Aidez-moi au lieu de me regarder avec des yeux vides !

- Tu as l'air de bien te débrouiller, fit James.

- Figure-toi que si je ne trouve pas la solution, l'opération est tout simplement annulée. Et vous savez pertinemment ce que je pense de cette opération chez les Serdaigle donc ce n'est pas moi qui m'en plaindrai.

Les Maraudeurs et la Rose du Chaos (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant