Les Maraudeurs et la Rose du Chaos (tome 2)

Chapitre 75 - PETER PETTIGROW

Le Poudlard Express traversait les landes enneigées de l'Ecosse au beau milieu de cette matinée qui sentait bon Noël. Assis dans le même compartiment que James, Sirius et Remus, Peter regardait avec excitation les paysages défiler. Il était content de retourner chez lui même s'il savait que ce sentiment allait très vite passer dès les deux ou trois premiers jours avec sa mère. Maman avait le curieux don de lui taper sur le système, ces temps-ci.

Mais il était aussi très content de s'être éloigné de Poudlard. Au moins, il n'y avait pas de monstres agresseurs chez lui.

Assis en face de lui, James et Sirius s'échangeaient des cartes Sorcereur. Ils avaient l'air d'excellente humeur, tous les deux. Ce qui n'était pas le cas de Remus qui les regardait avec désapprobation.

- C'est n'importe quoi, ce que vous avez fait, pesta-t-il en croisant les bras, il y a forcément un moment où ça va se savoir, à Poudlard.

Sirius poussa un soupir exaspéré.

- C'est bon, Remus. Ça a marché comme sur des roulettes. Rusard n'y a vu que du feu quand il a examiné mon autorisation de sortie.

- Il ne l'a pas examiné longtemps, maugréa Remus.

- Evidemment ! Et tu sais pourquoi ? Parce que quelques minutes plus tard, il a vu les autorisations d'une certaine Narcissa Black, puis d'une certaine Nausicaa Black et aussi d'un autre qui s'appelait Regulus Black. Quand il a vu le nom de Sirius Black, il s'est dit que c'était un membre de plus de la famille Black qui rentrait chez lui pour fêter Noël, c'est tout.

- Et puis, ce document falsifié a l'air franchement convaincant, surenchérit James en prenant le parchemin en question que Sirius avait religieusement posé sur la banquette à côté de lui, regarde ça, Remus. Il n'y a aucune différence avec un vrai. Regarde !

- Non, merci, répliqua ce dernier sans daigner accorder un seul regard au parchemin qu'on lui tendait, j'espère seulement que vous savez ce que vous faites. Quitter Poudlard sans autorisation, c'est sévèrement puni.

- Et oui, mais il faut avoir le goût du risque, dans la vie, philosopha Sirius en se mettant à compter ses cartes.

Peter regarda un lac gelé, figé au milieu d'une clairière, qui défilait par la fenêtre du train. Le monstre de Poudlard continuait à hanter ses pensées. Se pourrait-il qu'il y ait une nouvelle agression durant les vacances ?

James et Sirius avaient repris leurs négociations sur l'échange de leurs cartes tandis que Remus s'était plongé dans un livre qu'il avait certainement dû emprunter à la bibliothèque.

- S'il n'y a pas d'agression durant les vacances, dit finalement Peter, ça tendrait à prouver que Wheeler y est pour quelque chose.

Il attira au moins les regards intrigués des trois autres.

- C'est logique, non ? Gareth Wheeler quitte l'école durant les vacances et il n'y a aucune agression durant ce laps de temps.

- Peter, il va vraiment falloir que tu laisses tomber cette théorie, soupira James, elle est complètement fausse.

- Et ce que tu dis ne prouverait rien du tout, ajouta Remus, d'une part, il s'est passé bien plus de deux semaines entre les agressions de Hardwell et de Londubat, donc ce laps de temps ne signifie rien. Et puis, il n'y a pas que Wheeler qui quitte Poudlard le temps des vacances. En fait, le château sera presque vide durant ces deux prochaines semaines ; comme on l'a constaté l'année dernière avec James et Sirius.

Peter eut un soupir de frustration. Au moins, avant, James et Sirius semblaient convaincus de sa théorie. A présent, aucun des trois n'y adhérait.

- En revanche, on peut mettre Hagrid dans notre collimateur, reprit Remus.

- Quoi ?

James et Sirius avaient réagi en même temps.

- Eh bien, on a vite laissé tomber cette piste, se justifia Remus, pourtant, beaucoup d'éléments pointent dans son sens. Il adore collectionner les animaux les plus dangereux, comme ce Runespoor dans son potager. Emilia nous a dit qu'il avait été viré durant sa scolarité et sans oublier la lettre que ta mère t'a adressé, t'enjoignant de prendre tes distances avec Hagrid, James.

Celui-ci eut une moue vexée.

- Hagrid ne ferait pas de mal à une mouche, maugréa-t-il.

- Oh, ça, je n'en doute pas. Ce qui fait défaut à Hagrid, c'est sa maladresse et son incapacité à voir la différence entre un petit chaton et un dragon cracheur de feu. S'il est responsable – et attention, je ne dis pas qu'il l'est forcément, c'est une théorie – il l'est sans le faire exprès.

Peter vit James soupirer. Même s'il aurait préféré que Wheeler soit le coupable, il devait avouer que la théorie de Remus tenait parfaitement la route. Peut-être pas aussi bien que la sienne à propos de Wheeler, mais tout de même...

- Peut-être qu'on pourrait en profiter pour demander plus de renseignements à ta mère quand on sera chez toi, dit Sirius, elle a dû faire sa scolarité en même temps que Hagrid, elle doit en savoir beaucoup.

- La dernière fois qu'on le lui a demandé par lettre, répondit James, sa réponse n'a pas été très utile. Mais ma mère et mon père ont fait leur scolarité ensemble, donc, on peut toujours demander à mon père.

La discussion sur ce sujet sensible s'arrêta là. Le train poursuivait inlassablement sa route, serpentant dans les landes écossaises en direction de Londres.