Chapitre 8 - SIRIUS BLACK

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Cette année-là, le Poudlard Express quitta la gare de King's Cross sous une véritable pluie diluvienne. Sirius avait fait ses au revoir précipités sa famille sans une once de regret et s'était dépêché de grimper à bord du train à la recherche de ses amis. Il croisa quelques têtes connues, dont Hugo Smith et Zack Button mais, dans ce flot d'élèves qui cherchaient encore un compartiment de libre, il ne parvenait pas à trouver les trois autres.

Le train traversait la campagne anglaise en perçant le torrent d'eau qui s'effondrait du ciel lorsque, enfin, il repéra James, Remus et Peter qui s'efforçaient de trouver une place où s'asseoir. Un sourire réjoui s'étira sur les lèvres de Sirius alors qu'il se dirigeait discrètement vers eux.

- Salut, les gars ! s'exclama-t-il soudainement, les faisant sursauter.

- La vache, Sirius ! s'exclama James, partagé entre la peur et la joie de le revoir. J'ai failli ne pas te reconnaître avec ta nouvelle coupe de cheveux !

- Tu sais que ce n'est pas pour critiquer mais j'aimais bien tes cheveux comme ils étaient avant, fit remarquer Remus.

- Ah, taisez-vous ! rugit Sirius en les attrapant tous dans ses bras. Vous m'avez tellement manqué, tous les trois !

Même s'il s'attendait à être extrêmement heureux de revoir ses amis, il ne s'attendait pas à faire preuve d'autant d'affection, et encore moins en public. Mais il se rendait compte qu'il se fichait des regards des autres élèves qui parcouraient le mince corridor du train.

Du moins, jusqu'à ce qu'une voix narquoise ne retentisse derrière eux :

- Oh ! Regardez, les bébés vont s'embrasser ! Comme c'est touchant.

Sirius se retourna pour voir Nausicaa, entourée de ses habituelles copines débiles qui rigolaient bêtement à ses blagues. Elles étaient déjà toutes revêtues des uniformes de Poudlard ; noirs en major partie, exceptée la doublure qui était du vert des Serpentard et le blason de leur maison cousu sur le côté gauche de la poitrine.

- Tiens, tiens ! fit James de son habituel ton décontracté lorsqu'il se voulait moqueur. Nausicaa ! C'est surprenant, ta famille ne t'a pas noyée durant l'été.

- Comme c'est mignon, répondit la cousine de Sirius, le petit Pot-Potter essaye de me blesser. Sache que si ma famille voulait noyer quelqu'un, elle commencerait par ton ami. Tu sais de qui je parle ? Mais si, celui qui a la même coupe qu'un évadé d'Azkaban !

Sirius passa nerveusement sa main sur son crâne rasé, pestant intérieurement d'avoir perdu ses longues mèches de cheveux.

- Et c'est tout à son honneur, intervint Remus, maintenant, Nausicaa, je crois que j'ai trouvé un compartiment de libre, par là. A moins que tu ne veuilles te joindre à nous...

- Moi ? Me joindre à votre bande de losers ? Sache que ça ne pourrait se produire que dans tes rêves, Lupin.

- Ou dans mes pires cauchemars, reprit ce dernier, dans ce cas-là, si vous voulez bien nous excuser.

Avec son flegme habituel, Remus contourna Nausicaa et son troupeau de filles qui la suivait partout et Sirius l'imita, un sourire aux lèvres.

- Eh ! Lupin ! Quand tu arriveras à Poudlard, ne te rends pas à la Grande Salle, lança la voix de Nausicaa derrière eux, va directement à l'infirmerie ! Tu as la même mine de déterré que l'année dernière.

- Ne vous retournez pas, dit Remus d'un ton patient, elle se croirait trop maligne, dans le cas contraire.

Ils trouvèrent effectivement un petit compartiment tranquille où ils purent s'installer. James et Peter étaient assis dos au sens de la marche du train tandis que Sirius et Remus leur faisaient face.

- Alors, mon vieux ? fit James en étalant ses jambes. J'ai réussi à voir Peter et Remus durant l'été, mais toi, je ne t'ai pas vu. Comment étaient tes vacances ?

- Ho-rrible, répondit Sirius en détachant les deux syllabes pour insister sur la véracité de ses propos, mais il y a une semaine ou deux, il s'est passé quelque chose d'étrange avec Nausicaa.

Alors que le Poudlard Express continuait à fendre le vent et la pluie tonitruante en traversant la campagne anglaise, Sirius entreprit de leur expliquer ce que sa cousine lui avait confié sur Bellatrix.

Lorsqu'il eut fini son histoire, accoudé contre la vitre du compartiment criblée de gouttes de pluie obliques, Sirius remarqua que Remus était songeur.

- On sait donc que Nausicaa n'est pas et ne sera jamais une Mangemort, dit-il, c'est déjà un bon point pour elle.

- Tu n'as pas écouté ce que je t'ai dit ? fit Sirius d'un ton exaspéré. Nausicaa n'est pas pour Tu-Sais-Qui, certes. Mais ce n'est pas par dégoût de ses idées abjectes, mais parce qu'elle pense que son ascension ferait perdre une place de choix à elle et à sa famille.

- Certes, c'est... Un peu moins glorieux, dirons-nous.

- Tu m'étonnes.

- Attendez, attendez, intervint Peter, vous ne trouvez pas qu'on fait la même erreur que l'année dernière ? On a suspecté Nausicaa d'être une Mangemort et, finalement, c'était faux. Maintenant, ce serait au tour de cette Bellatrix ?

- C'est vrai mais pour Bellatrix, c'est beaucoup plus plausible, répondit Sirius, elle est adulte, qu'est-ce qui l'empêcherait de rejoindre les rangs de Tu-Sais-Qui ? Et puis, si Nausicaa la suspecte, il en faut vraiment, des indices ! Elle pense même qu'elle aurait un rapport avec la disparition de ce type. Ernest je-ne-sais-plus-qui...

- Ernest Litmus ? dit James. Mon père a dit que des Mangemorts l'avaient capturé, c'est vrai. Bellatrix aurait été impliquée, alors ?

- Ok, temps-mort, temps-mort ! intervint Remus. Peter a raison : on commet la même erreur que l'année dernière ! Vous allez voir, on va se retrouver à enquêter sur un nouveau Bassin des Rêves. Franchement, j'ai eu assez de retenues l'année dernière pour tout le reste de ma scolarité à Poudlard.

James eut un rire.

- Oh, ne dis pas ça, dit-il, tu as oublié ce que j'ai dit, il y a deux mois ? Enquête ou pas enquête, on va en faire des sorties les nuits hors du dortoir ; je n'ai pas oublié ma bonne vieille cape d'invisibilité. Il y a encore tellement de lieux à découvrir, à Poudlard. Après tout, les Maraudeurs sont faits pour marauder un peu, non ?

Sirius éclata de rire. Et il vit, à l'expression faussement exaspérée de Remus, que celui-ci aussi ressentait de l'excitation.

Les Maraudeurs et la Rose du Chaos (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant