Chapitre 98 - REMUS LUPIN

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La Forêt interdite était comme dans leurs souvenirs. Aussi touffue, dense, brumeuse, sombre et oppressante. Ils suivaient depuis quelques minutes déjà le sentier sinueux qui filait entre les arbres. Un chemin qu'ils n'avaient jamais emprunté auparavant mais, Remus s'étant souvenu des indications de Hagrid l'avait tout de suite repéré comme étant la voix à suivre.

James avait retiré la cape, estimant qu'à l'abri sous les arbres de la forêt, il n'y avait aucune chance qu'on les remarque du château. Même si cela aurait été plus rassurant de se savoir dissimulé aux yeux des créatures qui peuplaient cette forêt obscure, Remus devait reconnaître que faire une telle marche serrés les uns contre les autres sous la cape allait vite devenir un véritable calvaire.

Ils évoluaient dans ce sentier depuis une bonne demi-heure. Ils n'avaient échangé aucun mot, trop concentrés sur les innombrables bruits suspects qui retentissaient au cœur de la forêt.

- Regardez ! souffla soudainement Sirius. Hagrid avait raison : les arbres deviennent blancs.

Remus leva la tête. Effectivement, la cime des arbres était recouverte de quelque chose de blanc, comme s'il avait neigé. C'était étrange.

- Pourquoi est-ce qu'il ne neige qu'ici ? demanda-t-il, le nez en l'air.

- On a beaucoup grimpé pour en arriver là, répondit James, on doit avoir pris de l'altitude et l'hiver n'est terminé que depuis peu.

- C'est vrai qu'il fait plus froid ici, remarqua Peter en frissonnant de sous son écharpe aux couleurs de Gryffondor.

- Qu'est-ce qu'a dit Hagrid, déjà ? demanda Sirius. Lorsque les arbres deviennent blancs, que fait-il pour voir son ami ?

- Il marche vers l'ouest, répondit Remus, venez, c'est par-là.

Et ils quittèrent le sentier.

Plus ils avançaient, plus les arbres prenaient une teinte blanche. C'était étrange, il ne faisait pas de plus en plus froid, pourtant. Cette marche dura un bon quart d'heure supplémentaire et Remus se mit à se demander sur quel genre de créature ils allaient tomber. Un autre serpent à trois têtes ?

Ce doit être une créature plus sociable, estima-t-il, Hagrid semble pouvoir communiquer avec lui.

Un centaure ? Un minotaure, peut-être ? Etrangement, Remus préférait tomber de nouveau sur un centaure que sur un minotaure.

Ils finirent par déboucher sur une grande clairière. Encore une fois, l'impression que les arbres étaient encore plus blancs que quelques minutes plus tôt toucha Remus. Il plissa les yeux. Si seulement il ne faisait pas si sombre et si cette brume n'était pas si épaisse, il pourrait distinguer cette neige ou ce givre étrange qui tapissait les arbres.

Alors qu'il continuait à marcher au cœur de la clairière les yeux braqués vers la cime des arbres, il sentit sa jambe toucher quelque chose. Comme s'il y avait une corde tendue au niveau de ses chevilles.

- Qu'est-ce que...

En baissant la tête, il vit qu'il y avait bien une sorte de corde tendue vers le sol. Quelque chose de blanc dans lequel ils auraient pu s'entraver. Et dès que sa jambe était entrée en contact avec, elle s'était mise à vibrer.

Le fil tendu entre deux arbres vibrait et en fit vibrer d'autres, plus haut. Les Maraudeurs levèrent la tête. Un mauvais pressentiment s'était soudainement abattu sur eux. Remus aurait dû remarquer que des centaines d'autres fils reliaient les différents arbres entre eux.

Les Maraudeurs et la Rose du Chaos (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant