LIEN DE SANG Sang de loups (T1) /!\ En Réécriture

CHAPITRE 47 : Déclaration.

J'attendais que Sam vienne me rejoindre dans la tente. Je savais qu'il ne tarderait pas parce qu'il voulait profiter au maximum des instants où nous pouvions être ensemble. Je m'allongeais sur ma couchette et regardais le plafond pentu, la façon dont les fougères étaient entremêlées pour former un toit parfaitement isolé de la pluie. Les secondes s'égrainaient et je commençais à croire qu'il ne viendrait jamais. J'étais tellement heureuse de leur avoir fait découvrir mon univers que j'en avait oublié le fait que l'on devait bien rentrer un jour ou l'autre au village. Je voulais retourner chez les humains, je voulais retrouver mon ancienne vie. Et je ne comprenais même pas pourquoi j'étais encore en vie et que la prophétie ne s'était pas réalisée... J'avais tué Lake, j'avais tué l'Alpha. Je devrais être morte. Ils auraient tous dû retrouver leur humanité. Mais rien ne s'était produit comme prévu. POURQUOI ?!

Sam entra en courant dans la tente. Il était légèrement courbé en avant parce qu'il était trop grand par rapport au toit. Il était trempé de la tête aux pieds. Son T-shirt noir lui collait à la peau. Je n'avais même pas remarqué qu'il s'était mis à pleuvoir. Imbécile. Mon loup me fixa un instant en souriant puis farfouilla dans une pile de vêtements pour trouver quelque chose de sec. Il en extirpa un polo rouge qu'il posa par terre. Puis il retira son haut d'un mouvement souple. Par simple instinct, j'avais détourné le regard. Je n'étais pas encore habituée à une aussi grande intimité avec les gens. Et surtout avec lui. Pourtant je ne demandais que ça...

- Malory ? S'enquit-il.
- Mmmm, lançais-je en continuant de fixer le mur.
- Tu es gênée ?
- Pas toi ? Demandais-je sur un ton incertain.
- Non pas vraiment, on est uni, il ne devrait pas y avoir de gêne...

Je haussais les épaules tout en restant dans ma position allongée et je sentis sa présence derrière moi. Je savais qu'il venait de s'allonger près de moi. Je sentis ses doigts parcourir mon dos avec légèreté et souplesse. J'en rougis, mais ça il ne le voyait pas.

- Hey ma belle, ne stresse pas, dit-il simplement en déposant un baiser dans mon cou.
- Comment tu sais que... ? Répliquais-je en me tournant et en lui faisant face. Oh... mes battements de coeur, évidemment...

Il déplaça ses mains le long de mon corps, puis dans mes cheveux, pour enfin les faire s'arrêter au niveau de ma nuque. Il se redressa et s'assit, et je fis de même. Il m'attira à lui avec fermeté, mais sans aucune brutalité. Quand je sentis une nouvelle fois ses lèvres sur ma peau, toute ma peur disparue. Il plongea son regard dans le mien comme pour me demander mon accord et pour savoir si j'étais enfin prête. Et je l'étais. J'ai passé la plus belle nuit de ma vie ce soir-là...

*

Le soleil perçait à travers les minuscules trous de la porte, ce qui me réveilla. Mais je ne voulus pas ouvrir les yeux tout de suite. Je posais ma main à côté de moi, là où était censé reposer Sam  mais je ne trouvais qu'une couchette vide. Je me relevais avec précipitation et compris qu'il était déjà parti depuis un petit moment. Je passais ma main dans mes cheveux et sentis des dizaines de noeuds, je ne devais pas ressembler à grand chose... Mais une chose vint troubler ma tranquillité. Je me levais d'un bond, humant l'air comme à mon habitude. Une odeur acre et sèche se rependait dans l'air. Et je détestais cette odeur. Je fis un chignon avec mes cheveux et sorti pour aller à la rencontre des autres membres. Je parcourus quelques mètres quand Sam se tourna vers moi sous sa forme animale. La tension était palpable. Je fis rapidement le tour des environs du regard alors que Tom suivait une piste en grognant, suivi de près par June. Liam était assis sur un petit banc, la tête entre ses mains. Le silence était insoutenable. Je me postais aux côtés de Sam alors qu'il redevenait humain. Je sentis un pouls s'accélérer et je tendis l'oreille pour savoir à qui il appartenait.

June. Elle s'était stoppée et comptait dans sa tête, c'était sûrement une technique pour ne pas paniquer. Mon pouls s'accéléra également, jusqu'à ce qu'il batte à l'unisson avec celui de la belle blonde. Je ressentais chacune de ses émotions et je ne savais même pas comment je faisais ça. Mes yeux se fermèrent instinctivement et ma respiration se fit plus longue et profonde. Je me concentrais. Mais je sentais le regard interrogateur de Sam sur moi. Je finis par ouvrir les yeux et déclarais de manière froide.