CHAPITRE 15 : Prison.

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Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là. Des heures ? Des jours ? J'entendais la porte de ma cage s'ouvrir, mais je n'avais pas la force de tourner la tête. Ma bouche était pâteuse, manquant d'eau. Je respirais difficilement à travers ma prison de cuir qui m'empêchait d'écarter suffisament les naseaux pour prendre des bouffées d'oxygène conséquentes. Ma cage thoracique se soulevait péniblement, de façon saccadée. J'étais tellement faible que ni ma queue ni mes oreilles ne bougeaient. Je soupirais profondément et tourna les yeux vers la masse sombre accroupie auprès de moi, dévoilant le blanc des yeux, signe de peur. Je souffrais le martyre. Mon débit cardiaque augmenta quand sa main se posa délicatement sur mon flanc gauche et passa doucement à travers mes poils.

- Ne t'inquiètes pas petite chose, je ne te ferais jamais de mal, souffla la voix pour me rassurer. Je vais te détacher, mais tu dois me promettre de ne pas bouger pendant que je te soigne.

Elle croisa mon regard et je vis une magnifique femme rousse aux cheveux ondulés et épais. Ses yeux étaient de la couleur d'un jade, magnifiques.

- Promis ?

Je couinais pour lui donner mon accord. Elle semblait douce. La jeune femme me détacha les pattes antérieures en premier, puis les postérieures. Je m'étirais chacun de mes membres avec bonheur, mais des douleurs apparurent. Mes muscles étaient froissés et mes articulations ankylosées. Elle s'approcha ensuite furtivement de ma tête et j'entendais un "clic" derrière mes oreilles, au niveau de ma nuque. La muselière glissa sur le sol quand la rousse me leva la tête pour la décrocher. J'ouvrais la bouche aussi fort que possible, tirant la langue. Elle m'attrapa le dos et me bascula sur l'autre flanc pour pouvoir me soigner mon coté arraché. Je grognais de consternation. Elle approcha une gamelle d'eau de mon museau et je bus aussi goulument qu'une pauvre bête. A ce moment la je m'étais demandée si je n'en étais pas réduit à ça : Une pauvre bête... Je tournais la tête vers elle et vis son inquiétude dans son regard quand elle remarqua mes blessures. J'étais littéralement en lambeaux. Elle tapota avec une compresse et de l'eau sur mes plaies alors que je grondais pour l'avertir qu'elle me faisait mal. Une simple menace.

- Excuse-moi...

Elle me caressa de la base du museau jusqu'à la nuque. Je fermais les yeux sous le peu de plaisir que je pouvais ressentir dans ce lieu infâme. Elle attrapa le collier en acier qui m'etouffait en partie la gorge. Il fallait une clef pour l'enlever.

- Pourquoi tu fais ça pour moi ? Soufflais-je indistinctement.

Elle paru surprise d'entendre une voix et se retourna vers la porte de la cellule, cherchant un interlocuteur. Je m'asseyais avec difficulté à la manière d'un vieux loup en fin de vie.

- Je suis là, lançais-je avec un sourire narquois.

Elle plongea son regard dans mes yeux jaunes et fit un mouvement de recul instinctif.

- Tu... tu... Parles ?!

- On me rapproche souvent de trop parler, rigolais-je.

- Tu es un animal parlant ?

- Plutôt un métamorphe. En réalité je suis humaine.

Elle recula de plus en plus, faisant un geste pour m'empêcher d'avancer vers elle. Je restais impassible et assise, de toute façon j'avais trop mal pour me lever.

- Tu es un loup garou ?!

- Je préfère le terme de Lycanthrope.

Ses yeux étaient révulsés de peur. Elle ne pouvait pas détacher son regard du mien, je l'avais comme hypnotisé.

LIEN DE SANG Sang de loups (T1) /!\ En RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant