LIEN DE SANG Sang de loups (T1) /!\ En Réécriture

CHAPITRE 44 : Electricité. - PDV Sam.

J'étais anéanti. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais penché sur le corps sans vie de Malory, mais je savais que je voulais encore y rester. Je voulais continuer de voir son visage paisible, ses cheveux ondulés et son corps parfait. Je ne voulais pas la quitter parce que j'aurais l'impression de l'abandonner une nouvelle fois. J'aurais dû combattre moi-même Lake, le tuer et me sacrifier. La laisser vivre et redevenir humaine. J'étais un pauvre type incapable de protéger ce qu'il avait de plus précieux. Son amour.

*

Alors que je reposais encore mon visage sur le corps de Malory, je sentis une puissance me traverser, sans s'arrêter et s'enfuir loin, très loin. Je me redressais et vis que le pendentif de protection que portait Malory s'agitait plutôt bizarrement. Je me levais et reculais de quelques pas alors qu'une épaisse fumée blanche enveloppa Malory. Son corps se mit à flotter en suspension dans l'air et un souffle chaud rasa avec violence la cabane dans laquelle nous nous trouvions. Je plongeais sur le sol et le souffle électrique bleu passa juste au-dessus de moi. Les arbres aux alentours furent carbonisés et je me redressais pour voir comment allaient mes amis. Ils me regardèrent tous sans comprendre et fixèrent leurs regards sur un autre point. Chose que je fis également. Le corps inerte de Malory flottait à plusieurs mètres du sol, entouré de filaments électriques provenant de son pendentif. La peur pouvait se lire dans mes yeux alors que je ne comprenais pas la scène qui était en train de se jouer. Personne ne comprenait. La fumée s'éleva encore alors que Malory stagnait au même endroit. Elle forma un visage de loup aux pupilles jaunes et je pus parier que j'entendis ce portrait fictif de ma louve hurler à la mort. Mes yeux s'écarquillèrent quand l'électricité et la fumée disparurent comme happées par la petite pierre noire du pendentif. Malory se retrouvait allongée dans l'herbe consumée par le souffle électrique. Je me précipitais vers elle, mais la vie n'avait toujours pas repris possession de son corps. Avec ce qui venait de se passer, l'espoir avait naquit une nouvelle fois en moi, pour s'éteindre encore plus vite que comme il était venu. Je m'écartais et des larmes s'échappèrent à nouveau de mes yeux. Je me dirigeais vers la forêt, crapahutant au-dessus des gravas. Je me retournais une dernière fois vers ma louve et ma respiration se coupa. Une bouffée de fumée s'engouffra dans la bouche de Malory et son coeur se mit à étinceler d'une lueur vive et bleutée. Sa cage thoracique se souleva, la cambrant avec souplesse alors que de l'air s'introduisit bruyamment dans ses poumons. Ses mains s'enfoncèrent dans la terre et elle retomba dans un bruit sourd sur le sol. Je me précipitais vers elle et m'agenouillais près de son corps alors que sa poitrine se soulevait avec régularité. Elle respirait. Elle était vivante. Mes larmes de dépis se changèrent en une émotion nouvelle. Du bonheur. La lueur s'estompa et je me penchais au-dessus d'elle pour guetter sa première réaction. Je lui saisis l'une de ses mains et la serrais aussi fort que je le pouvais. Elle ouvrit les yeux et regarda le ciel avant que son regard ne se dépose sur moi. Je fis un mouvement de recul, effrayé et surpris par son regard. Ce n'était plus le regard jaune or que j'avais connu. Ses iris se composaient de toutes les couleurs de l'univers, formant un mélange souple et délicat. Une lueur de vie s'intégra dans sa pupille et elle sauta à mon cou. Je refermais mes bras autour de sa taille et enfouis mon visage dans le creux de sa nuque, respirant cette odeur de framboise qui la caractérisait tant et qui m'avait manqué plus que tout au monde. Je l'avais retrouvé. Elle était de nouveau mienne. Je l'aimais.