Will it matter when I'm gone | Peter Parker

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚒𝚡-𝚑𝚞𝚒𝚝

Bonne lecture !

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 — Si ça remonte aux oreilles de ta tante, t'es dans de beaux draps.

— Elle est pas obligée d'être au courant.

— Ah ouais ? Et tu sais à qui revient le privilège de décider de lui dire ou pas ? Eh oui. C'est moi.

Peter soupire. Quelqu'un (il ne sait pas trop qui, même s'il a sa petite idée) l'a porté jusque dans son lit à l'aube, et Tony attend depuis, les bras croisés, qu'il se réveille.

— Mr. Stark...

— Là, franchement, tu peux m'appeler Mr. Stark. C'était quoi ton idée ? Niquer tes progrès, faire sauter ta récupération, pousser ton corps au-delà de ses limites ? Brillante idée, Parker.

Il reste silencieux.

— Parce que oui, ton corps a des limites. T'as pas l'habitude, étant donné que tu passes ton temps à sauter du haut d'immeubles et à... et à n'écouter absolument personne, et franchement habituellement je dirais rien car je suis pas le meilleur exemple. Mais là ? J'ai vraiment fait tout ce que je pouvais, Peter. Tout ce que je pouvais pour te garder en vie, pour te soigner, pour faire en sorte que ta tante ne devienne pas juste cinglée en te voyant allongée là !

Les doigts de sa main gauche se contractent.

— Je fais ce que je peux. Alors aide-moi un peu, ok ? Contente-toi de ne rien faire de stupide. Dans ce genre-là.

— Vous n'écoutez jamais les médecins.

— Raison de plus de ne pas faire comme moi. Sérieusement, c'est un vrai argument. Ne fais pas comme moi.

— D'accord.

— Tu ne fais plus ça.

— J'ai compris.

— T'es sûr ?

— Certain.

Les yeux de Tony deviennent un peu plus doux : il soupire, relâche ses bras. À l'extérieur, il pleut et le bruit est agréable. Peter remarque qu'il l'entend mieux qu'avant.

Son ouï revient. Il est encore Spider-Man. Au moins un peu.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Peter....

— Dites-le-moi. J'ai l'impression d'être... j'ai...

Il déglutit : sa gorge est serrée, douloureuse. Il n'a pas pleuré. Pas une fois. Il ne peut pas le faire maintenant.

— C'est pas juste un black out. J'ai pas l'impression d'être passé... d'une journée de cours à une chambre dans la maison de Tony Stark. J'ai simplement l'impression de ne plus être moi. Et c'est pire.

Tony le regarde vraiment, cette fois. Les yeux dans les yeux. Il ne sait pas trop ce qu'il voit en Peter (il n'a pas pu regarder un miroir depuis qu'il s'est réveillé, mais quelque chose lui dit qu'il ne devrait pas s'en approcher trop vite) mais tout s'adoucit soudain.

— On est allé dans l'espace, dit Tony. Je devais y aller seul, mais tu t'es... incrusté.

— Oh.

— Ouais. Je t'en veux encore un peu. Pour résumer : la moitié de la planète a disparu, et toi avec. On a trouvé une solution, vous êtes revenu, et tu as utilisé une... arme très puissante qui t'a laissé dans cet état. Tu as failli mourir. Et maintenant tu parles et tu essayes de te lever quand tu ne devrais définitivement pas le faire.

Peter regarde son bras. Les souvenirs ne viennent pas, et l'explication est terrible, mais ça fait sens.

— Combien de temps ? souffle-t-il.

— En tout ?

Il hausse les épaules. Peter voit bien que les gens détestent quand il fait ça, mais il ne peut pas s'en empêcher.

— Vous avez disparu pendant cinq ans.

La nouvelle est étrange. Il devrait ressentir quelque chose, mais il ne sait pas trop quoi. Sa poitrine se serre. C'est long, cinq ans.

— Donc j'ai... vingt ans ?

— Non. Seize. Ceux qui ont disparu n'ont pas vieilli.

— Oh. (Il fronce les sourcils) Alors pourquoi...

— Ça va faire sept mois. Depuis que tu as... utilisé cette arme.

Donc, seize ans. C'est long, sept mois.

— D'accord. D'accord, c'est... je vois. Merci.

Peter s'appuie contre son oreiller, et son corps réclame quelque chose qu'il se sent prêt à lui donner. Il ferme les yeux. Son bras lui fait mal.

— Mr. Stark ? marmonne-t-il.

— Dors. La discussion est finie.

— Vous savez, elle est très gentille.

— Quoi ?

— Cinq ans. Ça explique certaines choses. Et elle dessine bien, aussi.

Il sait que Tony le regarde.

— Elle tient de vous. Physiquement.

Il sourit mollement.

— Pour l'intelligence, je pense que ça vient de Pepper.

— Petit malin.

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