𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎

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Bonne lecture !

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Peter regarde ses pieds disparaître dans la neige avec des yeux écarquillés.

Elle est épaisse, blanche, et semble si légère que Peter se sent légèrement coupable de l'aplatir ainsi à chaque pas. Quand ils ont quitté New York, les températures passaient tout juste sous la barre du négatif. En arrivant ici, Happy a conduit sous la neige (route dégagée, mais bas-côté blanc et lisse : Peter a passé son temps le visage collé à la vitre).

La maison du lac sous la neige lui rappelle quelque chose. Il n'a pas réellement le souvenir de l'avoir vu ainsi, mais pourtant quelque chose le titille à l'arrière de son esprit. May lui a dit qu'il s'est réveillé quelques fois, pendant que la neige tombait à cette période là, mais il n'était pas assez conscient pour le comprendre.

Il fait quelques pas en avant, et observe avec curiosité l'endroit où la neige fond au contact de l'eau du lac. Il y a un ponton, au-delà les arbres, ainsi qu'une barque et un petit bateau à moteur. L'eau n'est pas gelée sur la rive, mais Peter n'est pas certain que ce soit le cas partout.

Assis sur le bois froid, le bout des chaussures touchant distraitement l'eau, il entend des pas au loin. C'est quelque chose qu'il maîtrise mieux, à présent : écouter les pas, les battements de cœur, faire la part des choses. Les migraines sont moins présentes.

Il a dormi pendant tout le vol.

— Ta tante m'a dit que tu voulais profiter un peu de la neige avant de rentrer.

Le poids de Tony fait légèrement craquer le pont recouvert de givre. Si Peter se base sur ce qu'il entend, il porte des grosses Moons Boots rétro et ne cesse d'agiter ses doigts dans les poches de son manteau. Le cœur de Tony Stark bat rapidement, avec angoisse.

Peter décide d'arrêter d'écouter.

— Je veux pas passer pour le mec chiant, mais on se les gèle dehors. Et au cas où ça te serait sorti de la tête, les araignées ne peuvent pas s'autotermoréguler. Tu ne peux pas le faire.

Il peut le faire, si. Mais à moindre échelle. Parfois, quand il marche pour rentrer des cours ou qu'il fait le chemin jusqu'à la station de métro, il oublie légèrement le froid : il bouge, s'agite, marche, alors le danger lui vient pas immédiatement. Il est déjà obligé de mettre deux couches de plus qu'avant en hiver, et de faire gaffe à chaque chute de température lorsqu'il se déshabille un peu en cours.

Son costume règle la plupart des problèmes. Mais il est déjà arrivé une ou deux fois que Peter rentre du lycée avec des lèvres bleues qui refusaient de retrouver leur couleur d'origine.

— J'ai un sous-pull, dit-il en sachant très bien que le froid commence déjà à s'infiltrer par son pantalon humide.

— T'as deux minutes avant que je ne te ramène par la peau du cul.

Peter lance un petit coup d'œil derrière lui, en détachant enfin son regard du lac qu'il fixait depuis un bon moment. Tony a désormais les bras croisés sur son torse, enroulé dans un manteau et deux écharpes. Il paraît sérieux.

Comme réponse, Peter souffle :

— C'est joli, ici.

— Je sais que c'est joli. C'est chez moi. Ça le sera encore plus sans un gamin mort d'hypothermie dans le jardin.

Tony fait un geste de la tête vers la maison (qui brille au milieu des arbres, si lumineuse au milieu de la nuit qui est tombée avant même la fin d'après-midi). Peter finit par se lever : il époussette son pantalon, renifle, et évite une plaque de verglas quand son sixième sens lui lance une petite pique — par terre à droite.

Will it matter when I'm gone | Peter ParkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant