Will it matter when I'm gone | Peter Parker

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚑𝚞𝚒𝚝

Bonne lecture ! 

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Peter avait eu cette impression pendant près d'un mois.

Il n'avait pas écouté. Il n'avait pas su quoi croire. Il ne l'avait dit à personne.

Et à présent, Peter sent la mort arriver dans le silence.

— Mr. Stark...

Ses jambes deviennent molles, tremblantes. Son odorat remplit de sang (de son propre sang, même) se coupe presque de lui-même et tout ce qu'il peut sentir est une senteur âcre et lourde. Il sent la mort arriver, à travers le silence de cette planète.

Ils ont perdu.

Peter sent tout, comme toujours.

Il essaye d'ignorer, de ne pas écouter, de ne pas croire.

Il échoue, car cette fois c'est impossible.

— Mr. Stark, je...

Devant, à plusieurs mètres de lui, Tony Stark observe les quelques membres de l'équipe qu'ils ont rencontrés pendant le voyage disparaître. Peter les voit aussi : des corps entiers devenir poussière, des vents les emporter tout entier.

Tony Stark est un homme, un humain blessé avec le visage en sang qui observe tout ça sans pouvoir rien faire.

Peter fait un pas en avant, tremblant. Il ne sent même plus la faim qui l'a tiraillé pendant tout le voyage.

— Mr. Stark.

Il a réussi à le dire un peu plus fort, cette fois, alors Iron Man se retourne vers lui. Son corps semble plus lent, ou alors peut-être est-ce la vision de Peter qui faiblit : en tout cas il met quelques secondes à croiser le regard de Tony.

Ses doigts picotent. Ses bras s'ankylosent. Ses jambes le lâchent.

D'une voix essoufflée, il dit :

— Je ne me sens... pas très bien.

Il aurait dû dire cette phrase des mois plus tôt. Il aurait dû appeler à la première blessure, la première balle, la première coupure. Il aurait dû faire attention au premier repas sauté, au premier kilo perdu. Peter aurait dû continuer de passer chez Ned après les cours.

Il aurait dû dire oui, quand MJ lui a demandé si elle pouvait s'asseoir.

Il n'aurait pas dû promettre à May qu'il ferait attention, et monter dans le premier vaisseau alien venu.

— Non..., entend-il de loin.

Tony se rapproche en quelques pas, et Peter ne le voit même pas venir. Il titube, il essaye d'ouvrir à nouveau la bouche, il trébuche sur des gravats. La seconde d'après, Tony l'attrape alors qu'il s'apprête à tomber et affirme à nouveau :

— Non... non, ça va aller.

— Je sais pas ce qu'il se passe je comprends pas je sens que je veux juste....

Il dit tout ça d'un seul souffle, et soudain il n'a plus d'air pour continuer.

Tony le serre plus fort.

— Ça va aller, d'accord ? Pete, ça va aller.

Mais Peter le sent. Il sent ses jambes disparaître, il sent ses bras devenir poussière. Il sent chaque centimètre de son corps céder à la mort, au vent qui l'emporte (il a voulu prendre moins de place, il a voulu disparaître, et à présent il n'existera même plus).

— Je ne sais pas je veux pas partir Mr. Stark je sais pas je veux pas je ne....

Tout son poids tombe sur Tony. Il voit le ciel se retourner, il voit des couleurs et entend des sons et sent à nouveau le sang.

— S'il vous plaît....

Peter fixe le ciel. Pendant une seconde, une seule et unique seconde, ses sens se coupent entièrement et il n'y a plus rien. Plus de douleur, plus de faim, plus de peur.

Il regarde le ciel, puis ses yeux se posent sur l'expression absolument dévastée de Tony.

Tony Stark lui a dit, quelques semaines plus tôt, qu'il ne pouvait pas faire n'importe quoi. Qu'il ne voulait pas tomber sur une nouvelle vidéo où Peter tombe du ciel, où Peter fonce dans un immeuble en flamme, où Peter se prend une balle et repart comme si de rien n'était.

Que si jamais Peter était blessé, vraiment blessé, que si jamais il lui arrivait quelque chose où il n'y avait pas de retour en arrière, et bien à ce moment-là ça serait sur sa conscience. Ça serait de sa faute.

Tony le regarde avec des yeux brillants, ses lèvres remuant sans que Peter n'entende le moindre mot.

Il sent tout. C'est dévastateur.

Il souffle :

— Je suis vraiment désolé.

Parce que ça, ça ne peut pas être sur sa conscience.

Il murmure, puis disparaît dans l'air.

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