Piégée par un mafieux (SDM. T1)

Chap10

Cherchant midi à quatorze heures, Ted refusait de croire que Moësha était à l'autre bout de la ville comme elle l'avait clairement dit, ce n'était pas croyable, elle lui aurait prévenu en plus, c'était au moment même où il était chez eux, il refusait de le croire. À ajouter qu'elle avait perdu son portable à ce moment précis. C'était clair que les Melnikov s'en étaient débarrasser afin que la police ne la localise pas.

-D'après l'informaticien, la dernière fois qu'elle a utilisé son portable, elle était dans cette rue dit-il en lui tendant une carte géographique et il était aux environs de vingt-et-une heures.

C'était quelques minutes après sa disparition de la fête.

-Ils n'arrivent toujours pas à localiser le téléphone auquel elle t'a appelé ce matin.

Richard Baker, le père de Moësha, discutait au commissariat avec Ted.
Lui aussi cette histoire l'intriguait mais il ne pouvait pas en faire plus, si elle lui avait appelé, pas la moindre appréhension dans sa voix, peut-être qu'elle disait vrai. Sauf que ce n'était pas dans sa nature de quitter la ville en pleine nuit, sans bagage, sans voiture, sans argent, sans laisser de nouvelles alors qu'elle n'avait pas d'amies ou du moins, pas à leur connaissance. Sauf si elle avait un amant.

-En plus, j'aimerais savoir pourquoi vous avez suivi Moësha dans ses caprices, je lui avais clairement interdit d'y aller.

-Vous savez comment votre fille est naïve, elle refusait de m'écouter donc j'y étais avec elle afin de la protéger et j'ai échoué.

Tout c'est passé tellement rapide, il l'avait en vu jusqu'à ce qu'un soulard sortit de nul part lui vomit dessus. La foule s'était dispersée et quand il s'était retourné, Moësha avait disparu.

-Et si elle avait vraiment quitté la ville?

-Et si elle était réellement en danger? Répondit Ted du tic au tac.

-Dans ce cas, vous serez mort à l'heure qu'il est. J'ai déjà eu à faire à ce genre de cas et croyez moi, ils ne vous auraient pas laissé vous en tirer.

Ted refusait de se laisser convaincre.

-Et si c'était Moësha leur cible?

-Imaginons une seconde que ça soit le cas, pourquoi t'a t-elle téléphoner ce matin?

-Je l'ignore peut-être que c'est ce qu'il voulait nous faire croire. 

Au même moment, le téléphone de Richard se mit à vibrer et c'était un numéro inconnu.

-Ici le lieutenant Baker, que puis-je pour vous?

-Papa c'est moi.

-Ma puce, tu es où? Je commençais à m'inquiéter.

Il mit le haut-parleur sous la demande de Ted.

-J'ai quitté la ville, c'est une très longue histoire que je te raconterai dès mon retour. Je suis certaine que Ted t'a raconté pour hier soir, désolé de t'avoir désobéï. Je comptais me rendre à cette fête et tu sais comment je suis quand j'ai quelque chose en tête, malheureusement je n'ai trouvé aucune preuve.

-Je vois et tu t'en sors comment là où tu es?

-D'où les raisons de mon appel, j'aimerais que tu me fasses un transfert et je te rembourserai dès mon retour.

-C'est comme ci c'était fait.

Avec ces cinquante-sept ans, il pensait déjà à prendre la retraite. Moësha en serait ravie car elle lui disait souvent qu'il devrait prendre une pause et que c'était à elle de s'occuper de lui.

Après la mort de sa femme, il n'a jamais eu d'autres conquêtes, pas qu'il n'en avait pas trouvé mais ça ne lui intéressait guère. Retrouver des criminels et les enfermer était devenu non seulement un passe-temps mais aussi un moyen de diluer son chagrin.

-Je t'aime beaucoup papa.

Elle raccrocha sans même attendre qu'il lui dise qu'il l'aimait en retour.

-Je n'ai plus à m'inquiéter, c'est confirmé ma fille va bien.

Peut-être que Ted se refusait de l'admettre parce que l'amour qu'il lui portait le rendait aveugle au point de ne pas imaginer qu'elle puisse partir un jour, en pleine nuit sans le prévenir.

-J'espère avoir une bonne explication dès son retour.

-Je crois que l'essentiel pour l'instant c'est d'être soulagé de la savoir hors de danger.

Alors que le truand chargeait et déchargeait son arme à feu, ils reçut plusieurs appels auxquels il ne décrocha pas. Peinant à croire son histoire à dormir debout, il avait assisté à une conversation téléphonique entre père et fille afin de tout confirmer et heureusement pour elle, elle n'avait pas menti. Non seulement se rendre à cette fête c'était son idée mais aussi, elle n'avait pas l'accord de son père. Qu'est-ce-qui lui avait pris? Elle voulait jouer au super héros?

Un dernier appel auquel il répondit après avoir poussé un soupir exaspéré.

C'était sa secrétaire.

-Monsieur je suis en bas de votre immeuble, j'ai plusieurs papiers à vous faire signer.

-Pourquoi diable vous ne m'aviez pas prévenu?

-J'ai tenté plusieurs fois de vous joindre.

Et dire qu'il n'avait pas répondu en pensant qu'il s'agissait de l'un de ses frères.

-Ça ne peut pas attendre? Je suis occupé là.

Il essayait de la repousser hors ce n'était pas la première fois que sa secrétaire venait chez lui pour lui faire signer les papiers importants qui ne pouvaient pas attendre.

-J'ai bien peur que non, ça concerne l'achat du terrain, si vous ne signez pas aujourd'hui la vente sera annulée car il y a plusieurs personnes sur le coup.

Ce terrain, il voulait l'avoir plus que tout, au point qu'il a été jusqu'à offrir le double de ce que le propriétaire proposait.

-Montez dans cinq minutes.

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