Ne pouvant plus faire un pas, tellement la douleur était atroce, Moësha s'arrêta dans l'embrasure de la porte de la cuisine. Stéphane était debout, au milieu de la pièce à verser du lait dans sa tasse de café.
Toujours aussi irrésistible, il portait son pantalon de costume tout en restant torse nu. Les muscles de ses épaules roulaient à chacun de ses gestes.
-Vous allez bien?
Elle portait un débardeur et un short en pyjama. Sa queue de cheval était désordonnée, ce qui la rendait encore plus plus belle. Par contre, elle avait mauvaise mine, elle allait mal, il le savait parce que d'habitude elle commençait par lui poser des questions, et dire qu'elle aurait du être, de préférence, une journaliste.
Elle sentit ses pas rapides venir vers elle et avant même qu'elle ne lui réponde, elle perdit l'équilibre et tomba directement dans ses bras.
Lorsqu'il la transporta jusqu'à son lit, il demeura surpris en voyant les dras couverts de sang. D'abord il crut qu'elle s'était blessé en essayant de se suicider mais lorsqu'elle lui dit que son ventre lui faisait un mal de chien, il comprit qu'elle avait ses règles. La poisse!
-C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis heureux d'être un homme. Je me demande comment vous faites?
Devoir supporter des serviettes hygiéniques durant plus de vingt-quatre heures, non mais franchement chapeau pour les femmes.
Après l'avoir déposé sur le lit, il était assise à ses côtés, le lit s'est affaissé sous son poids, un autre détail lui avait échappé, elle n'avait rien à se mettre.
Elle s'était couchée en position foetus et releva tendrement la tête pour le regarder bizarrement.
-Quoi?
-Vous êtes torse nu.
Il eut un rictus léger, ignorant complètement ce que la vue qu'il offrait provoquait en elle.
Elle souffrait donc ce n'était pas le moment pour reluquer son torse.
Son portable sonna.
-Allô. (Répondit-il). Quoi? Non la maintenant je ne peux pas. (Il jeta un coup d'oeil à Moësha) Ne bouge pas, j'arrive tout de suite.
Il glissa son téléphone dans sa poche arrière et poussa un grognement de frustration.
Il ne pouvait pas courir le risque d'appeler un médecin et c'était hors de question de la laisse seule alors qu'elle ne se portait pas bien physiquement.
Nana, il fallait qu'il l'appelle. C'était le surnom qu'ils avaient donné à leur nounou, cette femme qui les avait pratiquement élevé tous les quatre. Elle a commencé à travailler chez eux un mois après la mort de leur mère, Stéphane avait six ans à l'époque. Quand ils sont venus s'installer à New York, elle a préféré rester chez Pedro car non seulement il était plus petit mais aussi, il avait besoin d'une conseillère afin de faire moins de dégât.
Cette dernière ne mit pas beaucoup de temps à arriver et Stéphane la remercia pour sa rapidité.
-J'ai apporté ce que tu m'as demandé. Quoi que j'étais surprise.
Elle lui tendit les serviettes hygiéniques.
-Hors de question que je touche à ses choses là. Elle est dans la chambre à côté.
Il rétrécit les yeux et la dame âgée sentit un brusque changement d'humeur.
-Il y a un soucis au bureau, et je ne voulais pas la laisser seule alors qu'elle avait mal.
-Tu ne m'as pas donné assez de détails au téléphone. Qui est cette jeune fille?
-On en reparlera plus tard.
Il déposa un baiser sur le front de Nana, se vêtit complètement et se rendit à son bureau après les avoir enfermé toutes les deux à l'intérieur.
-Bonjour mon enfant. Lança Nana à la jeune fille après avoir passer le pas de la chambre
-Bonjour madame.
-Je ne suis qu'une vieille dame, évitons les madames. Appelle moi Nana
Elle lui tendit les serviettes hygiéniques, elle alla se changer et Nana en profita pour changer les dras puis alla chauffer un peu d'eau dans la cuisine.
Elle revient quelques minutes plus tard avec de l'eau tiède dans une cuvette.
-Trempez vos pieds, c'est pour la douleur.
Elle s'exécuta.
-Dites-moi Nana, vous avez un portable.
-Je crains que non.
-Nous pouvons sortir d'ici? Vous savez, j'aimerais prendre l'air histoire de ne plus avoir mal.
-Vous mentez très mal. Mais bon, j'ignore pourquoi mais mon garçon nous a enfermé toutes les deux.
La chance n'était pas de son côté on dirait.
-Vous connaissez Stéphane depuis très longtemps?
Quelle question idiote? Elle devrait avoir une idée de la réponse grâce au mon garçon qu'elle venait de lancer.
-Assez longtemps pour vous dire que c'est la première fois qu'il a emmené une femme chez lui.
Devrait-elle se sentir chanceuse?
-J'ai élevé Stéphane ainsi que ses frères. Ils n'ont pas eu un enfance morose mais ils sont toujours unis et c'est ce qui compte. Et vous? Vous êtes sa petite amie?
Petite amie? Elle ne pouvait s'empêcher de rire alors que l'eau tiède commençait à faire son effet.
-Non.
-Je pense qu'il vous aime au point d'avoir peur que vous prenez la fuite. Sinon pourquoi nous aurait-il enfermé?
Parce qu'il m'a enlevé. Voulait-elle lui crier mais ne souhaitait pas tomber de Charybde en Sylla et préféra donc se taire.
-Croyez-moi, c'est tout sauf de l'amour.
-Stéphane a toujours été un homme mûr, qui sait ce qu'il fait et ou il peut mettre les pieds. Un vrai modèle tant pour ses frères que pour la société.
J'en doute. Dit Moësha en son fort intérieur.
-Mais à cause des deux échecs du mariage de son père et de celui de son frère, il s'est replié et n'a jamais eu de relation sérieuse, je crois qu'en vrai il a peur de souffrir.
-On en a tous peur de l'amour, alors autant prendre le risque.
-C'est exactement ça. Alors quand je vous dis qu'il vous aime bien, c'est que c'est vrai. Je ne l'ai jamais vu s'inquiéter pour quelqu'un jusqu'à ce matin.
Ne sachant quoi dire, elle se perdit dans ses pensées qui se boulversèrent quand la vielle dame ajouta:
-Faites moi confiance, je sais de quoi je parle.
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Piégée par un mafieux (SDM. T1)
RomanceC'est ce qui se passe quand on désobéï son père pour se rendre, sans avoir été invité, à la fête de l'un des hommes les plus terrifiant de la planète. On se retrouve piéger. Moësha se demandait qu'est-ce-qui était le plus pire: devoir rester enferm...