Chap22

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Les heures marchaient à grands pas et Moësha n'était pas encore prête alors que ça faisait plus d'une dizaine de minutes qu'il l'attendait.

Moësha appréciait le contact doux de la soie contre sa peau après avoir enfilé la robe aux épaules dénudées qu'il avait choisi.

-C'est une boîte de maquillage, même si je ne m'y connais pas trop mais je pense que tu vas en avoir besoin.  Autre chose, tu dois être différente afin qu'ils ne te reconnaissent pas malgré ton masque.

Elle regarda la boîte qu'il lui avait donné deux heures plus tôt et fini par l'ouvrir. Il voulait qu'elle soit différente alors, elle le serait car il avait raison sur ce point là, il y a certaines personnes, à force de te connaître, il te reconnaîtrait même sous un masque et les amis de son père ne la connaissaient que trop bien. 

Elle appliqua un peu de maquillage, de l'eye-liner et du gloss. Elle libéra ses cheveux, voulut donné du volume à ses boucles mais n'y pouvait pas car il était trop tard et n'avait pas d'instrument.

Faisant attention à ne pas trébucher avec ses talons hauts, elle le rejoignit au salon. Il l'examina de la tête au pied.

-Mademoiselle Baker, a t-il commencé en la foudroyant du regard, un seul faux pas ce soir et je vous jure que je n'hésiterai pas à tuer les personnes auxquelles vous tenez, sous vos yeux.

Il a écarté ses cheveux pour exposer ses épaules nues et lui tendit un collier, ses doigts fins et froids ont glissé sur sa nuque pour repositionner le fermoir. Elle avait l'intention de le lui remettre une fois de retour car il valait sûrement une fortune.

-Vous êtes beaucoup mieux ainsi.

Il portait un pantalon noire, une chemise blanche, un brezo noir et une veste rouge dont le revers était aussi noir. Dans tous ces morceaux de toiles taillées, il était la définition original de l'élégance, sans oublier ses cheveux légèrement ébouriffés qui le rendait dix fois plus séduisant.

Dès lors où son parfum entêtant lui a enveloppée, elle fut parcourue d'un long frisson.

-Vous êtes sublime. Se corrigea t-il d'une voix rauque.

-Vous n'êtes pas mal non plus.

Elle le vit hausser les sourcils, sûrement surprise qu'elle lui dise une telle chose.

-Si vous êtes prête alors allons-y.

Alors qu'il avait enroulé ses bras autour de sa taille, la stupeur l'a paralysée au point qu'elle n'a pas pu faire le moindre pas, la surprise de sentir son toucher la fit rester sur place.

-Mademoiselle a peur de mon toucher ?

Stéphane étrécit les yeux, et, quand il l'examina de nouveau, son visage se fendit d'un sourire malicieux.

-Je n'ai pas pour habitude d'être toucher par un criminel.

-Si on doit passer inaperçu, vous allez arrêter de vous comporter comme une petite vierge effarouchée.

Elle l'imaginait énervé et se contenta de regarder le sol noir et blanc alors qu'elle sentait son regard brûlant la consumer.

-Si on doit passer inaperçu alors éviter de me toucher.

Il a étudié son corps, les paupières lourdes puis il a léché sa lèvre inférieure. Il a enlevé sa main alors que son regard sévère lui a vite remise à sa place.

-Si vous me décevez, cela vous conduira à votre perte.

-Arrêtez de me menacer. J'ai tout compris et je ne suis pas stupide au point de mettre la vie des miens en danger.

-Ravi de l'entendre. Allons-y.

Enfin elle avait mis les pieds dehors, la lune était bien haut dans le ciel, Moësha se sentait bizarre. Maintenant elle se rendait compte qu'être enfermer était l'une des pires choses qui pourraient lui arriver, l'air fraîche lui caressait la peau, et dire qu'elle ne pouvait pas en profiter pour s'échapper.

Il lui ouvrit la portière.

-Ne pensez surtout pas que je suis galant, c'est uniquement parce que je ne veux pas que vous abîmez la portière de ma voiture neuve.

Elle grimpa à l'intérieur, il monta sur le côté passager et démarra. La rue était un peu déserte, pas d'embouteillage.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin au manoir. Moësha regardait attentivement tout ce qui se passait, les hommes portaient des costumes noirs impeccables et les femmes, des robes de soirées, elles étaient toutes masquées, élégantes. N'empêche qu'il y avait quelques unes qui exposaient leur visage.

-Les femmes qui ne portent pas de masques font partie de la mafia, elles sont là pour faire des affaires. Lui expliqua Stéphane.

L"éclairage était tamisé, la musique aux consonances gaéliques douce. Elle marchait avec précaution par peur de ne pas trébucher.

Des dizaines de convives la regardaient. Leurs émotions dissimulées sous leurs masques, des murmures se sont élevés.

Sans s'y attendre, il passa sa main sous sa taille et l'attira vers lui alors qu'un homme d'une trentaine d'année s'avançait vers eux. Il était typiquement beau, ses cheveux coupés courts, ses yeux d'un bleu océan, entourés de plusieurs bourreaux, elle en déduit qu'il était quelqu'un de très influent.

-Stéphane Melnikov. Content de te revoir.

-Bradley Pitt. Qui l'aurait cru, tes rêves se réalisent enfin, tu es devenu
chef du cartel.

Les deux hommes se serrèrrent la main, Bradley était le plus lâche de la bande, Alexander se demandait comment il a pu faire pour avoir cette promotion.

-Tu m'as apporté un cadeau?

Il faisait allusion à Moësha qu'il regarda de la tête au pied en émettant un sifflement.

-C'est ma compagne et le premier qui posera le petit doigt sur elle ne serait-ce que pour enlever de la poussière est un homme mort.

-Ravi de constater que tu es toujours aussi cruel. Tu n'as pas pour habitude d'être accompagner, c'est pourquoi j'ai cru que c'était un petit cadeau pour t'excuser de m'avoir toujours sous-estimer.

Il enfonça ses doigts dans son dos.

-Mes pensées demeurent les mêmes, tu es un petit ordure et je me demande encore ce que t'as fait pour être promu.

Ses hommes pointèrent leurs armes sur Stéphane qui passa Moësha derrière lui.

-Alexander sait ouvrir sa gueule quand il le faut.

-Je te conseille de dire à tes ordures de baisser leurs armes, ma compagne est effrayée. Dit Stéphane d'un ton moqueur.

Le dénommé Bradley fit signe à ses hommes de baisser leurs armes et ils s'exécutèrent.

-Qu'est-ce-que tu me veux?

-Continuer de faire affaire comme avant et malheureusement mon petit-frère est indisponible ce soir.

-Rendez-vous derrière le rideau noir après la vente aux enchères, au plaisir de faire affaire avec vous.

-Plaisir non partager.

À présent seule, Moësha lui fit face, prête à lui demander de partir car les choses commençaient à se compliquer.

-Regardez qui vient d'arriver.

Lorsqu'elle se retourna, se fut la surprise totale.

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Piégée par un mafieux (SDM. T1) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant