Piégée par un mafieux (SDM. T1)

Chap19

Stéphane savait qu'il avait poussé le bouchon un peu trop loin mais c'était sa seule façon de la faire taire. L'image de ses joues rosies lui était gravé en mémoire.

Sans pouvoir expliquer le pourquoi du comment, Stéphane savait qu'elle était différente. Depuis qu'il l'avait vu à cette fête et que son sang avait tressaillit, d'abord il a pensé que c'était à cause de la vengeance mais ces heures passées à ses côtés lui firent savoir qu'il s'était amplement trompé.

Serait-ce du désir? Il n'en avait aucune idée mais ce n'était pas rien, elle était sa prisonnière donc plus il enlèverait ses pensées ridicules de sa tête mieux se serait.

Après avoir pris fini, il hésitait entre un costume et un gilet. Le message que Nicolas lui avait envoyé quelques secondes plus tôt lui avait fait changé d'avis à propos de la réunion, il devrait y aller. Leur fournisseur n'était pas n'importe qui et il était certain que ça allait rapporté gros à l'entreprise.

-Vous n'avez rien à craindre, je ne vais pas vous sautez dessus, j'aimerais seulement que vous m'aidiez à faire un choix.

Il avait fait appel à elle à contre-coeur, c'était la première fois qu'il était confronté à ce genre de situation.

-Je croyais que vous vouliez vous excusez pour tout à l'heure.

-Pourquoi m'excuser si je pensais chaque mot de ce que je disais? Si ma franchise vous déplaît, autant éviter de me poser des questions.

Elle fit son choix et il la remercia.

-Vous m'aidez à boutonner ma chemise?

Elle ne voyait pas claire dans son jeu. Il savait que le voir torse nu la déstabilisait alors pourquoi vouloir lui infliger cette torture?

-Ok.

La moindre petite blessure infligeait la fièvre à Moësha or elle lui avait planté un couteau à l'épaule, on dirait que ça n'a fait que renforcé son système immunitaire, un vrai dure à cuir.

Alors qu'elle a commencé à se mettre à exécution, il lui saisit les mains, les enfermant dans les siennes. Elle tressaillit.

-Et dire que l'une de ces petites mains m'avaient poignardé. Laquelle c'était?

Prise de panique, elle ne répondit pas.

-D'accord, puisque vous n'êtes pas gaucher, je crois que c'est celle là.

Il libéra sa main gauche mais garda la droite.

-En tant normal, je vous couperais un a un les doigts.

Elle était affolée et Stéphane sentit sa main tremblée dans la sienne, hésita un peu puis la relâcha, ne sachant pas pourquoi l'idée de lui faire du mal le mettait hors de lui. N'avait-il pas évité qu'Alexander s'en mêle parce qu'il savait qu'il n'hésiterait pas à s'en débarrasser? Pourquoi l'idée que quelqu'un s'en prenne à elle le mettait-il dans cet état? Il a cru comprendre quand il a vu ses petits yeux de biche mais conclut quelques instants après que ce n'était pas le cas. Son innocence comptait certes mais il y avait autre chose.

Moësha toucha ses doigts comme pour se convaincre qu'ils étaient encore là.

-J'aimerais que vous me laissiez me rendre au jardin, je vous promets que

-Inutile de gaspiller vos promesses, c'est hors de question.

Ses traits se durcirent.

-Tu as déjà regardé la casa del papel ?  Demanda t-il en continuant de boutonner sa chemise.

-Pas encore mais j'en ai entendu parler.

-Je n'en doute pas, tu es tellement occupé à travailler avec ses policiers corrompus. Si je t'en faisais une liste, tu tomberais dans les pommes.

Il lui tendit une tablette.

-Tu y trouveras les quatre premières saisons.

-Je n'aime pas les séries.

-C'est soit ça, soit je te mets les menottes pour éviter que tu fasses des bêtises comme par exemple, forcer la serrure.

Elle récupéra la tablette avec la ferme intention de ne rien regarder. C'était comme s'il pouvait lire dans ses pensées.

-Je rentre ce soir, je crois qu'à mon retour vous devriez au moins terminer avec la première saison , si vous ne m'en faites pas une bonne résumé. Vous serez puni.

-Beurk.

Il eut un rire léger.

-Je vous connais beaucoup plus que vous ne le croyez petite maline.

Énervée, elle attendit qu'il soit de dos pour lui tirer la langue. Et s'en aller.

Qu'elle type de punition pouvait-il lui réserver si elle faisait autrement?
Elle déposa la tablette, réfléchit à nouveau puis la récupéra. Il ne fallait pas provoquer le diable, surtout que l'idée de lui arracher les doigts lui avait déjà effleuré l'esprit. Qui sait?  Peut-être qu'il se mettrait à exécution si elle ne lui avait pas obéit.

Plus les heures passaient, plus elle se surprit à aimer la série, elle était certaine que Ted en serait ravie quand elle lui dirait à son retour qu'elle avait regardé sa série préférée durant son fameux escapade hors de la ville.

Elle eut un pincement au coeur, que faisait-il? Pensait-il à elle? Et si une autre femme avait retenu son attention?

La journée passa rapidement à sa plus grande satisfaction et Stéphane rentra plus tôt que prévu complètement satisfait de sa reunion. Nicolas était parti pour de bon cette fois mais Stéphane savait qu'il lui devait sa joie. Nicolas savait tellement comment s'y prendre en affaire qu'il en devenait jaloux parfois.

-J'ai apporté des sandwichs.

Comme toujours elle ne l'avait pas entendu arriver, elle se rendit au salon à la hâte, fatiguée de n'avoir manger que des légumes et des fruits de toute la journée.

-Je sens que votre réunion c'est bien passé.

-Ça se voit tant que ça?

Il jeta un coup d'oeil sur sa montre qui afficha dix-huit heures vingt-deux minutes.

-Oui. Vous êtes rentré tout souriant.

Elle attaqua sa sandwich.

-Et pour la casa de papel? Qui est votre acteur favori?

Il ne lui avait pas oublié apparemment.

-Je dirais le professeur, il a toujours une solution à tout. Cet homme est trop intelligent.

-Je préfère Tokyo, elle est trop Sexy. Nairobi aussi, dommage qu'elle doit mourir

Moësha porta la main sur son coeur

-Elle va mourir?

-Oui. Faites pas cette tête, c'est pas comme si c'était le cas dans la vraie vie

-C'est dommage, je commençais à l'aimer.

Il disparut puis refit apparition, son verre de whisky en main.

-Et dire que j'avais hâte de vous punir.

-Et moi je mourrais d'envie de connaître votre punition.

-Je pourrais vous prendre au mot mademoiselle Baker.

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