Piégée par un mafieux (SDM. T1)

Chap26

Ce samedi matin là, il était aux environs de onze heures, Stéphane avait des cernes à cause du fait qu'il n'a pas vraiment dormi ces derniers temps.
Le moment qu'il redoutait le plus dans la journée c'était quand il devrait rentrer chez lui. Se rendre là-bas et constater l'absence de la jeune femme était la pire chose qui pouvait lui arriver. Pourquoi diable lui avait-il ramenée? C'était évident, il commençait à ressentir des choses bizarres et avait peur que ça ne se transforme en amour.

La maison était vide sans elle, sans ses questions épuisantes et son air enfantin. Quelque soir, quand il travaillait dans son salon, il avait l'impression qu'elle se tenait derrière elle comme à son habitude et lorsqu'il se tourna, il comprit que ce n'était que le fruit de son imagination.

Stéphane s'était donné l'habitude de passer la nuit au bureau et les rare fois où il rentrait chez lui, c'était pour peindre, la peindre car s'il avait retrouvé son inspiration, c'était en partie grâce à elle.

-Monsieur, la salle de réunion est libre comme vous l'aviez demandé.

Sa secrétaire se tenait devant elle et le regardait avec pitié, nombreuses étaient les fois où elle lui demandait si tout allait bien mais il répondait toujours positivement.

-Quel jour nous sommes?

-Samedi monsieur.

Elle mit sa tête dans le creux de sa main, sachant qu'il était dans la merde maintenant qu'il venait de se rappeler que la cargaison était prévue pour ce soir.

-Faites venir mes frères, j'aimerais leur parler.

Stéphane n'avait pas revu ses frères, il y a un mois de cela, surtout qu'Alexander avait pété une crise quand il a appris qu'il l'avait laissée partir sans rien lui faire, pas même une égratignure en guise d'avertissement.
Nicolas était resté à Dubaï, il n'est revenu que hier dans la soirée, sûrement pour la cargaison alors que Pedro et Nana étaient rentrés il y a déjà deux semaines de cela et heureusement, il n'avait pas encore commis de bêtise à la plus grande satisfaction de son grand-frère qui n'en pouvait presque plus.

Lorsqu'une heure et demie plus tard, sa secrétaire lui annonça que ses frères l'attendaient à part l'un d'entre eux, il devina qu'il s'agissait de Pedro et s'en fichait pas mal, ce n'était pas comme si sa présence changerait quelque chose.

-Bonjour. Leur lança t-il une fois qu'il les avait rejoind dans la salle de réunion.

Pedro se rendit vers lui et lui toucha le front.

-Je m'assurais que tu n'avais pas la fièvre Steph.

Il avait tellement mauvaise mine que ses frères se demandaient s'il n'était pas malade. Ce n'était que quand Pedro s'est rassis qu'il remarqua l'absence d'Alexander, un homme pourtant ponctuel.

-Merci Pedro pour ton inquiétude mais je vais bien. Où est Alexander?

-Selon son texto, il est dans le bâtiment mais a préféré prendre les escaliers que l'ascenseur. Dit Nico

Ils se rassirent silencieusement en l'attendant. Lorsqu'il débarqua enfin, il déposa des documents sur la table sans vraiment dire bonjour, Stéphane les récupéra et y jeta un bref coup d'oeil, pas la peine d'en lire plus pour comprendre que ça avait rapport avec Moësha.

-On oublie les politesses? Commença t-il alors que Nicolas lui prit le cartable des mains.

-Bonjour. Dit Alexander d'un ton sec.

Pedro n'avait pas apporté d'alcool, ce qui rendait l'ambiance un peu fade.

-Richard Baker poursuit son enquête, si seulement tu avais tué sa fille, il serait dévasté au point de penser à prendre sa retraite.

Le visage renfrogné, Alexander le regardait avec rage, il voulait tuer Moësha, Stéphane en était persuadé.

-En effet, Richard s'obstine à se mêler de nos affaires et on a rien pour faire pression sur lui.

Sur ces dires, Nicolas ferma les documents qu'il posa sur la table, Pedro n'avait même pas pris la peine d'y jeter un coup d'oeil car de toute façon, il n'y comprendrait rien et se demandait pourquoi ses frères tenaient tant à ce qu'il participe aux réunions, qui se terminaient le plus souvent en dispute, alors qu'il n'y connaissait rien d'ailleurs, il ne leur a jamais été d'une grande aide.

-On doit leur donner du travail afin de détourner leur attention si on veut que tout se passe bien ce soir. Poursuit Nicolas

Stéphane ne dit rien, prêt à entendre la proposition d'Alexander.

-C'est simple, on tue Moësha, je pense même que c'est elle qui nous a vendu.

Sa proposition était peut-être simple mais Stéphane n'allait pas lui laisser faire, le simple fait qu'il ait prononcer son prénom le mettait hors de lui, imagine s'il la faisait du mal.

-Touche à un seul de ses cheveux et j'oublie si t'es mon frère Alexander.

-Mon frère est amoureux. Se moqua Pedro presqu'en chantant.

-Tu as une meilleure proposition? S'informa Alexander.

Il frappait son pied gauche sur le sol à plusieurs reprises, guettant impatiemment une réponse. Sa colère s'est multipliée quand Stéphane lui répondit négativement.

-Cette femme va causer notre perte. Insista Alexander

Stéphane refusait d'y croire, si elle avait vendu la mèche, non seulement le monde entier saurait pour l'existence de Nicolas, mais aussi, il serait peut-être derrière les barreaux pour enlèvement sans oublier avoir confirmé à Moësha que ses frères étaient derrière un assassinat.

-Comment peut-elle causer notre perte si jusque là elle n'a rien dit?

Il ne la savait pas stupide au point de mettre la vie de son père et celle de Ted en danger.

-Comment peux-tu en être certain? Les femmes ont la langue pendue alors enlève de ta tête l'idée stupide qu'elle ait gardé le silence.

-Fait ce que tu veux ( poursuit Stéphane) à la minute que tu ne fasses pas de mal à Moësha.

Se dernier se releva et frappa son poing sur la table.

-Mais Pourquoi?

-Parce que je te l'interdis. Répondit Stéphane du tic au tac.

-Tu ne la connais même pas.

Nicolas qui jusque là, les regardait se disputer sans intervenir se releva enfin.

-J'ai une migraine atroce et vos chamailleries ne font que l'augmenter, je m'en vais. Prévenez moi s'il y a du nouveau.

À ces mots, Nicolas s'en alla sans regarder derrière.

-Tu me déçois Stéphane, je n'aurais jamais pensé ça venant de toi. Dit Alexander juste avant de s'en aller.

Il ne restait que Pedro et lui.

-Maintenant qu'on est seul, dit moi si t'es vraiment amoureux de la nana.

-Ce n'est pas le moment Pedro.

Lorsqu'il décida de se rendre à son bureau, il tomba sur sa secrétaire qui lui prévint qu'il y avait une personne dans son bureau qui tenait à le voir.

-J'avais pourtant insisté sur le fait que je ne voulais voir personne.

-Elle a dit que c'est urgent.

Lorsqu'il passa les pas de son bureau, il demeura surpris en voyant le visage de son visiteur.

Moësha Baker en personne.

***********