Ne voulant pas les déranger et sachant qu'on s'occupait d'Erwin le temps qu'il ferme son bar, Mike retournait en courant à l'intérieur pour servir ses clients. D'une certaine manière, il était rassuré.Chancelant à cause des rires, Erwin tatait dans ses poches de veste sans trouver ce qu'il cherchait.
— J'ai mis où ces putains de clefs.
Il parlait en japonais et par cette prononciation familiaire, la jeune femme ne comprenait rien. Elle en profitait pour sortir une cannette de limonade de son sac pour en boire sans y déposer ses lèvres. Elle la tendait ensuite à Erwin :
— Vous devez boire pour enlever l'arrière goût de vomi.
Il la scrutait avant d'apporter à ses lèvres la boisson au citron ; il grimaçait.
— Monsieur, voulez-vous que je vous appelle un taxi ?
Elle hochait la tête en attendant son approbation, mais remarquant qu'il n'allait pas lui répondre, elle s'approchait du trottoir et tendait le bras en l'air. Aussitôt fait, aussitôt un taxi apparaissait comme s'il attendait un client.
— Où comptez-vous aller ?
Plissant les yeux, la brune se tournait vers le blond qui chancelait toujours à côté d'elle. Il s'approchait de la fenêtre ouverte et s'y tenait en donnant son adresse.
Alors que la jeune inconnue tendait déjà l'argent, le chauffeur lui attrapait le bras l'air soucieux et dans un accent passable la prevenait qu'il n'emmènerait pas le blond seul.
Regardant autour d'elle l'air perdue, elle finissait par monter à l'arrière aux côtés d'Erwin qui somnolait déjà ; il bavait sur son épaule.
— Dans quelle merde je me suis encore mise, se répétait-elle la main sur le front.
Les rues lumineuses défilaient devant ses yeux alors que reposant sa tête sur elle, Erwin marmonnait des mots incompréhensibles ; son téléphone sonnait et il ne semblait pas l'entendre. La sonnerie était si forte que la brune ainsi que le chauffeur avaient sursauté.
— Pouvez-vous répondre ou baisser le son ? demandait poliment le chauffeur.
Il la voyait acquiescer dans le rétroviseur et se contorsionner pour fouiller les poches du blond. Elle ne cessait de s'excuser de pénétrer dans un lieu intime qui n'était pas sien et trouvait enfin le téléphone datant de la préhistoire. Marquant une pause, elle ne pouvait retenir un sourire de naître sur ses lèvres avant d'apporter le téléphone à son oreille.
Dans sa logique, si quelqu'un nous appelait aussi tard, c'était sûrement important.
— Erwin ! T'es passé où ?
Elle fronçait les sourcils en entendant le ton paniqué d'un homme et finissait par se racler la gorge pour prendre son meilleur accent anglais. Elle expliquait la situation en quelques mots tout en se présentant alors que le dit Mike Zacharias répondait qu'il passerait juste après la fermeture de son bar.
Raccrochant, elle jetait un coup d'œil sur l'endormi.
— C'est donc Erwin.
Elle repoussait une mèche blonde entravant le visage de l'endormi alors que le chauffeur s'arrêtait signalant qu'ils étaient arrivés.
— Pouvez-vous juste m'aider à le faire sortir ? Je me débrouillerai pour la suite.
Un Erwin à moitié endormi et maintenu par deux personnes était traîné jusqu'à sa demeure. Les larges marches d'escaliers étaient une torture à monter avec le lourd poids du propriétaire des lieux sur leurs épaules. Et le chauffeur de taxi n'avait pu se contraindre à laisser la jeune femme gérer seule ce poids lourd.
Devant la porte, ils le déposaient au sol et la jeune femme sortait de son porte monnaie de l'argent en extra pour remercier le chauffeur. Il refusait poliment en jetant un coup d'œil vers le soûlard.
— Je vous souhaite une bonne soirée mademoiselle.
Il s'inclinait et repartait en fermant derrière lui le grillage noir.
Se tournant vers le blond alors que le taxi démarrait, la jeune femme se grattait le cuir chevelu. L'idée de le laisser là lui traversait l'esprit, mais un vent frais lui faisait changer d'avis. S'accroupissant devant Erwin, elle le secouait en douceur.
— Avez-vous les clefs de votre maison ?
Il ne répondait pas et elle se retrouvait à tapoter sur ses joues.
— Monsieur Smith ? S'il vous plaît répondez-moi.
— Pas de clefs.
Il marmonnait sans ouvrir les yeux et elle levait la tête vers la serrure avant de se taper le front ; c'était un digicode.
— Vous vous souvenez du code ?
Il acquiesçait avant de tendre sa main. L'aidant à se dresser, la jeune femme guidait les doigts du blond pour y insérer le code. Premier refus.
Ouvrant les yeux, Erwin fronçait les sourcils en marmonnant.
— C'est bien le code pourtant.
Il refermait les yeux en se laissant glisser contre la porte.
— Le 20 mars.
Comprenant qu'il s'agissait du code à quatre chiffres, la brune le tapait et un bruit signifiant que la porte était ouverte retentissait.
Guidant le blond dans la maison, elle le laissait glisser au sol et claquait la porte derrière eux. Sursautant, Erwin retirait par automatisme ses chaussures en les rangeant dans l'armoire d'entrée. Il en sortait des pantoufles et une autre paire pour son invitée.
— Je vais nous faire du thé.
Complètement perdue, la jeune femme remarquait l'homme tituber vers la cuisine et tenter désespérément de remplir la bouilloire d'eau. Il tremblait tellement que l'eau n'entrait pas dans le récipient.
— Je pense que vous devriez vous coucher. Il se fait tard et je ne devrais pas tarder à rentrer à mon tour.
Elle retirait la veste du blond et l'accrochait sur le porte manteau et quand elle se retournait, elle retrouvait Erwin rampant sur le sol ; il était misérable.
Une main sur la bouche pour s'empêcher de rire, la jeune femme s'approchait de lui et le guidait dans la maison. À la cinquième porte, elle trouvait enfin une chambre pleine d'effets personnels et tirait Erwin à sa suite.
Là, il devenait entreprenant et caressait les côtes de la jeune femme. Pas du tout surprise, elle le repoussait en le forçant à s'allonger sur le lit.
— Vous êtes saoul monsieur.
Elle lui retirait sa chemise et il restait en t-shirt sans quitter sa moue boudeuse de s'être fait repousser.
Le bordant, la jeune femme finissait par tirer une chaise près du lit et y prenait place.
— Je vais vous veiller jusqu'à l'arrivée de votre ami et je partirai après. Essayez de vous reposer et si l'envie de vomir vous revient, prévenez-moi en avance.
Couché sur le côté, Erwin avait les yeux brillants en regardant la jeune femme. Elle illuminait la pièce par sa seule présence.
Le mal de ventre et de crâne persistaient alors qu'Erwin était déjà entré dans la phase remord d'avoir tant bu.
— Je reviens vite.
Elle se levait laissant seul le blond qui fixait la porte dont la lumière du couloir s'infiltrait dans la chambre et attendait sagement son retour.
À peine était-elle revenue avec un seau et un sachet poubelle que le blond se penchait s'apprêtant à vomir. La brune n'avait que le temps de tendre le seau qu'il vidait ses tripes en intégralité dedans.
Après plusieurs allers et retours entre la salle de bain et la chambre, celle qui n'était encore qu'une inconnue il y a quelques heures de cela s'endormait tandis que le soleil se levait. Elle avait passé sa nuit à vérifier qu'Erwin respirait et à désinfecter le seau sans prendre la peine de vraiment souffler.
C'est la tête posée sur le lit contenant un Erwin endormi qu'elle fermait enfin les yeux. Elle était épuisée de sa soirée.
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Another book (Erwin Smith x OC)
FanfictionÉcrivain de renommée mondiale, Erwin Smith s'ennuie dans la monotonie de sa vie. Il finira par rencontrer Elisa Aslan qui lui viendra en aide durant l'une de ses seules soirées arrosées et finira par l'engager comme femme de ménage à temps partiel...