Another book (Erwin Smith x OC)

Chapitre 1 - Le Sunflower

Un verre, deux verres, trois verres.
Erwin n'était plus habitué à boire autant et surtout à sortir aussi tard de chez lui. Mais aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres ; son nouveau livre était déjà un succès.

Avec presque vingt ans de carrière, l'envie de fêter chacun de ses succès littéraire était toujours aussi forte pour ses deux seuls amis. Erwin se retrouvait donc dans le bar de Mike - le Sunflower - avec Livaï.

Alors que Mike servait les clients et venait boire de temps à autre auprès de ses amis, Livaï pianotait frénétiquement sur son téléphone. Erwin juste à côté et avachi sur le comptoir enchaînait les verres en ne se rendant pas compte des regards aguicheurs qu'il recevait de la part de jeunes femmes et même de jeunes hommes.

— Les fans n'arrêtent pas de poster sur les réseaux sociaux des photos d'eux tenant le livre en main. Ça te fait encore plus de publicité.

Livaï tendait son smartphone vers Erwin qui ne le regardait même pas et soufflait une main sous le menton pour le soutenir.

— Encore plus de publicité, encore plus de notoriété. Et voilà que je ne pourrai plus sortir pendant un certain temps sans être harcelé.

Livaï tapait fort sur l'épaule du blond en roulant des yeux.

— Monsieur ne supporte pas la notoriété, mais nous pond des chefs d'œuvres à chaque fois ? Tu as quand même du génie, autant faire profiter des lecteurs de tous horizons.

Le plus petit retournait sur son téléphone en répondant à certains mails proposant des interviews à Erwin. Le noiraud levait les yeux au ciel en remarquant l'expression sur le visage de l'écrivain.

— Excusez-moi, vous êtes bien l'écrivain Erwin Smith ?

Une jeune femme à la frange bien trop épaisse se tenait à côté du tabouret où était assis le grand blond. Elle tendait de ses petites mains l'imposant livre paru le jour-même dans les librairies du Japon.

— Je peux avoir un autographe ?

Elle jouait avec ses cheveux sans oser regarder dans les yeux pénétrant de Smith.

— J'ai commencé à le lire à peine payé en librairie, je ne pouvais attendre d'être chez moi.

Elle tentait un sourire alors que mollement, Erwin attrapait le livre et Livaï lui tendait un stylo comme l'excellent manager et secrétaire qu'il était depuis le début de carrière de son ami.

D'une main tremblante et sans comprendre comment, Erwin signait le livre et renvoyait presque la jeune femme qui se permettait enfin de demander son numéro. Il refusait nettement.

— J'ai sûrement l'âge de votre père.

Et c'était totalement impossible. Approchant doucement de la quarantaine, il devenait encore plus aigri avec les années. Vieillir l'effrayait.

— Tu peux nous laisser maintenant, passe une bonne soirée avec tes amies, finissait par dire Livaï.

La jeune femme partait raide comme un piquet.

De son côté, Livaï avait remarqué l'expression de visage du blond et se devait d'intervenir avant que ce dernier n'ouvre la bouche.

— Tu devrais mettre un videur à l'entrée de ton bar Mike. Elle était sûrement mineure, disait le blond.

Erwin posait ses mains en coupe sous son menton les sourcils arqués. Ayant vu la scène, Mike se retenait d'exploser de rire.

— C'est une habituée, elle a plus de trente ans passés.