Posant sa petite valise sur son lit, Erwin lançait un coup d'œil sur sa chambre l'air triste. Pourtant, il ne partait que pour trois nuits. L'idée de laisser sa maison, mais aussi de ne pas voir Elisa l'affligeait.Bizarrement, il entendait la porte d'entrée claquer signalant la présence de quelqu'un chez lui. Il se figeait et se préparait à se battre si cela était nécessaire. Les fans devenaient effrayants ces derniers jours.
Les manches relevées, Erwin écarquillait les yeux en tombant nez à nez avec Elisa. Par réflexe, elle reculait et lui tendait timidement un sachet.
— Je t'ai pris quelques petits biscuits salés pour le trajet. Je sais que tu ne favorises pas le sucré.
Il attrapait avec délicatesse le sachet en remerciant la jeune femme.
— Tu as besoin de quelque chose en particulier en provenance de Kyoto ?
Elisa secouait la tête.
— Je n'ai besoin de rien. Amuse-toi bien à cette foire aux livres.
Elle se retournait en signalant qu'elle avait cours et il l'observait partir jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. Elle semblait fuir les lieux sans avoir osé le regarder véritablement dans les yeux.
Alors qu'il terminait sa valise et la bouclait, on sonnait. Étrangement et sachant même qu'elle connaissait le code, Erwin courait pour tomber face à face avec Livaï.
— Tu es prêt ?
Erwin hochait la tête en attrapant sa valise et montait dans la voiture du plus petit ; ils avaient un train à prendre.
Observant le paysage défiler devant ses yeux, Erwin semblait mélancolique. Les étendues d'herbes verdoyantes par la quantité de pluie s'étant abattue sur le pays aurait pu lui donner le sourire, mais il n'en fut rien.
Sortant un carnet vierge de son sac, il commençait à y gribouiller ses pensées et impression de cette vue féerique.
— Elisa nous a déposé ce sachet si tu as faim.
Erwin pointait sur la table le sachet de biscuits salés que Livaï acceptait de goûter. Il grimaçait en se rendant compte qu'ils n'étaient pas sucrés, mais bien salés.
— Qui peut aimer ce genre de biscuits ?
Erwin lui attrapait des mains et le mangeait en une bouchée.
— Moi, je raffole des gâteaux salés.
Et il se concentrait sur ses écrits sous le regard curieux de Livaï.
— Toujours ce projet dont tu ne veux rien me dire ?
— Toujours. Je te montrerai quand il sera achevé, pas avant.
Sortant son agenda, Livaï le feuilletait en fronçant les sourcils.
— La journée va être épuisante, mais ce soir nous rentrerons tôt à l'hôtel et tu as intérêt à te coucher immédiatement. La journée de demain est pire sachant que tu vas passer sur la scène et nous parler de ton nouveau livre.
Une main sur le front, Livaï grinçait des dents.
— Je déteste ce genre de lieu. Les soit disant fans un peu hystériques en te voyant vont essayer de t'accaparer pendant de longues minutes et ça va créer des tensions dans la file d'attente.
— Je suis désolé d'être si parfait.
Il l'avait dit si naturellement sans lever les yeux de sa feuille. Et Livaï se penchait pour tenter de lire par-dessus l'épaule du blond sans succès ; il laissait tomber.
— C'est toujours les petits merdeux comme toi qui réussissent avec leur foutu gueule de dieux grecs.
Posant sa grande main sur le crâne de Livaï, Erwin souriait tout en continuant d'écrire.
— C'est toi qui a le mieux réussi dans la vie. Travail, maison, famille, femme, enfant et un bébé en cours. Tu as énormément de choses que je n'aurais probablement jamais.
Ayant compris qu'ils étaient retombés dans le sujet sensible qu'était la vie sentimentale d'Erwin, Livaï se grattait le haut du crâne avant d'attraper un biscuit salé dans le paquet.
— Tu vas encore te plaindre ? Marie n'est pas une référence et tu aurais dû tourner la page depuis bien longtemps. De plus, tu es sorti aussi avec ce mannequin là, je ne sais plus son prénom. Ou encore cette chanteuse qui est aussi actrice.
Erwin riait jaune.
— Tu le sais très bien que c'était pour un contrat. Nous allions bien ensemble et ça nous faisait de la publicité. Il n'y avait pas une once d'amour entre nous.
Livaï fermait les yeux et s'apprêtait à dormir.
— Tu devrais enfin avancer par toi-même. C'était il y a plus de dix ans. Laisse tomber et avance. Rencontre quelqu'un, tombe amoureux et épouse-là directement. Fais autant de gosses que tu peux et prends une bonne retraite pour que je puisse être au chômage dans quelques mois.
— Ton travail de manager t'épuise autant que cela ?
Livaï se frottait les tempes.
— Loin de là, j'aime ce que je fais et je sais pourquoi je le fais. Mais je pense que j'ai besoin de vacances comme toi. S'allonger toute la journée en ne pensant à rien d'autre qu'à me reposer. C'est un excellent plan ou même rêve.
Il abaissait son masque de sommeil.
— Par contre, les gosses ça prend du temps, c'est sales et t'éloignent de ton épouse. Donc, n'en fais pas tant que ça.
Il croisait ses bras sur son torse et tentait de s'endormir. Il fallait profiter du peu de temps de sommeil dont il pouvait bénéficier.
Regardant par la grande fenêtre, Erwin se donnait des petites tapes sur les joues ; il avait pensé à Elisa tout du long de la tirade de Livaï.
Attrapant un biscuit, il le mordillait sans vraiment arriver à le croquer. Il devait se ressaisir.
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Another book (Erwin Smith x OC)
FanficÉcrivain de renommée mondiale, Erwin Smith s'ennuie dans la monotonie de sa vie. Il finira par rencontrer Elisa Aslan qui lui viendra en aide durant l'une de ses seules soirées arrosées et finira par l'engager comme femme de ménage à temps partiel...