Chapitre 30 - Trois semaines

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Alors qu'elle courait à en perdre haleine puisqu'elle était en retard, Elisa sentait une voiture arriver à son niveau et rouler à côté d'elle. Sans oser y jeter un coup d'œil, elle finissait par entendre son prénom appelé par Erwin. S'arrêtant, elle tournait la tête les yeux ronds.

— Mais que fais-tu là ?

— Je devais me rendre chez Livaï avant le travail. Tu es en retard ?

Cela faisait déjà plus de trois semaines que le nouveau couple avait vu le jour et malheureusement, il fallait continuer de travailler ou de retourner en cours. Ils ne pouvaient vivre d'amour et d'eau fraîche dans le petit appartement de la jeune femme.

— Oui, je suis même très en retard et j'ai manqué mon bus.

Elle lui lançait un baiser de la main et reprenait sa course. Remarquant qu'Erwin continuait de la suivre en voiture, elle l'entendait rire.

— Monte que je te dépose. C'est plus logique. De toute façon tu n'y arriveras pas à l'heure même si tu cours sans t'arrêter.

Il lançait un coup d'œil sur le tableau de bord pour confirmer ses propos.

Erwin s'arrêtait pour se pencher et ouvrir la portière tandis qu'Elisa s'y glissait avant de déposer un baiser sur la joue du blond.

— Mon sauveur !

Puis, elle ouvrait sa veste et en secouait les pans pour vérifier l'odeur qu'elle dégageait et grimaçait.

— Tu as du parfum ou du déodorant ?

Erwin qui était concentré sur la route se retenait de rire et se pinçait le nez.

— C'est donc ça l'odeur ?

Elle tapait sur l'épaule du blond sans pour autant déranger sa conduite.

— Je n'ai pas eu le temps de me doucher ce matin, j'ai oublié d'activer mon réveil.

Il lui lançait un coup d'œil et remarquait les cernes sombres sous les yeux de la brune ; il redevenait sérieux.

— Si l'on ne se voit pas, on ne devrait pas rester au téléphone aussi tard. Ce n'est peut-être pas très bon pour toi. En plus, tes examens ne vont pas tarder ?

Erwin garait la voiture et vérifiait l'heure en souriant victorieux.

— Tu es même en avance de six minutes au lieu d'arriver douze en retard.

Elisa ne disait rien et fixait le blond.

— Ce n'est pas parce que j'ai prochainement des examens que je ne peux pas te voir ou t'appeler ou encore moins venir travailler...

— Sur ce dernier point, il faut que nous en parlions sincèrement.

Elle claquait un baiser sur les lèvres du blond et ouvrait la portière.

— Je dors chez toi ce soir. Que tu le veuilles ou non. À ce soir et merci de m'avoir déposé.

Elle sortait rapidement alors que le blond posait sa main sur ses lèvres sentant encore la présence de celles de l'être aimé.

Les mains sur le volant, Erwin y déposait aussi sa tête en soupirant ; comment en était-il arriver à aimer de manière si intense la jeune femme ?

Il souriait une dernière fois et passait la première vitesse pour se rendre chez Livaï.

Le soir même, Erwin rentrait bien tard puisqu'il avait passé sa matinée chez Livaï et sa fin d'après-midi dans les bureaux de la maison d'édition avec laquelle il était en contrat. Il fallait absolument qu'il montre enfin ses premiers brouillons et expose le sujet de son prochain livre dans les plus brefs délais.

Quand il passait la porte de la maison, il retrouvait Elisa allongée sur le canapé et dormant à poings fermés. Erwin n'avait pas le temps de s'attendrir qu'il sentait une légère odeur de brûlé et courait jusqu'à la cuisine pour éteindre la plaque électrique ; les légumes avaient été sauvés de justesse.

Jetant un coup d'œil aux casseroles, il finissait par retourner au salon et s'asseoir au pied du canapé face à une Elisa endormie.

Les deux mains posées à plat sous son menton, il observait la belle endormie avant d'oser repousser une mèche de ses cheveux scindant son visage. Ayant le sommeil lourd, la jeune femme ne ressentait pas les caresses que lui prodiguait le blond et c'est seulement quand son odorant discernait le parfum du blond qu'elle se réveillait.

S'étirant tel un chat, Elisa se levait perdue et regardait partout autour d'elle pour trouver l'heure. Puis, elle se tournait vers le blond en levant haut les bras permettant à son dos de craquer.

— Bienvenue chez toi.

Puis, elle se laissait tomber avec douceur dans les bras d'Erwin et l'enlaçait.

— Pardonne-moi du retard. La réunion a pris plus de temps que prévu.

Elisa secouait la tête sans se détacher des bras du blond.

— Ne t'excuse pas, et puis nous n'avions pas convenu d'une heure précise. On va dire que tu es même en avance.

La brune relançait un regard vers l'horloge murale et grimaçait.

— En fin de compte, c'est quand même bien tard.

Il se levait tout en gardant la jeune femme dans ses bras.

— Alors, allons vite manger et nous coucher. Tu as cours demain ?

Elle secouait la tête.

— Je commence l'après-midi.

Après avoir bien mangé, c'est Erwin qui s'occupait de la vaisselle en forçant Elisa à s'allonger dans le lit.

Quand il passait la porte de sa chambre, il la retrouvait en train de plier quelques vêtements du blond pour les ranger dans l'armoire.

Remarquant enfin Erwin adossé à l'entrée de la porte, elle montrait le t-shirt qu'elle portait et pointait enfin le jogging.

— Tu ne m'en veux pas si je te pique quelques vêtements ? Je pense que dormir uniquement en boxer comme toi n'est peut-être pas adéquat pour moi.

Il décroisait les bras de son torse et souriait, puis s'approchait de la jeune femme et posait une main derrière la tête brune. La tirant vers lui, il picorait les lèvres d'Elisa ; son cœur avait été rempli de joie face à ce tableau.

Allongés l'un à côté de l'autre dans le lit, ils regardaient le plafond tout en parlant. De temps à autre, le lampadaire dans la rue donnait un effet d'éclair s'infiltrant dans la pièce alors que l'ampoule rendait l'âme. Elisa levait donc sa main en l'air comme si elle regardait l'étendu du vaste ciel.

— Ça ne fait pas longtemps que nous sommes ensemble, mais je me sens tellement sereine à tes côtés. Je me sens moi, et je sais que je n'ai pas à avoir peur.

Elle faisait bouger le bout de ses doigts en souriant sans regarder Erwin qui lui ne pouvait détacher ses yeux d'elle.

— Je te fais entièrement confiance Erwin.

Elle sentait le bras du blond l'attraper et la glisser tout contre lui. La grande main d'Erwin se levait et rencontrait celle d'Elisa pour en croiser leurs doigts ; c'était sa douce réponse.

Another book (Erwin Smith x OC) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant