Chapitre 3 - Lendemain

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L'éblouissant soleil la tirait de son sommeil. Allongée sur le sol, elle s'étirait sans comprendre où elle se trouvait. Et c'est en remarquant le large corps allongé de tout son long à côté d'elle, que les événements passés lui revenaient en tête. La brune tentait de se lever sans faire aucun bruit, mais le blond ouvrait subitement les yeux.

Quand il se rendait compte de la présence de la brune, il écarquillait ses grands yeux bleus, puis fronçait ses sourcils broussailleux.

Il ouvrait et refermait la bouche comme un poisson en vérifiant s'il était toujours habillé et comprenant ce qu'il cherchait à savoir, elle secouait les mains devant elle.

— Non ! Il ne s'est rien passé. Je vous ai juste ramené chez vous après votre soirée trop arrosée.

Et là, tel un éclair foudroyant, Erwin se tenait la tête en grimaçant.

— Je vais vous apporter de quoi ne plus avoir mal à la tête.

Elle se levait subitement et déguerpissait sans se retourner. De son côté, Erwin se retournait sur le parquet et fixait le plafond en grimaçant.

Alors qu'elle chauffait l'eau, un cliquetis se faisait entendre et la porte d'entrée s'ouvrait sur un petit homme aux cheveux noirs.

Quand il rencontrait le regard de la jeune femme, il levait un sourcil.

— Vous êtes la nouvelle femme de ménage ? Il ne m'avait pas prévenu qu'il en avait trouvé une autre.

Puis, il regardait la montre à son poignet.

— Vous êtes bien ponctuelle.

Il n'attendait pas de réponse et se rendait vers la chambre d'Erwin.

Un peu confuse suite à cette première interaction avec un parfait inconnu, elle haussait les épaules avant que la porte ne s'ouvre sur un homme assez imposant.

Tisane de miel en main, elle remontait son regard sur le nouvel arrivant. Plus chaleureux que le premier, il souriait en repoussant des mèches de cheveux de son front.

— Tu dois être Elisa Aslan ? C'est moi que tu avais au téléphone. Je suis Mike Zacharias.

Un peu rassurée, elle souriait de manière rayonnante et acquiesçait.

— Je suis désolé d'être venu si tard, j'ai eu du mal à fermer tôt.

Elle glissait discrètement son regard vers l'horloge du salon en remarquant qu'il était plus de sept heures passées.

— Ce n'est pas grave.

Il souriait les yeux creusés de fatigue.

— C'est pour Erwin ? demandait-il en montrant la tasse fumante.

— Oui, il est dans un sale état.

Elle se rendait dans la chambre suivie de près par Mike.

Déposant la tasse fumante sur le chevet, elle s'inclinait légèrement avant d'annoncer prendre congés.

Erwin était allongé sur son lit, le teint pâle.

Mike la présentait rapidement et comprenant que ce n'était pas la femme de ménage, Livaï s'excusait rapidement.

Gardant un sourire lumineux sur ses lèvres, elle acceptait les excuses en avouant ne pas s'être sentie offensée. Et alors qu'elle se rendait vers la sortie en annonçant son départ, Livaï la suivait en laissant les deux blonds derrière lui.

— Toutefois, si vous êtes intéressée par un job à mi-temps, appelez-moi. Erwin est une vraie tête de mule, mais surtout est nul pour entretenir une maison. Un petit coup de pouce de temps à autre serait nécessaire. Et puis, si ça peut vous faire un apport d'argent par mois.

Elle acceptait la carte de Livaï et l'analysait. Observant la rue éclairée par la lumière du jour, elle respirait l'air frais avant de se tourner vers Livaï se tenant dans l'embrasure de la porte.

— Je vais y réfléchir, mais je pense que la réponse sera plutôt favorable à votre proposition.

Mike passait à côté d'eux clefs en main. Il se glissait entre les deux plus petits de taille et enfilait enfin sa large veste en cuir.

— Je vais rentrer. Erwin dort de toute façon.

Il se tournait vers la brune.

— Je te dépose quelque part Aslan ?

Elle lançait un coup d'œil à la moto garée juste en bas des escaliers et inspirait.

— Je vis près du campus universitaire, ça ne doit pas être sur votre chemin.

Il sortait de sous le siège un second casque et le tendait à la brune.

— C'est sur mon chemin.

Et il montait sur sa moto attendant qu'elle ne le rejoigne. Un peu septique, elle finissait quand même par se hisser sur la bécane sans oser agripper la taille du blond.

— Tiens-toi bien, je risque d'aller trop vite pour toi.

Il se permettait de la tutoyer sachant qu'il était plus âgé qu'elle et démarrait enfin le moteur en gardant un immense sourire sur les lèvres. Livaï secouait sa tête de gauche à droite en les voyant s'éloigner ; Mike et sa moto, toute une grande histoire d'amour.

Retournant dans la maison, Livaï retrouvait un Erwin allongé sur le fauteuil du salon. Il avait sa grande main posée sur son front et les yeux clos.

— Je croyais que tu dormais ?

N'écoutant pas les mots de son ami, le blond marmonnait la même phrase :

— Je déteste l'alcool.

Il murmurait cette phrase sans cesse alors que Livaï attrapait un gros livre sur son chemin et le cognait sur la main du blond.

— Pourquoi je ne te surveille pas assez ! Tu nous fait la crise de la quarantaine avant l'heure ? Heureusement que tu ne sors plus autant qu'à l'époque.

Erwin tentait un timide sourire et esquivait de justesse le second coup de livre.

— Alors comme ça papi n'est pas capable d'avoir les idées clairs pour rentrer chez lui et se fait chaperonner par une jeune femme ? Imagine qu'elle soit mineure !

— Elle a vingt-quatre ans, murmurait-il en esquivant un autre coup.

— Et alors !

— Y'a rien à dire. Elle m'a juste ramené à la maison, s'est occupée de moi pendant mes remontées acides et a fini par s'endormir au pied de mon lit.

Livaï se laissait tomber à côté d'Erwin en fixant le plafond. Un immense sourire gagnait les lèvres du blond et un rire s'en échappait.

Le noiraud tournait sa tête vers son ami, un sourcil levé.

— Ça pourrait faire un bon livre cette histoire. Comment un écrivain d'une trentaine...

-...presque quarantaine d'années, coupait Livaï.

— Presque d'une quarantaine d'années, reprenait Erwin. Attends ! Je suis loin de la quarantaine !

Livaï haussait les épaules alors qu'Erwin se raclait la gorge pour continuer :

— Se retrouve à...

— Ouais une prochaine fois peut-être. Si elle revient.

— Elle ne reviendra pas.

Livaï fermait les yeux et Erwin en faisait de même.

— Après tout, Tokyo n'est pas une ville si grande que cela.

Ils se lançaient un regard avant de refermer les yeux en tentant de se reposer.

— Qu'a-dit ton épouse quand tu es rentré hier soir ?

Livaï soufflait :

— Elle dormait déjà.

Et Erwin lui tapotait l'épaule en signe de compassion.

— Une prochaine fois.

Another book (Erwin Smith x OC) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant