Chapitre 33 - Suivie

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Dilan était reparti sans rien ajouter si ce n'est qu'il n'allait pas abandonner et avait lancé un dernier coup d'œil à Erwin avant de sortir.

Tremblante, Elisa restait les bras le long du corps alors qu'elle sentait Erwin l'enlacer avec délicatesse.

Au départ, il n'osait pas la prendre dans ses bras pour lui prouver qu'il la soutenait. Mais quand il remarquait qu'elle était en train de trembler, il savait qu'elle avait besoin de lui.

Elisa se tournait vers Erwin les yeux rouges de s'être retenue de pleurer.

— Pardonne-moi pour ce que j'ai dit ou mon comportement. Ce n'était peut-être pas très beau à voir. Et puis, mes paroles ne t'ont peut-être pas plu ou mises dans l'embarras.

Erwin secouait la tête.

— Tu as très bien parlé. J'ai même honte de ne pas avoir réussi à intervenir.

Elle l'enlaçait et posait sa tête sur le torse bombé du blond.

— Non, tu étais parfait, comme toujours.

Il caressait les cheveux humides de la jeune femme et détachait l'élastique.

— Je vais enfin te les sécher.

Et il la guidait jusqu'au salon pour entreprendre la tâche qu'il devait faire il y a plusieurs minutes de cela.

Assise au sol entre les jambes d'Erwin, Elisa fermait les yeux. Le blond était très doux et se concentrait au maximum pour ne pas la brûler ou lui faire de mal. Il finissait par brosser le tout avec douceur et lenteur. Profitant de ce moment de pur plaisir, Elisa fermait les yeux et sentait le poids qu'avait fait peser son frère sur ses épaules s'envoler.

— Tu veux dormir ?

Elle se frottait les yeux en lançant un regard à l'horloge.

— Je pense que c'est bien l'heure.

Là, elle attrapait Erwin par la main et ils se rendaient dans la chambre où ils s'étalaient sur les draps frais changés pendant le ménage.

Dans les bras du blond, Elisa fermait les yeux en se concentrant sur les battements du cœur de l'être aimé.

— J'espère que tu ne m'en veux pas. Je ne pensais pas te présenter mon frère de la sorte. Il n'est pas méchant en vrai. Mais il est devenu irritant depuis son mariage. Il n'aime pas son épouse.

Erwin repoussait une mèche de cheveux du visage d'Elisa.

— Ils se sont mariés sans amour ?

Elle hochait la tête.

— La pression des aînés. On te donne l'impression que tu as le choix et que tu aimes ton partenaire. Puis, on vous marie et vous restez coincés dans cette relation tournant autour des business familiaux et l'argent coulant à flot.

— C'est ce qu'ils comptaient faire avec toi ?

Elle hochait encore une fois la tête.

— Oui sauf que malheureusement pour eux et heureusement pour moi, celui qu'on m'avait choisi était une ordure. Je crois que l'amour que j'avais ressenti les premiers temps s'était très rapidement envolé en voyant son vrai visage. C'était un abruti.

Elle se collait davantage au blond.

— Je suis heureuse ainsi si telle est la question qui te ronge. Et je ne te force à rien. J'aime bien notre relation actuelle et notre façon de vivre. On prend notre temps sans se mettre la pression.

Elle glissait ses mains froides entre eux.

— Et puis malheureusement pour moi, tu n'as pas très envie de passer le cap je pense. Tu me respectes trop pour aller plus loin.

Elle faisait un geste obscène de son index en le faisant entrer dans le cercle créé par son pouce et l'index de l'autre main. Erwin posait sa grande main sur celle d'Elisa pour cacher ce petit exemple montré d'un seul coup.

— On prend le temps de s'aimer et de se connaître avant d'aller plus loin. Et puis, vu la situation, je n'ai pas envie de croiser le regard de ton frère si nous allons plus loin. J'avais l'impression qu'il pouvait me tuer rien qu'avec un regard.

Elle souriait en déposant des baisers papillon sur la gorge d'Erwin.

— Même s'il agit de la sorte, il ne fera rien.

Elisa passait ses mains froides sur le torse du blond et soufflait sur les poils présents avant de jouer avec.

— On dirait de la moquette.

Elle souriait en posant sa main sur sa bouche pour s'empêcher de rire et épuisée sentait ses paupières devenir lourdes.

Quelques jours plus tard, alors qu'elle se rendait à pied à l'école puisque son cours se situait sur le campus principal, Elisa se sentait suivie. Se retournant à plusieurs reprises, elle finissait par accélérer le pas pour finir par courir jusqu'au bâtiment de son cours.

Une fois à l'intérieur, elle lançait un regard vers l'extérieur depuis une fenêtre pour chercher cette présence pesante.

Après les cours, Elisa retrouvait Eren dans un café. Quand elle lui avait annoncé dès le début être avec Erwin il y a plusieurs semaines de cela, Eren l'avait longuement regardé, avait souri et avait bu son café en disant simplement : « j'espère que l'on pourra rester amis et se voir ? ». Et bien évidemment, elle avait dit oui.

Face à Eren, Elisa était nerveuse et cela n'échappait pas au policier.

— Que se passe-t-il ?

Elle apportait en tremblant la tasse à ses lèvres.

— Je suppose que le stress des cours me monte peut-être à la tête et l'arrivée de mon frère, mais j'ai l'impression d'être suivie sans cesse. Quand je sors de chez moi, quand je vais en cours, chez Erwin, que je marche dans la rue ou encore fais quelques courses, j'ai l'impression d'avoir une paire de yeux posée sans cesse sur moi. Je me sens épiée.

Elle riait nerveusement en buvant une gorgée.

— Je deviens sûrement folle.

Puis, elle posait sa main sur l'épaule d'Eren qui fronçait les sourcils inquiet pour son amie.

— Assez parlé de moi, parlons de toi. Quoi de beau ? Tu as réussi à faire enfin le premier pas ?

Eren souriait en jouant avec ses cheveux attachés pour une fois dans une queue de cheval basse.

— Elle m'est passée sous le nez.

Le sourire d'Elisa s'effaçait et levait la main pour appeler le serveur. Elle commandait une tarte meringue passion sans rien dire d'autre et on l'apportait rapidement.

Quand l'assiette avait été posée sur la table, elle la tendait à Eren.

— Mange ça et explique-moi tout.

Eren souriait les pommettes rosées et mangeait sa première bouchée avant d'expliquer en détail la situation.

Another book (Erwin Smith x OC) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant