Another book (Erwin Smith x OC)

Chapitre 19 - Soleil californien

Le séjour passait à vive allure alors que le trio manquait de sommeil. Les heures semblaient défiler devant leurs yeux tout en se rallongeant.

Ayant signé le contrat d'adaptation de son roman en projet cinématographique diffusé dans le courant de l'année suivante, les conférences de presse s'allongeaient et les questions devenaient de plus en plus précises. Toujours aux côtés de Livaï comme assistante de manager, Elisa se trouvait aux premières loges et s'occupait des réseaux sociaux de l'écrivain. Elle avait pour rôle de promouvoir en prenant en photo ou vidéo chacune des étapes ou événements importants.

Alors qu'elle refermait sa valise, Elisa soupirait de soulagement ; c'était enfin fini. Même si elle s'était préparée à endosser ce rôle d'assistante de manager et de courir partout en continu, elle était épuisée. Souvent elle lançait des coups d'œil à Livaï qui ne se plaignait pas et accomplissait toutes ses tâches comme le parfait manager qu'il était ; elle aurait aimé le féliciter à chaque instant.

On toquait à la porte de la jeune femme qui lançait un dernier coup d'œil à sa chambre. Ouvrant la porte, elle se retrouvait face à Erwin.

— Une petite balade te tente avant de partir ?

Elle regardait rapidement l'heure et sortait de la chambre.

— Ça me va, il nous faut nous dégourdir les jambes avant le départ.

Une légère veste posée sur les épaules, Elisa avançait silencieusement à côté d'Erwin.

— Le changement de température va être radical quand nous allons arriver chez nous...

Il se figeait avant de continuer :

— Enfin, au Japon. J'ai regardé ce matin grâce à mon téléphone...

Téléphone qu'il sortait de sa poche en secouant en l'air fièrement.

— ... et à Tokyo la température est de 2 degrés ainsi que la pluie est prévue à plus de 90%. Profitons un peu de ce soleil californien avant de rentrer.

Ils s'asseyaient sur un banc près de l'océan et regardaient l'horizon.

— J'ai entendu Livaï parler avec son épouse ce matin. Elle semblait paniquée.

Erwin souriait en coin.

— Je pense qu'elle ne va pas tarder à accoucher. Peut-être même aujourd'hui.

— Pourtant, Livaï semble assez calme.

— Il ne le montre pas, mais j'en suis sûr qu'il aurait tout fait pour partir dès maintenant. Il aurait même pris un autre avion s'il en avait eu la possibilité. Il doit être dans la chambre d'hôtel avec sa valise à côté de lui et assis sur le lit raide comme un piquet. Il gère son angoisse en l'enfonçant au fond de lui.

Elle attachait ses cheveux qui la gênait à cause du vent.

— On devrait peut-être déjà aller à l'aéroport, ça pourrait sûrement retirer une couche d'angoisse ?

Erwin secouait la tête.

— Ça n'avancerait pas pour autant notre heure de départ.

Il se levait et tendait son bras à Elisa.

— Baladons-nous encore un peu avant de rentrer. Il faut profiter du soleil.

Elle s'accrochait au bras du blond et ils marchaient tout en parlant de sujets divers.

Profitant d'être seule, Elisa mettait enfin les pieds dans le plat.

— Que te voulais exactement Marie ?

— Ça t'intéresse tant que cela ?

Elle hochait la tête en fermant les yeux éblouis par le soleil.

— Mais bien sûr. C'est normal d'être curieuse.

Ils ralentissaient le pas.

— La même chose, reprendre contact. Et pour ta supposition, elle a bien une fille de quinze ans qui en aura seize dans quelques petits mois. Elle a eu le temps de me montrer des photos.

Il serrait les poings.

— Elle veut me la présenter comme si j'allais être son beau-père. Je suis bien trop jeune pour endosser un rôle comme celui-là.

Erwin souriait alors qu'Elisa se pinçait les lèvres pour éviter de dire ce qu'elle pensait de cette Marie, mais bien sûr qu'elle n'arrivait pas.

— Je la trouve bizarre. Il n'y a pas de retenue dans sa façon de penser ou d'agir. Et puis, pourquoi revenir seize ans plus tard comme une fleur juste après son divorce. Durant toutes ces années, elle ne t'a pas adressé la parole une seule fois, et maintenant elle essaye de combler les trous en revenant à la charge.

— Elle veut reprendre où nous en étions restés.

Elisa se grattait le crâne.

— Rappelle-moi son âge déjà, elle a bien trois mois de plus que toi non ?

— Oui, elle a trente-six ans.

— Trente-six et toujours pas la maturité d'une adulte ? C'est exacerbant.

Ils arrivaient enfin devant les portes de l'hôtel. Appelant l'ascenseur, Elisa se tournait vers le blond.

— Sérieusement, tu serais retourné avec elle ?

Il secouait la tête en pressant le numéro de leur étage.

— Non, j'ai bien trop peur que tu me juges à cause de mon choix.

Elle tapotait sur l'épaule du blond en se regardant dans le reflet du miroir.

— Et tu as très bien fait !