Chapitre 6

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"-Non non et non ça ne fonctionne pas ! Vous voyiez bien qu'il n'y a aucune variation ! Aucun changement de couleur ! C'est un échec ! S'énervait Abriyan, l'un des employés du Dr.Knoffer.

Pacp jubilait. Il était heureux que son expérience échoue. Il ne voulait pas le voir réussir quoi que ce soit et encore moins être le support même de cette réussite.

-On a tout essayé ! Mais c'est un échec ! Se lamentait-il.

-Du calme Abriyan, ne parlez pas trop vite... Nous savions que cela pourrait prendre des années.

-Mais on a tout essayé doc ! A mon avis il faut qu'on change le support...

Le support. Voilà ce qu'il était pour eux. Un support. Un support qu'ils changeaient lorsque le résultat n'était pas concluant. Ou lorsqu'il ne supportait plus les changements...

-Non, c'est hors de question ! S'énerva le Dr. Knoffer.

Pacp bouillonait. Pourquoi ne le remplaçait-il pas ? A croire qu'il s'amusait avec lui...

-Mais...

-Vous savez très bien qu'on ne peut plus jeter les supports à la moindre déception ! J'en ai perdu bien plus que je ne le pensais l'année dernière... Ils supportent de moins en moins les opérations. Celui-ci est le plus résistant. Je n'aurais sûrement pas d'autre support qui tienne aussi longtemps...

Pacp hallucinait. La colère le submergeait. Une pensée traversa son esprit : si le docteur voulait le garder en vie alors il chercherait à se tuer simplement pour ne plus qu'il décide pour lui...

Mais il se ressaisit. Il s'était promis de ne jamais en arriver là. Il ne mourrait pas ici. Il ne laisserait pas ce type avoir le dernier mot, même s'il lui fallait supporter encore des opérations supplémentaires.

Il s'en sortirait vivant. Et il déciderait de ce qu'il deviendrait.

-Alors qu'est-ce qu'on fait patron ? Demanda Abriyan.

-On va planifier une nouvelle opération. Mais pas maintenant. Je dois réfléchir à une façon différente de m'y prendre. Surveillez sa coloration. Répondit-il en repartant.

Abriyan râla. "Je ne fais que ça !" maugréa-t-il.

Parfois Pacp avait peur. Peur de finir sa vie ici. Ne connaîtrait-il que ça ?

Lorsqu'il angoissait, il contemplait le ciel. Au dessus de sa tête, il pouvait le regarder à travers la baie vitrée. Sa peau supportait chaque jour plusieurs heures d'exposition au soleil. Cela le faisait souffrir mais lorsqu'il contemplait les nuages, il reprenait espoir.

Il existait un dehors et cela constituait pour lui une espérance. Un jour il sortirait d'ici et il pourrait observer le ciel depuis l'extérieur.

Un jour..."

-Pacp sérieux ferme la fenêtre y a des moustiques qui rentrent là ! Crie Reth.

Assis sur le rebord, Pacp contemple le ciel étoilé avec une paix qu'il n'a jamais ressenti auparavant.

-Je me suis promis de faire ça, le jour où je sortirais. Lui confit-il.

Reth se redresse. D'habitude Pacp adopte toujours un air renfrogné, mais à cet instant il semble plus... Serein.

-Donc tu ne refermeras pas la fenêtre ? Conclut Reth.

-Pendant 14 ans j'ai contemplé le ciel à travers une vitre. Maintenant que je peux le regarder tel qu'il est je ne vais pas m'en priver !

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