Chapitre 31

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« — Personne ne mérite de s'égarer dans les ténèbres

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« — Personne ne mérite de s'égarer dans les ténèbres. »

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Des gémissements. Des supplices. Des pleurs. Du sang. Des morts.

Un véritable champ de bataille s'offrait à moi. J'en avais la nausée.

Et, impuissante, spectatrice de la scène, j'observais ce massacre sanglant causé par Eytan.

Mon regard, malgré moi, s'attarda sur un enfant gisant à même le sol, auprès du corps de ses parents. Ses cheveux bruns étaient imbibés de sang tandis que son visage à jamais figé était marqué par ses dernières larmes. Mon cœur s'enserra de douleur avant que je ne sente mon corps sombrer à nouveau.

Le souffle frénétique, je me reculai et lançai un coup d'œil affolé à Eytan qui, silencieux, m'observait de son regard insondable. La gorge nouée, je me laissai tomber à genoux avant que mes yeux ne se perdent dans le vide. J'inspirai profondément, la tête lourde, et je me rendis bien vite compte que je pleurais.

Le cœur battant frénétiquement, je relevai lentement le nez vers le Démon qui m'observait intensément, la mine indéchiffrable. Un frisson traversa mon échine en repensant au regard vide qu'il avait eu après avoir subi les modifications.

À cette lueur meurtrière qui avait animé ses pupilles après ce terrible massacre. Voire jouissive.

Je le savais, pourtant. La première fois que j'avais vu l'un de ses souvenirs, j'avais aperçu son corps dans cet incubateur. J'avais compris.

Mais je m'étais voilée la face. J'avais pourtant eu les réponses. J'avais compris qu'Eytan avait vécu des choses atroces. Alors pourquoi me mettais-je dans cet état ? J'avais eu les réponses sous le nez, mais pourquoi avais-je fermé les yeux ?

— Qu'as-tu vu ? demanda soudainement Eytan.

Je plongeai mes yeux dans les siens en entrouvrant les lèvres sans qu'aucun son n'en sorte. Il fronça légèrement les sourcils et, devant les larmes qui humidifiaient mon visage, ses traits s'assombrirent.

Il avait compris.

Avant qu'il ne puisse prendre la parole, je le devançai :

— Je suis sincèrement désolée.

Un éclair fugace traversa son regard azuré. Je me redressai difficilement, la gorge nouée et les membres tremblants, et je m'approchai de lui d'un pas, la vue troublée par mes larmes.

— De quoi es-tu désolée, Elora ? Du fait que j'ai décimé un village entier, et qu'il y en a eu d'autres ?

Je secouai la tête et fixai un point invisible. La poussière virevoltait pour me prendre à la gorge, mais ça m'importait peu. Aucun bruit ne s'élevait, si ce n'était mon souffle court.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant