Les Anges et les Démons ne forment qu'un seul et même équilibre.
Seulement, lorsqu'une nouvelle espèce se propage dans les deux mondes, l'équilibre entre le Bien et le Mal est menacé.
Elora, de retour dans le Fœrî, n'a qu'une seule idée en tête : me...
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« Il y avait des souvenirs que l'on préférait taire, et d'autres que l'on acceptait de dévoiler. »
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Les nombreux Anges me dévisageaient, la mine indéchiffrable, le regard brillant pourtant d'un éclat sinistre. Le silence régnait et alimentait le chaos qui primait dans mon être.
Eytan, enchaîné, gardait le menton fièrement levé, bien que sa respiration légèrement alourdie démontrait que les décharges avaient eu l'effet escompté. Cette vue enserra mon cœur.
Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je ressentais cela, alors qu'il faisait de ma vie un enfer ?
— Ma chère Elora, commença Jophiel en lançant une œillade moqueuse à Eytan, tu as une occasion en or qui se présente à toi. D'un simple toucher, tu pourrais voir son passé. Tu as la possibilité d'avoir le dessus sur ce Démon !
Les Anges opinèrent, tout sourire.
Ils souriaient du malheur d'Eytan.
Au fond, pouvais-je les blâmer ? Ils étaient des êtres célestes, et lui un Démon. Soit deux opposés. Des ennemis.
Ne devrais-je pas partager leur bonheur ? N'était-il pas mon ennemi, à moi aussi ?
— Tu es une Guerrière. Ton rôle est donc de faire ce qu'il faut.
Je m'approchai d'Eytan en plongeant mes yeux dans les siens, les mains enchaînées. L'éclat bestial qui dansait dans ses prunelles me glaça le sang. Pourtant, je ne me détournai pas. Je n'avais aucune envie de courber l'échine face à lui.
Face à eux.
Pourtant, même si son visage ne trahissait rien, je savais qu'une colère sourde grondait en lui. Il était à la merci de ces Anges, et il ne pouvait rien faire contre eux.
Pourquoi s'était-il laissé faire ? Je ne comprenais pas...
On se dévisagea silencieusement, sous le regard lourd des autres. Mes ongles s'enfoncèrent dans mes paumes, et je déglutis avant que mes épaules ne se tendent. J'aperçus le coin des lèvres d'Eytan tressaillir, avant qu'il ne retrouve sa mine insondable.
Je finis par dévier mon attention sur les Anges qui nous encerclaient, puis rivai mes yeux dans l'œil pâle de Jophiel qui attendait une réaction de ma part.
— Oui, je suis une Guerrière, mais je suis avant tout un Ange, finis-je par dire.
Jophiel retint son souffle tandis qu'il fronçait les sourcils. Je le toisai avec rancœur en poursuivant :
— Et les Anges ne s'amusent pas du malheur des autres. Même s'il s'agit d'un Démon. Ne sommes-nous pas des êtres purs ?
Je scrutai les faits et gestes de chacun d'eux en gardant la tête fièrement levée, le sang bouillonnant de colère.
