Chapitre 44

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« — Il y a une énorme différence entre la confiance et l'espoir

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« — Il y a une énorme différence entre la confiance et l'espoir. »

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— Pourquoi as-tu fait ça ? m'écriai-je en m'approchant de lui, rageuse. J'allais l'avoir !

Insensible quant à son état lessivé, je me postai face à lui, entourée par la fumée, par de nombreux corps, et les derniers, par les flammes nous encerclant, nous coupant du monde, mais également des fragments de l'église. Son regard fiévreux resta rivé dans le mien alors qu'il respirait péniblement, trempé jusqu'aux os et blessé, usant de ses pouvoirs pour que le brasier danse encore et encore autour de nous.

Pour que personne n'intervienne, ou pour une autre raison ? Je n'en avais rien à faire.

Un sourire vil incurva ensuite mes lèvres en comprenant qu'il avait subi lui aussi mon pouvoir.
Toujours entravé lors de mon assaut, les liens l'avaient probablement retenu quand la vague s'était déversée sur mes adversaires.
Hélas...

Je serrai mon épée entre mes doigts tremblants et m'approchai encore de lui.

—J'ai persisté à avoir foi en toi, Eytan, mais à quoi bon ? Regarde où nous en sommes !

Les yeux plissés pour le voir à travers la fumée, je soutins son regard luisant. Les cheveux trempés, et la mâchoire couverte de sang, il ne se détournait pas.
Même dans cet état, il semblait avoir le dessus.

Et ça m'agaçait...

Le sang bouillant, je me penchai légèrement vers lui en pointant mon épée sous sa gorge, le cœur au bord des lèvres.
Il n'y avait aucune âme qui vive. Rien, à part ces nombreux corps et cette fumée menaçante, dégagée par les flammes d'Eytan qui crépitaient en réduisant en cendres les restes de l'église, nous berçant de leurs douces paroles sordides. Je plongeai plus profondément dans les pupilles brûlantes du Démon, miroitant ce brasier infernal, la mâchoire crispée.

— Je suis crédule, hein ? ricanai-je, mauvaise. Bien sûr que je le suis ! Je voulais te faire confiance, je veux te faire confiance, mais comment ? Tu as fait de ma vie un cauchemar, et même après cette trêve, tu me prouves que tu es fichu, condamné à flirter à tout jamais au sein des ténèbres. Bon sang, mais pourquoi ? De quel côté es-tu ?

Le cœur battant à tout rompre, je ravalai mes larmes, la peau frémissante et mes plaies s'éveillant, me priant de ne pas faire de mouvements brusques.
Je n'en pouvais plus.
Je n'arrivais plus à encaisser, encore et encore.

La colère qui m'habitait était là, tenace, et ce depuis trop longtemps.
Mais maintenant, elle était trop grande pour que je la contienne.
Et je n'avais aucune envie de la retenir.

Plus maintenant.

Eytan avait réussi à me pousser à bout en me balançant de tels propos.

Un léger coup d'œil vers le ciel me permit pourtant de voir que le ciel rouge ne se voyait pas recouvrir par des nuages menaçants, et qu'aucune pluie rageuse ne se déversait sur nous, en cœur avec ma rage.
Non, il restait teint du sang des nombreuses victimes.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant