Le vent ne soufflait pas. L'eau était calme. Trop calme. La suie recouvrant la terre assombrissait ce lieu sinistre, en accord avec ce ciel noir qui semblait absorber la moindre trace de lumière pour laisser l'ombre régner. Le temps semblait figé, ici. Complètement figé.
C'était terrifiant.
Des sifflements brisaient ce silence de mort, accompagnés par des hurlements déchirants, emplis de douleur et de rage. Seuls sons environnants, ils étaient devenus la mélodie de ces lieux isolés.
Un homme était agenouillé, enchaîné, la peau balafrée et le teint cadavérique. Ses yeux étaient vitreux, mais pourtant, la couleur noire de ses iris brillait d'un éclat intense, d'une force écrasante. Son torse-nue ruisselait de sueur mêlée à de la crasse, mais aussi d'hémoglobine. Sa chair était brûlée à certains endroits à cause de la pluie de coups qu'il s'était pris.
Son torse remontait lentement tant son souffle était lourd, rare. Ses lèvres sèches étaient entrouvertes, mais elles n'émettaient aucun son. Du sang s'en écoulait pour retomber devant lui dans un clapotis agaçant. Ses cheveux blonds collaient à son front en sueur et lui donnaient un air encore plus pitoyable.
Et pourtant, malgré son état, il dégageait une confiance dévastatrice qui pourrait faire courber l'échine à n'importe qui. Et ce même s'il était le seul à être incliné, à cet instant.
Un autre sifflement fendit l'air. Un fouet s'abattit contre son dos rougi pour lui arracher un énième hurlement qui pourrait briser un cœur de pierre. Une énième marque déchira son dos rougi pour y apposer une cicatrice se joignant aux plus anciennes. Un tableau triste à avoir, une histoire écrite sur la peau d'un Guerrier luttant, encore et encore, malgré ses nombreuses chutes. Il se crispa un peu plus, les traits tordus par la douleur, par la rage.
— Allez, cesse de lutter et parle ! s'énerva l'un des hommes qui tenaient un fouet.
Le deuxième, à droite du blessé, hocha la tête en dévisageant sa victime, une lueur sinistre dans ses yeux aussi bruns que ses cheveux, un sourire cruel sur les lèvres.
Pour toute réponse, le prisonnier souleva un peu le menton pour recourber sa bouche ensanglantée en un rictus glacial, et il cracha un mélange de salive et de sang au pied de son interlocuteur, son aura dorée, bien qu'assombrie par son manque d'énergie, brillante autour de lui, comme si elle se moquait elle aussi des deux hommes, accentuant ainsi son arrogance innée.
— Misérable ! s'énerva-t-il en le fouettant à nouveau. Tu mériterais que l'on t'arrache la vie !
— Vous avez déjà tenté d'arracher mes ailes, siffla le blessé d'une voix éraillée. Alors fais-toi plaisir, tue-moi.
Le bourreau fronça ses sourcils broussailleux en relevant son fouet, le visage rougi par la colère. D'un geste, il asséna un autre coup au blessé qui étouffa un hurlement en se mordant les lèvres jusqu'au sang, le regard fiévreux.
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La promesse du Ciel II
ParanormalLes Anges et les Démons ne forment qu'un seul et même équilibre. Seulement, lorsqu'une nouvelle espèce se propage dans les deux mondes, l'équilibre entre le Bien et le Mal est menacé. Elora, de retour dans le Fœrî, n'a qu'une seule idée en tête : me...