Chapitre 10

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« Aimer ne devrait pas être condamné

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« Aimer ne devrait pas être condamné. Sans amour, il n'y avait pas de haine, pas de chagrin. Sans amour, il n'y avait pas d'émotions. Pas de vie. »

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Mes oreilles sifflaient et mon cœur battait frénétiquement contre ma poitrine dans l'espoir de s'y échapper.

Ma respiration haletante s'échappait de mes lèvres pour s'élever dans l'air souillé par la fumée qui infiltrait mes poumons, qui troublait ma vision.

Seul mon souffle chaotique brisait ce silence de mort. J'étais comme enfermée dans une bulle, là où rien ne pouvait m'atteindre. Rien. Ni sentiments, ni bruits. Il n'y avait que du vide. 

Les bras semblant peser une tonne, je me servis du peu de force qu'il merestait pour me redresser, le regard perdu dans le vide, la vision assombriepar la fumé, les oreilles sifflantes, aussi menaçantes qu'un serpent.

J'entrouvris mes lèvres en marchant sans réel but. Du sang s'écoula le long de mon menton pour retomber jusqu'à mes pieds. La fumée ne cessait de m'encercler, m'emprisonnant de ses épais nuages gris, me prenant à la gorge pour mieux me torturer.

Sonnée, je scrutai les alentours sans réellement voir quoi que ce soit.

Des corps gisaient àmême le sol, baignant dans leur propre sang. Des branches d'arbres brûlaientautour de nous. Les maisons détruites recouvraient la terre, leur toitcarbonisé. Le ciel, recouvert d'une teinte grisâtre, semblait à deux doigts deme tomber sur la tête. 

L'odeur de la mort effleurait mes narines. Pourtant, je continuais de marcher sans voir, le corps meurtri et le cœur cognant à tout rompre.

Je passai une main contre mon visage et remarquai que du sang maculait mes doigts tremblants. Affaiblie, je laissai mon bras retomber le long de mon corps en marchant toujours, les tempes frappées par mon sang brûlant, le regard égaré.

Mon attention se porta sur ma maison, complètement détruite. Je m'en approchai en boitillant, vidée de toutes émotions, et aperçus un corps à quelques pas de moi, la peau entaillée, la chair brûlée.

Et, lorsque je croisai son regard vide, la bulle qui m'encerclait sembla éclater.

— Le choc, n'est-ce pas ? demanda une voix.

Je me retournai vivement avant qu'une vive douleur ne prenne d'assaut mon crâne. Mes mains se plaquèrent contre mes tempes, puis je secouai la tête pour atténuer la sombre litanie qui faisait écho dans mon esprit.

Cette voix...

Une silhouette faite de ténèbres me faisait face. Ses yeux d'un rouge sang me dévisageaient, et un flash me revint en tête.

Des yeux rouges... Lors du baiser avec Eytan...

La silhouette s'anima avant que Caïn ne me fasse face à son tour, l'air suppliant et le visage larmoyant. Pendant un instant, la boule d'angoisse dans ma gorge s'amplifia jusqu'à menacer d'exploser tant je mourrais d'envie de hurler.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant