Chapitre 46

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« L'ombre de nos morts semblait être près de nous

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« L'ombre de nos morts semblait être près de nous. Ils étaient là, réclamant vengeance. Demandant la paix. »

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Les mains couvertes du sang de mon ami, je tentai difficilement de reprendre mon souffle, la bile remontant le long de ma gorge, et le cœur battant à tout rompre, affolé face au regard vide de Tyler fixé sur moi.

Sans pourtant me voir.

La lueur mutine qui les animait constamment n'était plus.
Et elle ne le serait plus jamais.

Jamais.

— Tyler..., hoquetai-je, la voix brisée par les larmes. Tyler... Je suis désolée... Je suis tellement, tellement désolée...

Parce que je n'avais pas pu le protéger.
Je n'en avais pas été capable.

Comment avais-je fait pour ne pas voir qu'un mal le rongeait pendant notre combat ?
Comment avais-je pu être aussi égoïste ?
Aussi aveugle ?
J'aurais pu le sauver, si j'avais été plus attentive...
J'aurais pu le soigner...

Pourquoi ? Pourquoi n'avais-je pas ressenti sa douleur, bon sang ?

La froideur en mon sein prit davantage d'ampleur jusqu'à me donner l'impression de brûler, de consumer mon corps.
Mon cœur.
Et ça faisait si mal.

Ma main, tremblante, serra encore celle, éternellement figée, de Tyler.

Pas le temps de pleurer les morts, m'avait-on dit.

Comme par automatisme, je m'attardai sur la poitrine immobile de mon ami, avant qu'une larme ne dévale ma joue tremblante. Un sentiment, bien plus néfaste, plus glaciale, gronda dans ma poitrine. Mon sang s'enflamma, se mêlant à la froideur du chagrin qui coulait dans mes veines.

Relevant le nez en ignorant mes membres engourdis, je remarquai Eden se battre encore avec Zachary, sans pourtant qu'il n'ait le dessus.
Un Wrashar se tenait à proximité, l'appendice déchirant son dos fouettant nerveusement l'air, son regard acéré observant attentivement mon ami qui ne semblait pas l'avoir remarqué.

Les yeux brouillés de larmes, je serrai encore la main de Tyler entre mes doigts avant de tressaillir, écrasée par la Mort qui planait au-dessus de ma tête.
J'essuyai rapidement mes yeux avant que la boule obstruant ma gorge ne s'intensifie quitte à me couper le souffle.

Zachary, blessé, remarqua le corps de Tyler. Ses lèvres se pincèrent avant de s'incurver. Eden, déstabilisé, tourna le nez dans ma direction et, lorsque ses yeux se posèrent sur le corps sans vie de notre ami, j'aperçus son visage blêmir et sa bouche s'entrouvrir, sans qu'il n'émette pourtant le moindre son.

Le Wrashar en profita pour faire un pas.

Un seul pas.

Je me redressai avec difficulté avant de relâcher, enfin, la main de mon ami, un frisson glacial longeant mon échine en ayant l'impression que ses doigts s'accrochèrent aux miens.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant