Chapitre 3

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« Et, à force de convoiter le Mal, on finissait par devenir à notre tour mauvais

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« Et, à force de convoiter le Mal, on finissait par devenir à notre tour mauvais. »

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Aela, belle et rebelle, les cheveux virevoltant autour de son visage angélique, gardait le silence en nous observant attentivement, l'expression à la fois moqueuse et curieuse. Son aura argentée lui conférant une prestance écrasante, une beauté ravageante. Nathan et Ziv, à ses côtés, semblaient être prêts à la protéger, la mine insondable, l'allure aussi fière.

L'écouter ? Pour qu'elle m'énonce des mensonges dignes des Démons ?

Manipulation et illusion. Voilà les mots qui décrivaient cette espèce.

— Peut-être qu'il serait préférable que l'on discute ailleurs, remarqua Ziv en posant son attention sur le corps de Liram.

La sensation de vertige qui me traversa manqua de me faire vaciller. Je dus lutter pour ne pas lancer un coup d'œil à Liram, ni même aux autres cadavres gisant le sol couvert de suie.

Tyler se raidit, hésita un bref instant à les envoyer paître, mais face à leur regard sérieux, et à la curiosité le dévorant, il se contenta de hocher la tête. Bientôt, les trois Démons furent enveloppés d'un halo flamboyant, aux nuances propres à eux, qui se mélangèrent pour fusionner. Je compris de suite qu'ils mêlaient leur énergie pour pouvoir nous téléporter plus facilement.

Quand Aela nous tendit la main, j'hésitai un instant.

— Fais-nous confiance, Elora. Avec toutes les occasions qu'on a eues, tu serais déjà morte, si c'est ce que nous voulions.

Les lèvres de Nathan frémirent, comme s'il retenait un éclat de rire, et ses yeux pétillants s'ancrèrent dans les miens, puis dans ceux de Tyler.

— Elle a raison. Allez, dépêchez-vous, c'est que c'est crevant, ce qu'on fait pour pouvoir vous emmener avec nous.

Tyler fut le premier à empoigner la main d'Aela. Je fis la même chose, et rapidement, l'énergie dégagée de leur corps, d'une couleur brune, s'intensifia pour nous aveugler. Pendant un instant qui me sembla durer une éternité, j'eus l'impression de sombrer, puis de m'élever. Si légère et si lourde. Mon cœur s'endiabla dans ma poitrine jusqu'à menacer de me briser les côtes, avant que le vide ne se fasse dans mon esprit.

La brise qui s'échoua sur mon visage me fit papillonner des cils. Je scrutai les alentours avec intérêt et me détendis en constatant que nous n'étions plus entourés de corps, mais de champs immenses, surplombés de vallées rocheuses. Des arbres titanesques nous encerclaient, leurs feuillages rosés se voyaient traversés par les rayons du soleil afin de colorer les lieux de jolies nuances chaleureuses. Au loin s'élevait le bruit d'un cours d'eau, mêlé par le chant des créatures tapies dans les ombres. L'Aôtu se dressait encore plus loin, protecteur de ce monde, défiant sans peur le ciel dégagé.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant