Chapitre 34

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« — Tu as le droit de céder, tu sais ? Le principal, c'est de réussir à se relever

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« — Tu as le droit de céder, tu sais ? Le principal, c'est de réussir à se relever. »

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Si j'étais devenue une Guerrière, c'était pour préserver le Fœrî. Pour protéger les Anges.
Je m'étais persuadée que nos ennemis étaient les Démons, et uniquement les Démons.

Mais mes croyances n'étaient qu'imposture.
On m'avait appris à haïr les Démons en me les peignant comme des monstres. Comme des êtres sans cœur. Sans principes. Comme des ennemis.

Seulement, tout ça, ce n'était que de la poudre aux yeux. Il était tellement plus simple de détester quelqu'un pour sa différence, plutôt que voir au-delà des apparences.
Les Démons n'étaient pas si différents des Anges. Comme nous, ils avaient un cœur. Ils avaient des principes. Ils avaient des forces, mais aussi des faiblesses. Ils aimaient comme ils haïssaient. Ils tombaient parfois, mais se relevaient souvent.

Ils n'étaient pas nos ennemis.

Depuis toutes ces années, je m'étais voilée la face. J'avais fermé les yeux pour ne pas voir que, dans chaque cœur, il y avait une part de lumière. Même dans un cœur sombre.

Au final, qu'était une âme noire ? Que l'on soit un Ange, un Démon, ou un Humain, il existait des personnes bonnes, et des personnes mauvaises. Ce n'était pas notre couleur de peau, nos croyances, notre religion, où nos origines qui faisaient de nous un être mauvais. C'était notre vécu qui faisait de nous ce que nous devenions.

Un Ange n'était pas constamment pur. Bien au contraire. Tout comme un Démon n'était pas constamment mauvais.

Et ça, je l'avais compris.

Ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi les Wrashars, eux, étaient mauvais, et uniquement mauvais. Pourquoi les ténèbres finissaient-elles par les dévorer entièrement, sans leur laisser une petite chance de voir leur cœur s'enflammer ?
Pourquoi n'avaient-ils aucune once de bonté en eux ?
Pourquoi ?

Face à ce ciel noir, je remettais en question mes principes. Mes croyances. J'étais devenue une Guerrière pour quoi, au final ? Pour protéger mon monde ?
Il était évident que j'avais failli à ma mission.
Le Fœrî n'avait pas été préservé.
Alors que les Anges se battaient comme les mauvaises personnes, les véritables ennemis avaient réussi à mener à bien leur but.

Au sommet de l'Aôtu, une forme tourbillonnante et rougeâtre semblait s'agrandir à chaque instant, comme si elle souhaitait s'étendre entièrement dans le ciel afin de dévorer le voile assombri. Un grésillement sinistre s'en dégageait, alors que la chose ne cessait de prendre de l'ampleur. Des bourrasques impressionnantes empêchaient quiconque de s'en approcher trop longtemps, au risque d'être violemment repoussé.

Les Catroas volaient à proximité de cette fissure dans le ciel en battant violemment des ailes, à côté d'eux, Ivana planait difficilement, elle aussi. Je plissai les yeux pour apercevoir des silhouettes près de la frontière qui semblait bien terne. Je frissonnai d'effroi tandis que Tyler fronçait les sourcils, le teint blême.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant