Chapitre 32

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« Sacrifier quelques vies, ou l'humanité ? »

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« Sacrifier quelques vies, ou l'humanité ? »

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Le ciel, devenu sinistre, semblait réfléchir les quelques flammes menaçantes qui dansaient autour de moi, accompagnant la fumée dans ce triste ballet. Des silhouettes se déployaient autour de moi, probablement dans l'espoir de s'enfuir de mon village détruit.

Les oreilles sifflantes et les poumons en feu, j'étais à genoux, le visage tourné vers ce sinistre spectacle, tenant entre mes doigts tremblants le masque. Je n'entendais rien. Je voyais sans vraiment voir. Mes sens semblaient dysfonctionnels. Je ne ressentais pas les cendres qui virevoltaient, qui m'encerclaient, alors que j'étais plantée-là, le teint blême.

Mon cœur pulsait douloureusement, il me faisait atrocement souffrir. Ma tête, quant à elle, pesait une tonne, assaillie par une migraine intense. J'avais l'impression qu'elle allait exploser.

Bientôt, ma bulle éclata, et les bruits environnants s'élevèrent enfin.

Des hurlements. Des pleurs. Le crépitement. Mon cœur meurtri, et mon souffle haletant.

Je me redressai, le regard perdu dans le vague, et grimaçai, aveuglée par les cendres qui dansaient, qui virevoltaient. Mon attention s'attarda sur un corps gisant plus loin, et lorsque je reconnus son visage, mes jambes manquèrent de céder.

Raph.

Ses yeux vides, plongés dans les miens, m'arrachèrent un halètement. Je reculai de quelques pas en plaquant mes mains contre mes lèvres tremblantes, et aperçus, trop tard, une silhouette foncer vers moi. Je me fis bousculer violemment en arrière, et un sifflement s'éleva. Je parvins à rouler sur le côté, évitant de justesse la lame de l'épée qui se plongea près de moi.

Je m'empressai de me relever, et je me tournai vers mon assaillant, chevauchant un cheval à la peau cuivrée, rappelant un métal aux couleurs flamboyantes, et aux yeux mauvais. La bête frappa le sol de son sabot gris, aussi dur qu'une pierre, et le Wrashar sur son dos sourit de toutes ses dents, un air mauvais peignant ses traits.

Submergée par un sentiment d'angoisse, je fonçai pourtant vers mon adversaire d'un battement d'ailes sans jamais relâcher le masque, et je fis jaillir une boule aquatique devant mes mains pour la projeter sur lui. Le choc le propulsa hors de son équidé, et j'en profitai pour bondir sur lui en plantant mon épée dans sa poitrine, aveuglée par la colère. Un souffle s'échappa de ses lèvres ensanglantées, et je retirai mon arme de sa poitrine en ignorant ma conscience, peinée par mon acte.

Tremblante, je fonçai dans mon village submergé par la fumée.

Mes visions. Elles avaient lieu. J'aurais pu éviter cela. J'aurais pu !

Sur mon chemin, j'éteignis parfois des flammes qui me faisaient barrière d'un geste maladroit, en contournant les corps que je croisai parfois.

J'étais une incapable.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant