Chapitre 5

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« Ainsi, plus on aimait, plus on prenait le risque de finir détruit

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« Ainsi, plus on aimait, plus on prenait le risque de finir détruit.  »

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Il n'y avait pas un bruit.

Mais dans mon crâne, c'était un boucan infernal. Entre mes sentiments qui s'entrechoquaient, qui luttaient pour reprendre le dessus dans l'espoir de me mener comme la marionnette que j'étais, et mon cœur qui ne demandait qu'à sortir de ma cage thoracique, j'avais l'impression de devenir dingue. Mes maux hurlaient des terribles mots dans mon esprit égaré.

Eytan soutenait mon regard haineux, la mine encore et toujours insondable. Et ça, ça me mettait dans une rage sourde. Comment pouvait-il se montrer autant indifférent ? J'aurais préféré qu'il se moque ouvertement de moi, qu'il se mette en colère, qu'il exprime quelque chose !

Rien.

Vide.

Comme son cœur.

— Tu attendais ce moment depuis tout ce temps, non ? l'interrogeai-je en levant le menton dans une allure hautaine. Tu attendais que l'on se confronte. Tu n'aurais pas empêché Tyler de venir, dans le cas contraire.

Un pas.

Je fis un pas.

C'était peut-être rien, mais ça restait un pas de trop.

Un pas vers la Mort.

Pourtant, ça m'importait peu. Je n'en pouvais plus. Je voulais en finir, lui faire regretter ses actes, venger ses victimes. Il fallait qu'il paye. Personne ne pouvait agir impunément. Personne. Et certainement pas lui.

— J'ai raison, n'est-ce pas ? m'enquis-je, les muscles tendus. Tu as tout prévu, encore une fois.

Mes lèvres se recourbèrent en un sourire mauvais alors que mon sang bouillonnait, diffusé par les battements chaotiques de mon cœur afin d'alimenter la flamme qui dévorait mon être. Mon âme.

— Tu t'en es pris à Eden pour m'atteindre. Et tu sais quoi, Eytan ?

Un autre pas.

Le Démon garda les yeux rivés sur moi sans jamais se détourner. Aucune émotion ne vint le trahir. Pas un froncement de sourcil. Pas un frémissement au niveau de ses lèvres. Rien.

Pourtant, l'éclat au fond de ses pupilles... Il était si fort. Si redoutable.

Meurtrier.

— Ça a marché, poursuivis-je. Tu as réussi ton coup. Tu as réussi à m'atteindre.

Bientôt, mon épée se matérialisa entre mes doigts. Sans quitter du regard le Démon, je serrai mon arme, la vue brouillée et les membres tremblants.

Vengeance ! hurlait mon cœur. Oui, je voulais venger les âmes innocentes tuées de ses mains. Si le karma ne s'occupait pas de lui, je le ferais moi-même. Le destin ne semblait pas vouloir interférer, comme apeuré par Eytan lui-même. Ainsi soit-il. Je provoquerais le fatum sans me préoccuper des conséquences. Aveugle et minutieuse comme les Moires, je couperais les fils de sa vie sans peine, sans mesurer les répercussions. Son sort serait scellé par ma volonté. La mienne, et uniquement la mienne.

La promesse du Ciel IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant