Love in Cazepal

~ Chapitre 4 : Deux ans ~

PREMIER JOUR
Mia

Une lumière puissante me brûle les yeux. C'est donc ça la lumière au bout du tunnel ? Je suis morte ? Au paradis ?

Je réessaie ma tentative et j'ouvre à peine un œil pour comprendre la situation. 

Je ne suis pas morte et encore moins au paradis.

J'ai tout simplement oublié de fermer les stores avant de me coucher hier soir. J'étais tellement fatiguée que je n'ai pas observé l'imprenable vue sur New York avec toutes ses lumières la nuit. Tant pis pour moi. Je serai sûrement moins épuisée ce soir et je profiterai de la vue nocturne.

Mon portable sur la table de chevet affiche neuf heures du matin. Les médicaments m'ont aidé à avoir un meilleur sommeil, mais pas très longtemps visiblement. J'ai l'habitude de me lever relativement tôt alors il est difficile de changer ce rythme lors de mon premier jour de repos. 

Mon corps glisse doucement hors du lit et j'entame alors ma routine habituelle du matin. Une fois prête, je prends mon sac à main, mon téléphone et je sors de la chambre d'hôtel en vérifiant mon reflet une dernière fois. J'ai envie d'un bon petit déjeuner américain ce matin.

Je me dirige vers l'ascenseur et j'appuie sur le bouton en me concentrant sur l'écran de mon iPhone. 

J'ai pris cette maudite habitude de toujours regarder mes notifications, du moins dès que j'en ai le temps. Ma mère n'a pas répondu, elle doit sûrement être occupée à préparer un bon gâteau. Il y a 6 heures d'avance en région parisienne alors il doit bientôt être 16h chez eux. Mon père quant à lui est sûrement en train de bidouiller une énième voiture dans son garage. Le couple très cliché et peu moderne... 

J'ai quelques notifications des réseaux sociaux, mais rien de vraiment important alors je le remets dans mon sac et je lève la tête en entendant l'ascenseur arriver.

Tiens, c'est inhabituel, il provient des étages supérieurs. En même temps, vu le monde qui est arrivé hier soir, ça ne m'étonne pas qu'ils y soient occupés.

L'ascenseur s'ouvre et mon corps se fige légèrement alors que j'allais entamer un premier pas pour entrer. Des yeux verts, puissants et intenses me fixent. Je mets quelques secondes avant de décrocher mon regard du sien pour pénétrer dans la cabine. Je vais pour appuyer sur le rez-de-chaussée, mais il est déjà allumé, ce qui signifie qu'il s'y rend aussi. Très bien... quelques minutes à côté de lui ne devraient pas me perturber tant que ça après tout.

Les portes se referment et je me place à ses côtés tout en gardant une certaine distance de sécurité.

— Bonjour, dit-il d'une voix basse, presque dans un murmure, comme s'il était gêné.

Je tourne la tête vers lui et je croise une nouvelle fois son regard. Il paraît hésitant, dans l'attente de ma réponse. Allez Mia, respire et réponds-lui comme tu répondrais à n'importe qui. 

C'est n'importe qui de toute façon. 

J'avale ma salive et tente un très léger sourire en lui répondant finalement : 

— Bonjour.

Ma voix dérape vu que ce sont les premiers mots qui franchissent mes lèvres depuis mon réveil. Elle est légèrement rauque et ma réponse ressemblait à un étrange couinement.

Et merde, même pas capable de rester de marbre. Mon petit bonhomme intérieur se frappe le front. 

Il me rend un sourire timide et lâche mon regard pour fixer la paroi face à lui. Je l'imite en silence.